Bita Ayissi, l’indéboulonable « opposant » de la province du centre en refusant de présenter sa candidature et en sortant promptement de la salle d’élection à offert la victoire sur un plateau d’argent à son seul concurrent Luc Assamba. Quant au Littoral, les délégués sont restés fidèles à l’ancien bureau et ont réitéré leur confiance à Joseph Lima.
Centre : Assamba fait tomber Bita Ayissi
Vincent Onana était le colistier de Bita Ayissi, candidat à sa succession à la présidence de la ligue provinciale de football du Centre. Seulement, ce dernier avait programmé d’organiser les élections dans sa circonscription ce mardi 20 avril 2004. Une date qui allait en l’encontre de celles prescrites par le bureau fédéral, à savoir que » les élections provinciales devaient se dérouler entre le 11 et le 18 avril 2004 « . C’est fort de cette circulaire du secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) que son président, Mohammed Iya, a plutôt arrêté la date du dimanche 18 avril pour l’élection dans la ligue provinciale du Centre. Les textes de la fédération lui donnant cette opportunité. Bita Ayissi arrivera avec quelques heures de retard dans la salle de conférences de l’hôtel Somatel à Yaoundé où se déroulaient les travaux. Ce sera pour constater que la quasi totalité des membres de l’Ag avaient effectué le déplacement. C’est ainsi que le « super » président de la ligue provinciale de football du Centre sortira par la petite porte, en refusant de présenter sa candidature. Triste sortie pour cet homme qui, ces derniers mois, était rentré dans la logique de braver le bureau fédéral en appliquant les décisions contraires de celles décidées par ce dernier.
Mais alors, Bita Ayissi a entraîné avec lui VO qui, lui, n’a même pas effleuré les lieux.
Face à ce départ tumultueux, Nguini Effa s’est aussitôt allié à Luc Essamba, unique candidat après le désistement de Bita Ayissi. A défaut d’être reconduit à son ancien poste, le précédent 1er vice-président de ladite ligue a tout de même pu décrocher, après fortes négociations, une place parmi les 10 délégués que la province du Centre enverra samedi prochain à l’Ag élective de la Fecafoot. Laquelle délégation sera conduite par Luc Assamba, le nouveau président de la ligue provinciale du Centre soutenu par le bureau exécutif sortant de la Fécafoot.
Quant à Vincent Onana, le fait de n’avoir pas eu la confiance de la famille du football de sa province d’origine diminue ses chances pour la course à la présidence du 24 avril. Pour prendre part à cette Ag, deux recours s’offrent désormais à lui : obtenir un mandat d’un des 180 membres de l’Ag ou alors être coopté par le ministre de la Jeunesse et des Sports. Une seconde hypothèse peu probable. A défaut, » VO » pourrait mettre fin à ses ambitions.
Littoral: Loga isolé
Pas de révolution dans les instances dirigeantes du football dans la province du Littoral. Faute d’adversaires, on prend (presque) les mêmes, et on recommence. Il n’y a pas que la tête de la structure qui reste inchangée. Mbappé Essoka continuera à officier comme secrétaire général, avec le journaliste Maurice Tchimeni comme assistant. Tombi A Roko et Charles Léa Eyoum héritent respectivement des postes de premier et deuxième vice-président ; tandis que Grébert Mandjeck, le directeur du stade de la Réunification, s’occupera de la trésorerie de la ligue provinciale? Au départ, tous les indicateurs auguraient pourtant une confrontation âprement disputée entre candidats déclarés. Malgré le ralliement effectif de Charles Léa Eyoum à la cause du président sortant, Joseph Lima, les jeux ne semblaient en effet pas faits, à quelques heures de l’assemblée générale tenue vendredi dernier à Douala. A l’hôtel Sawa où les assises se sont finalement déportées, les challengers de l’équipe sortante, sous la conduite de la tête de liste Emmanuel Loga, étaient bien en place, enthousiastes. En face, les fans de Joseph Lima, majoritairement de gros bras recrutés pour la circonstance, s’imposaient par leur présence physique.
Du cafouillage créé au hall de l’hôtel, plus possible donc de faire le distinguo entre présidents de club, journalistes ou simples supporters. Dans la salle, Antoine Essomba Eyenga, le président de séance, tarde à démarrer les travaux. Il faut absolument faire le ménage. Les forces de l’ordre sont appelées en renfort. Les lieux son encerclés. Dans la mêlée, matraques et rangers sont mis à contribution pour apaiser les ardeurs. Quelques reporters et certain président de club s’en tirent avec des hématomes. Un calme relatif se réinstalle. Toutes les entrées sont filtrées. Jean-Baptiste Nguini Effa, candidat déclaré à la présidence de la Fécafoot, l’apprendra à ses dépens. On lui interdira de franchir la porte d’entrée. Sous forte escorte policière, les tractations se poursuivent néanmoins en coulisse.
Deuxième couac. Lors de la validation des mandats des délégués, il s’est posé » le problème Dynamo de Douala « . Deux personnalités, Hervé Emmanuel N’Kom et Paul Morand Mbous revendiquaient chacun la représentation des Bon ba Job. Une guéguerre interne au club de Nkongmondo, qui tournera finalement en faveur du premier, reconnu par la tutelle. Dans ces entrefaites, il faut passer à la présentation des listes des candidats. Juste là, survient l’inattendu. Impossible, pour le camp conduit par Emmanuel Loga, de former une liste complète. La majorité des délégués convaincus, dit-on, par le vice-président de la Fécafoot David Mayebi, semblent avoir opté pour la continuité, c’est à dire la confiance à Joseph Lima. En face, on crie à la manipulation. Mais les jeux sont faits. Et la tendance générale, à l’analyse, montre bien qu’il s’agit-là de points précieux pour le président sortant, Iya Mohamed.
Jules Romuald Nkonlak, Mutations