Démission et déballage de Benjamin Didier Banlock, factures d’hôtel impayées, fraude fiscale, divorce avec Le Coq Sportif, exclusion d’André Onana, soupçons de racket au sein de la sélection nationale… Tour d’horizon de ces affaires qui ont quelque peu noirci la première année de mandat de Samuel Eto’o à la présidence de la Fécafoot.
« Je me souviendrai d’aujourd’hui comme l’un des moments les plus fiers de ma vie. Je suis profondément reconnaissant d’avoir été élu nouveau président de la Fécafoot. Chaque vote représente l’énergie et l’ambition de notre famille du football pour amener notre sport bien-aimé à un niveau que nous n’avons jamais vu auparavant ». Au soir de son élection le 11 décembre 2021, Samuel Eto’o avait placé son mandat sous le signe de la transparence et du rassemblement. Douze mois plus tard, le mandat du 18e président de la Fécafoot a été à plusieurs reprises ébranlé. Certaines de ces « affaires » ont été portées devant la justice, d’autres ont simplement été classées dans les rubriques à scandales.
« La danseuse du président »
Le 18 mai 2022, un coup de tonnerre a secoué la Fécafoot, lorsque l’un des plus proches collaborateurs de Samuel Eto’o, Benjamin Didier Banlock a décidé de démissionner. Dans la lettre qu’il signe pour expliquer sa décision à Samuel Eto’o, l’ancien secrétaire général fait de graves révélations sur la politique managériale mise en œuvre à la Fécafoot. Laquelle ne tourne qu’autour de son seul président.
« Pour ma part et très humblement, une administration de progrès à la Fécafoot ne peut se réduire à la « danseuse du président » qui semble être votre seule volonté. Les textes, les bonnes pratiques managériales et de gouvernance, les objectifs des projets fédéraux et les résultats doivent motiver les décisions, justifier les postures, les choix et les engagements », a écrit le SG démissionnaire. Depuis, l’homme est recherché au Cameroun.
Hôtels impayés
Près de 10 jours plus tôt, c’est une affaire de factures d’hôtel impayées qui a marqué l’actualité de Samuel Eto’o. Le patron de la Fécafoot ayant été saisi le 9 mai par un collectif de six hôtels basés dans la ville de Bafoussam. Réunis au sein d’un Collectif, ces derniers réclament au président de l’instance faîtière du football, le « règlement des factures d’hébergement et de restauration » des clubs logés dans leurs établissements respectifs durant la phase aller du précédent championnat de première division.
Fraude fiscale
C’est l’affaire qui a le plus ébranlé la Fécafoot et le Cameroun. Le 20 juin, le président de la Fédération a été condamné pour fraude fiscale par la justice espagnole. Eto’o ayant conclu un accord avec le parquet espagnol afin d’éviter d’effectuer une peine de prison. Selon les termes de cet accord, l’ex joueur du FC Barcelone, a été condamné à une amende et à 22 mois de prison.
Toutefois, tel que le prévoit la loi espagnole, il ne sera pas incarcéré parce que cette peine est inférieure à deux ans et qu’il n’a pas d’antécédents judiciaires en Espagne. Une condamnation qui a ensuite créé des divisions au sein du Comité exécutif de la Fécafoot où l’un des membres, Guibaï Gatama, a plaidé pour que la vacance soit constatée à la présidence de la l‘instance. Mais mal lui en a pris, il a été exclu.
Le divorce avec Le Coq Sportif
La saga qui oppose la Fécafoot à l’équipementier français Le Coq sportif depuis le mois de juillet a longtemps alimenté la polémique. Décidée par Samuel Eto’o, la rupture avant son terme, du contrat de l’ancien habilleur des sélections nationales du Cameroun connaît de longues joutes politico-judiciaires.
Début novembre, le tribunal judiciaire de Paris a rendu son verdict dans cet épineux dossier, qui cristallise les attentions aussi bien à Paris qu’à Yaoundé. L’instance a tranché en faveur de la marque. Si Le Coq Sportif a pris la résolution de faire une trêve pour la Coupe du monde, il promet de relancer les hostilités très prochainement. Un second procès, en dommages et intérêts, risque très bientôt de s’ouvrir.
L’affaire André Onana
Pour la première fois en huit participations à un Mondial, un joueur camerounais a été exclu de la compétition.. Mis à l’écart peu avant le deuxième match de groupes contre la Serbie le 24 novembre, André Onana a été exclu provisoirement pour « des raisons disciplinaires ». Si la nouvelle a secoué la planète football, c’est davantage en raison du flou entretenu par la Fécafoot sur les véritables causes de cette « affaire ». La toile, elle, continue de s’emballer, laissant libre court à une multitude de versions.
Bruits de racket dans la tanière
L’annonce a eu l’effet d’une « bombe ». Dans l’une de ses fameuses vidéos sur Youtube, Romain Molina accuse le Cameroun de pratiquer le racket sur ses propres joueurs en sélection nationale. Certains joueurs auraient, selon le journaliste, dû reverser une partie de leur prime au staff technique pour être sélectionnés à la Coupe du monde au Qatar.
Des accusations contre lesquelles la Fécafoot a réagi avec un communiqué…surprenant. L’instance charge le journaliste qui a fait tomber bien de fédérations et de dirigeants en affirmant que ce dernier aurait tenté de faire chanter Samuel Eto’o récemment, lui demandant 25.000 euros pour faire passer sous silence certaines informations qu’il détiendrait. Celui qui lutte également contre la pédo-criminalité dans le monde du sport se dit prêt à aller le plus loin possible pour prouver la véracité de ses révélations et demande au passage à la Fécafoot de lui faire des excuses pour ce communiqué jugé « mensonger ».