Tout n’est qu’éternel recommencement. Cette maxime sied à merveille à la Fédération Camerounaise de Football qui pataude, depuis bientôt dix, dans les eaux nauséeuses de l’instabilité. D’abord porteur d’espoirs, Seidou Mbombo Njoya ressemble à s’y méprendre à son ami Tombi A Rocko Sidiki qui excelle dans les divisions. Ayant profité du vaste réseau financier de Samuel Eto’o pour s’installer à la tête de la fédération lors des dernières élections qui avaient été finalement invalidées par le TAS, il ne veut prendre aucun risque de voir son ancien ami se présenter contre lui.
Les raisons sont tranquillement bien simples. Ce ne sont jamais des scrutins basés sur les idées, mais une marre à corrupteurs où les électeurs votent au plus offrant. L’ex-goléador camerounais dispose de moyens conséquents. Il peut en effet changer la vie de chacun de ces électeurs s’il le veut. Mbombo Njoya peut lui-même en témoigner, ayant bénéficié de son vaste réseau et de la poigne de l’ancien avocat personnel du Pichichi, Maître Dieudonné Happi.
Mais cette fois-ci au moins, tout a l’air très clair. Contrairement aux usages, la Commission électorale, dirigée par le magistrat Gilbert Schlick, a présenté de manière brève les conditions à remplir pour briguer un mandat dans les différents organes au cours d’une conférence de presse le 30 août 2021 au siège de la fédération à Yaoundé.
Le magistrat hors-hiérarchie a pris le temps d’expliquer la transparence de son processus. Mais une phrase savamment distillée a retenu l’attention :
«C’est une élection ouverte uniquement aux Camerounais. Nous n’allons pas permettre aux non Camerounais d’y participer».
Voilà qui est dit. Samuel Eto’o dispose bien évidemment de la double nationalité camerounaise et espagnole. Il en est de même de plusieurs anciens joueurs qui en avaient besoin lors de leur année de professionnalisme pour se donner une chance de se faire recruter en club afin de contourner les règles des quotas extra-communautaires.
Samuel Eto’o, Joseph-Antoine Bell, et peut-être aussi plusieurs autres sont certainement des cibles. Sauf qu’au vu de la dissension ouverte entre le premier nommé et Mbombo Njoya, dont l’union avait fait pencher la balance il y a trois ans, il apparait évident que c’est une règle anti-Eto’o qui a été mise en place.
Mais ce serait bien mal connaître le goléador qui a déjà glissé dans la liste des prétendants déclarés un de ses plus fidèles lieutenants.
Le jeu politique ne fait que commencer.