La « subvention exceptionnelle » destinée accorder par le ministre des Sports à la Fécafoot a fait (re)naître le débat juridique autour de la légitimité de Seidou Mbombo Njoya dont l’élection a été annulée par le TAS.
Après le calme, la tempête ? Les clubs bénéficiaires de la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) annulant l’ensemble du dernier processus électoral à la Fécafoot relancent les hostilités devant les autorités gouvernementales et la justice. Ils ont notamment saisi parallèlement la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage et le ministre des Sports dans deux courriers début juin 2021, informe le magazine camerounais Défis Actuels. Deux procédures ouvertes pour arriver au même résultat : faire appliquer les décisions du Tribunal Arbitral du Sport favorables aux membres de l’Association des Clubs de Football Amateur du Cameroun (Acfac) et à la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (Lfpc).
Dans la lettre adressée au ministre Narcisse Mouelle Kombi par exemple, les clubs concernés s’opposent à la volonté plus ou moins affichée du gouvernement de verser la « subvention exceptionnelle » de 200 millions au Comité Exécutif provisoire piloté par Seidou Mbombo Njoya. À leur avis, une telle option serait contraire à la décision du TAS du 15 janvier 2021, laquelle décision annule l’élection de Sieur Seidou Mbombo Njoya à la tête de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) d’une part. Et d’autre part, la décision de donner la gestion de cette enveloppe à cette équipe violerait aussi la sentence du même TAS en date du 20 novembre 2020 qui rétablit la Lfpc dans ses droits.
Arbitrage
La communication du ministère des Sports autour de cette subvention la confine en réalité à une aide exceptionnelle aux clubs des championnats (dits) professionnels. L’objectif étant de permettre à la phase retour de l’Elite One et Two de se dérouler «alors que l’équipe de Seidou Mbombo Njoya a adressé une lettre au ministre des Sports le 6 avril dernier pour lui signaler que les caisses de la Fécafoot sont vides», informe Défis Actuels. «L’enjeu de l’enveloppe, poursuit le magazine imprimé à Yaoundé, est en définitive de permettre au Cameroun de dégager dès la fin du mois de juin, ses représentants aux compétitions africaines». Il s’agit en effet d’une exigence de la Confédération Africaine de Football. Si l’Etat semble en quelque dos au mur, l’affaire ne semble pas émouvoir Albert Mbida, porté à la tête d’un Comité de gestion Provisoire, concurrent de celui que dirige Seidou Mbombo Njoya.
Le sénateur anime le volet judiciaire du contentieux à la tête de la Fécafoot. Et ses conseils pressent la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif de donner leur verdit. «Ces derniers ont déjà renvoyé l’affaire à deux reprises – les 19 et 20 mai derniers. Les parties s’étaient séparées à la dernière audience sans qu’elles ne soient informées de la date du délibéré. Avec la pression née de l’annonce de la subvention, les greffes de la Chambre travaillent pour une éventuelle audience dans les brefs délais. Impossible d’être éternellement neutre», indique le journal.