Plusieurs voies de sortie de crise s’offrent : une issure juridique et une politique. La solution juridique consisterait à revenir sur l’objet même de la requête des plaignants que sont, Abdouraman Hamadou et consorts et Antoine Depadou Essomba Eyenga. Il s’agirait donc de revenir à l’Assemblée générale de 2009 qui aurait dû siéger pour adopter les textes et procéder à l’élection du nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
Ce serait alors, John Begheni Ndeh, à l’époque vice président qui piloterait le processus électoral. Est-ce que cette solution juridique ferait l’unanimité ? Est-ce que la guerre des tranchées entre les différentes parties s’arrêterait alors ?
Puisque forcément, il y a le camp de ceux qui jubilent pour avoir gagné. L’exemple d’Antoine Depadou Essomba Eyenga : «Le gouvernement va voir comment gérer cette affaire, avec nous, et pas contre nous. C’est nous qui avons gagné. Notre attente, c’est la publication de la sentence. Depuis le 30 octobre 2014, je demande 100 000 Francs Cfa par jour de non action de la Fécafoot. On va les actionner. Vous verrez les gens de l’Assemblée de 2009 être responsables».
Et de l’autre côté, les vaincus qui rentreront dans la rébellion, une opposition destructrice comme cela a été le cas jusque là. La loi reste la loi. Elle est froide et implaccable. Les décisions du Tribunal Arbitral du Sport sont sans appel et la Fifa est membre de ce TAS. Elle en a tenu compte et a donc prorogé le mandat du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football. Comme le veut la loi, et si l’Assemblée générale de 2009 prenait donc ce dossier, ce serait donc un retour à la case de départ, l’application même des textes du TAS. Quels seraient alors les rapports de ceux qui vont piloter le dossier avec la Fifa qui vient d’être renvoyée à la relecture de la loi. Ces nouveaux hommes, qui sont allés gagner leur procès dans une instance supérieure, après avoir été désavoués en première instance, justement par cette Fifa.
A côté de cette solution juridique, il y a l’issue politique. Elle consistera à mettre toutes les parties sur la même table, et à mettre sur pied, un Comité provisoire de gestion dans lequel on retrouverait toutes les tendances. Un CPG, constitué d’hommes qui accepteraient de mettre un peu d’eau dans le vin. L’Etat devrait alors prendre ses responsabilités, parce qu’au-delà du football, c’est le Cameroun tout entier qui pourrait en pâtir. Le sport en général et le football en particulier étant facteur d’unité, ciment de cohésion et d’intégration nationale… Le gouvernement pourrait donc jouer le rôle de conciliateur sans ingérence, afin qu’une solution définitive soit trouvée. Cela suppose aussi que l’égo-surdimensionné des uns et des autres soit rangé et que les différences puissent être applanies. Et la Fifa qui sait très bien que c’est Etat qui finance le football en particulier, il s’agit pour elle de comprendre qu’il s’agit de sortir le football camerounais de l’abîme ; de développer ce sport, et on le sait très bien, à la Fifa, une grande importance est justement reservée au développement de cette discipline. Et en Afrique, on ne peut pas faire le football sans l’intervention de l’Etat, principal pourvoyeur des fonds.