Tombi A Roko Sidiki, le secrétaire général suspendu, a franchi subrepticement le portail du siège avant d’être stoppé par les vigiles alors qu’il s’apprêtait à accéder aux bureaux. Il se serait couché sur la banquette arrière du véhicule d’un employé de la fédération, M. Sali Issa, le chef de service des compétitions internationales, pour échapper à la vigilance des agents de sécurité.
Il est un peu plus de 12h30 ce lundi quand le reporter de Camfoot arrive au siège de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) au quartier Tsinga, à Yaoundé. L’atmosphère est morose. Quelques gros bras, en tenues banales, sont postés hors de la barrière, dans le parking externe du siège. Ils sont en concertation. L’on peut visiblement lire « Sécurité Fécafoot » sur les chasubles fluorescentes orange de ceux qui sont postés au portail, l’air grave. Tombi A Roko Sidiki, le secrétaire général suspendu par John Begheni Ndeh, le président par intérim, se trouve dans la cour au fond de l’immeuble, à gauche. Il est en compagnie de Faustin Mbida, l’ancien secrétaire général de la ligue régionale de football du Centre, Abdoulaye Ado, le rapporteur de la Commission d’homologation et de discipline et quelques autres personnes non identifiées. Son téléphone portable ne quitte pas son oreille.
Mais, comment a-t-il pu se retrouver là, dans la cour du siège, alors que des vigiles postés à l’entrée ont pour mission de filtrer les entrées pour ne laisser passer que les employés, les usagers et les membres de la Fécafoot ? Selon un témoin, Tombi A Roko Sidiki est passé inaperçu dans le véhicule de l’un des employés de la Fécafoot, Sali Issa, le chef de service des compétions internationales. « Il était couché sur la banquette arrière de cette voiture à deux portières, dont les vitres arrières sont fumées, et les vigiles ne l’ont pas vu. C’est quand il est descendu, voulant rentrer dans l’immeuble, que les vigiles l’ont vu. Et du coup, la voie lui a été barrée. La bousculade qui s’en est suivie a été renforcée par certains employés, qui exigeaient des vigiles de le laisser entrer », conte notre témoin. Rien. « Il a décidé d’appeler les gros bras que vous voyez là-dehors en renfort », poursuit notre témoin. Il était environ 12h. « On nous a appelé de venir au secours du Sg pour qu’il entre. Mais, qu’on nous paye d’abord notre argent de l’autre jour pour que nous intervenons à nouveau », nous confie un des gros bras, placé dehors. A ce moment, l’on s’attend à vivre un affrontement entre gros bras. Mais, rien ne se produit. « Les gars n’ont pas voulu s’engager pour rien », explique notre source.
Entretemps, Antoine Depadoue Essomba Eyenga, a été alerté et est arrivé. Il est installé dans le bureau de John Ndeh. « C’est nous que Comité de normalisation dont parle la Fifa va trouver ici au siège de la Fécafoot. Et si la composition des membres de ce comité ne nous convainc pas, si ce ne sont pas des gens intègres, nous n’acceptons pas qu’ils rentrent ici. Et si le Gouvernement intervient, nous allons aussi écrire pour dire aussi qu’il y a ingérence », lance Essomba Eyenga.
C’est à 13h55, que le portail s’est ouvert pour laisser sortir le véhicule de Sali Issa, à bord duquel se trouvaient Tombi A Roko et Faustin Mbida, soit cinq minutes avant l’arrivée de quelques éléments de la brigade antigang, visiblement venus « interpeller Tombi A Roko ». Me Daniel Blaise Ngos, l’avocat de John Ndeh, est arrivé par la suite avec un huissier, « pour constater les absences de quelques employés dans leurs bureaux ». Certains ont, à la suite de cet incident, décidé de « prendre fait et cause pour le secrétaire général », abandonnant leurs bureaux. Le siège de la Fécafoot, selon quelques personnes, ressemble à une poudrière où on ne sait de quel côté l’explosion va arriver.
Antoine Tella à Yaoundé