Décidemment, le Cameroun est un pays qui donne des insomnies aux administrateurs de la FIFA. Les différents dossiers qui ont été introduits au TAS et aux tribunaux Suisses par Abdouraman Hamadou et son groupe vont peut-être faire bouger les lignes. L’une de ces plaintes qui portait sur la validité de la dernière prorogation du mandat du Comité de Normalisation il y a six mois cristallise l’attention de la justice. La FIFA a t-elle le droit de proroger à l’infini les mandats temporaires des administrateurs ? En tout cas, Dieudonné Happi tient à une autre prorogation.
Il était loquace lors de sa prise de fonction il y a un an. Dieudonné Happi, avocat au barreau du Cameroun, lié par le sang à Samuel Eto’o, avait juré qu’il n’était aucunement question d’entendre parler de prorogation :
Voici un extrait de son discours prononcés le 13 septembre 2017: « Mais sachons que nous n’avons pas droit à l’erreur. L’équipe qui vient se joindre à vous aujourd’hui, a, avec vous, une obligation de résultat. Je suis un avocat. Les obligations auxquelles j’ai été habituées depuis que je travaille sont des obligations de moyens. Je suis aujourd’hui confronté à une situation où nous avons une obligation de résultat. Faisons tout ce qui est en notre possible. Allons au-delà de nous-mêmes pour réussir notre mission. Je ne voudrais pas entendre parler de prorogation ici. Vous avez des personnes devant vous qui vont abandonner leur travail pendant six (06) mois. »
Depuis lors, une première prorogation leur a été accordé le 27 février dernier pour un mandat allant jusqu’au 31 août 2018. Malgré le fait que contrairement à ses habitudes, le Chef de l’État, Son Excellence Paul Biya a bousculé son calendrier pour signer la promulgation de la modification de la loi portant sur les activités sportives, Me Dieudonné Happi a refusé d’organiser les élections.
Pour comprendre cet empressement du Chef de l’État, il faut comparer le geste par rapport aux autres textes organiques urgents de l’État du Cameroun. La loi sur le changement de la constitution qui fut votée en 1996, n’a été promulgué par Paul Biya qu’en 2011 ! S’il a compris l’urgence de sa signature cette fois-ci, Dieudonné Happi montre par ses faits que son calendrier n’est aucunement celui du Président de la République.
Comment comprendre que les élections n’aient pas eu lieu entre le 11 juillet et le 31 août ? C’est que ce comité de normalisation espère étirer leur durée aux affaires le plus longtemps possible avec en ligne de mire la gestion de la prochaine coupe d’Afrique des Nations qui va se dérouler au Cameroun en 2019. Il est plus préoccupé par la gestion journalière de la Fédération que tout autre chose.
Comment cela profite t-il à Me Happi ? Il spolie les jeunes joueurs aspirant à aller faire carrière en Europe, les joueurs qui espèrent être appelés en équipe nationale, et leur famille. Il a mis en place un véritable réseau de vraies et fausses signatures, de distribution de Certificat International de Transfert et de rationnement des places dans toutes les catégories des équipes nationales au profit de ceux qui rejoignent l’écurie de son fils Wilfried Happi, qui est agent de joueur, et de ses différents associés. C’est une véritable litanie de griefs qui s’accumule contre le clan Happi, dans des histoires de double signature de joueurs à l’étranger.
Camfoot.com publiera d’ailleurs très bientôt un dossier choc au centre duquel se trouve cette famille, qui travaillerait de concert avec Samuel Eto’o Fils, qui est leur plus grand soutien.