Le bilan de celui qui est désormais l’ancien patron de l’équipe nationale de football du Cameroun.30 aout 2010-25 octobre 2011. Tout juste un an et trois semaines de travail pour Javier Clemente à la tête des Lions
indomptables. Alors que le technicien basque en avait pour deux ans. Ses employeurs camerounais ont préféré rompre unilatéralement le contrat à mi parcours pour «résultats insatisfaisants», comme il était déjà constaté au lendemain du dernier match des Lions indomptables joué le 7 octobre à Kinshasa contre la République démocratique du Congo (Rdc). Match comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football 2012. Et c’est justement pour n’avoir pas pu qualifier le Cameroun que Javier Clemente et ses adjoints camerounais que sont François Omam Biyik et Jacques Songo’o ont perdu leur emploi. Samuel Eto’o et ses coéquipiers ont terminé deuxièmes dans la poule E de la course pour cette compétition qui se joue chez les voisins gabonais et équato-guinéens. Certes avec trois victoires, deux nuls et une défaite. Mais insuffisant pour une équipe dont l’attaque était moribonde, alors que les deux meilleurs deuxièmes, places qualificatives pour la Can, devaient être déterminées à partir des différences de buts.
Une élimination survenue dans un contexte marqué par une reprise timide en main de l’équipe nationale du Cameroun. Au sortir d’une Can 2010 peu glorieuse qui a vu les Lions quitter la compétition aux quarts de finale dans un climat peu serein, puis une coupe du monde 2010 particulièrement agitée avec une tanière en proie aux luttes de leadership, qui a vu le pays qui a eu le mérite de donner à l’Afrique sa première participation aux quarts de finales, quitter la compétition comme elle est venue, avec zéro point. Mais dans un contexte où les matches amicaux se faisaient rares pour les Lions. La plupart des périodes Fifa de 2011 étant passées avec des Lions au repos.
Mauvais choix tactiques
En prenant les rênes de l’équipe nationale du Cameroun, l’ex-entraîneur de l’équipe nationale d’Espagne, avait également pour mission de «sortir l’équipe nationale de la noyade de la coupe du monde 2010», mais surtout de «bâtir une équipe nationale intégrant fortement les joueurs évoluant dans les formations nationales et mettre en avant l’intérêt de tous les Camerounais». A l’évidence, Clemente et son staff n’y sont pas parvenus. Parfois par de mauvais choix tactiques comme le refus de sélectionner Benoit Assou Ekoto pour le match du 26 mars 2011 à Dakar, au motif que le joueur avait décliné l’invitation en roue de secours pour un match amical peu avant.
Mais aussi, le staff n’a pas eu toutes les cartes en main pour ses ambitions. On sait qu’au moment où l’homme arrive, quelques cadres sont bannis officieusement de la sélection, pour leur contribution à l’échec du mondial. Le sélectionneur n’a pas pu imposer ses choix à ses employeurs qui lui ont opposé un refus catégorique au retour de ces cadres. Notamment Achille Emana, Alexandre Song et Idris Carlos Kameni. Ces derniers ne reviennent dans la tanière que lorsque l’équipe est dos au mur. Le miracle n’aura pas lieu. Pour nombre d’observateurs, «il a manqué de l’autorité à Clemente». Lui qui est resté impuissant face à la contestation de ses choix tactiques lors du match Cameroun-Sénégal à Yaoundé par son propre capitaine qu’il défendra quelques semaines plus tard au conseil de discipline de la Fécafoot.
Tromperie sur la marchandise
L’ascenseur lui a été retourné il y a quelques jours. Samuel Eto’o a manifesté son soutien à son entraîneur en expliquant que l’équipe avait commencé à retrouver son âme. Avec un programme de travail sur le long terme, et le retour de la victoire. Le concerné lui-même dit ne pas être content. «Je voulais encore travailler», confie-t-il sur les antennes de la Fm 94, une radio urbaine de Yaoundé. Lui qui a toujours refusé de résider au Cameroun, prétextant être en train de superviser les joueurs en France. Alors que le ministre des Sports avait indiqué lors de son installation, que dans son contrat, il est dit qu’il «devra résider au Cameroun 15 jours au moins tous les deux mois». Il n’en sera rien. Et c’est récemment que Clemente dément au cours de sa dernière conférence de presse à Yaoundé. «Je n’ai jamais signé un contrat qui m’impose de résider au Cameroun».
Javier Clemente est reparti comme il est venu. Dans la même ambiance. Lorsqu’il est nommé à la tête des Lions indomptables, beaucoup d’observateurs, notamment Roger Mila, avaient dénoncé ce choix. Il était reproché aux autorités du football camerounais d’avoir fait le mauvais choix au moment où l’équipe nationale avait besoin d’un entraineur de poigne, un homme de charisme, pour sortir de la crise née de la désastreuse aventure sud-africaine. En outre, Guy Roger Obama, journaliste, avait vertement craché à Javier Clemente qu’au cours de sa première conférence de presse que «le Cv qu’on a présenté comme étant le vôtre n’est pas le vrai». Preuves à l’appui, le chroniquer sportif a rappelé les dernières mésaventures du nouvel entraîneur que la Fécafoot présentait comme un messie. Ce que l’homme n’a pas démenti.
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