Une élection, ça ne se gagne pas avant le jour du scrutin. Mais l’inverse, si. Jules Nyongha est déterminé à ne pas produire la moindre erreur. Ni à se laisser distraire. Il est candidat à l’élection à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) du 29 novembre prochain.
L’ancien sélectionneur national est paré pour ce qu’il appelle : « Le mandat de la rupture ».
Tout a été pensé à l’avance. « J’ai mûrement réfléchi. Dans mon livre, il y avait déjà des signes que je pouvais aspirer à une candidature à la Fécafoot. J’ai accumulé assez d’expérience pour pouvoir prétendre au sommet », a-t-il indiqué ce jeudi, au cours de la cérémonie de présentation officielle de sa candidature, à Yaoundé.
« Le football est en crise chez nous ». C’est un fait et un drame, à entendre Jules Nyongha. Et si l’on parle de plus en plus de reconstruction ou de refondation de ce football, le prétendant à la présidence de la Fécafoot veut croire que l’avenir se fera avec lui. « Des tentatives sont faites pour apporter des solutions (…) c’est pourquoi je veux apporter ma modeste contribution à ce vaste chantier », confie-t-il. « Nos clubs, longtemps considérés comme des référence continentales n’inspirent plus le moindre respect. Que dire de nos cuisants échecs aux deux dernières Coupes du monde, de nos absences remarquées lors des Can 2012 et 2013 ? De la piètre qualité de nos championnats ? », s’interroge-t-il, au point d’avoir le sentiment de « devoir sortir notre football de cette situation calamiteuse ». Et c’est là qu’apparait son programme intitulé : Et demain le Cameroun…
Le programme
L’entraîneur et instructeur de football propose à cette effet, un vaste projet qui consiste à rompre non seulement avec « l’amateurisme dans l’administration de notre football », mais aussi « avec les pratiques qui ont dégradé notre qualité de jeu ». Il s’agit entre autres de revenir à l’orthodoxie et remettre le jeu au centre des préoccupations, restructurer la Direction technique nationale (Dtn), réorganiser les compétitions nationales et mieux préparer les différentes sélections nationales. Quant aux relations avec le Ministère des Sports et de l’éducation physique, la tutelle, Jules Frédéric Nyongha envisage de « faire la part des choses ; chacun jouera le rôle qui est le sien, et les lois de la république ont déjà tout prévu. Mais il faut une osmose pour que ça puisse mieux aller. Les malentendus nous ont conduits là où nous savons. J’aurais de bons rapports avec mon ministre ».
Une autre partie importante de son projet, la promotion du développement infrastructurel. « Il n’y a pas de formation à la base, de développement du jeu, sans infrastructures », croit-il. Et s’il est élu, il pourra certainement comme il le projette, réhabiliter le Centre technique national, construire cinq (05) Centres techniques zonaux (Kaélé, Meiganga, Mbalmayo, Nkongsamba, Santa), assurer une campagne de plaidoyer national pour la mise aux normes de 58 stades de régions. « C’est une œuvre titanesque, un travail sur le long terme qui nécessite une vision claire, des ressources humaines de qualité, un projet d’implémentation cohérent, avec des mesures, des moyens, des relais, des instruments de mesure », reconnait-il. Mais qui sait, tout est possible.
Arthur Wandji