Nous avons rencontré jeudi dernier Faustin Domkeu, président de New Star de Douala et surtout président de ACPD (Association des Clubs de Première Division) qui regroupe les clubs de l’Elite One et Two. La préoccupation principale portait sur la position des présidents de clubs du tout premier championnat professionnel du Cameroun, qui attendent encore, après bientôt douze journées, le financement de cette saison sportive. L’inquiétude qui faisait état d’un mouvement d’humeur des responsables des équipes engagées en élite one et two est levée. Mr Domkeu a bien voulu nous exposer l’état des démarches avec le Minsep et la situation des clubs.
Camfoot.com : Quelle est la position des présidents de clubs qui n’ont toujours pas perçu le financement promis en début de saison ?
Faustin Domkeu : Disons que nous avons travaillé dans un sens de patriotisme et de responsabilité. Il y’a eu une tripartite ministère des sports, Fécafoot, Ligue professionnelle associée à plusieurs présidents de clubs. Au terme de cette rencontre, un compromis a été trouvé. Il était question que les clubs continuent de jouer le championnat. Lors de nos multiples réunions, le ministre des sports nous a promis que les responsables des équipes de l’élite percevront la première tranche, à savoir 263 millions au courant du mois d’avril.
Camfoot.com : Pourquoi ce financement n’a pas versé au premier trimestre comme prévu ?
Faustin Domkeu : Le Directeur des affaires générales du ministère a fait un exposé. Durant ce récital, il nous a expliqué pourquoi nous n’avons pas reçu le financement promis au premier trimestre. Les présidents de clubs ont été mis au courant des raisons de ce retard. Nous pensons que dans un sens de responsabilité, le ministère doit tenir parole. Et nous pourrons dans ce cas avoir la moitié c’est-à-dire 133 millions en avril. Il faut dire la vérité. Il y’a des responsables des équipes qui ont de grosses difficultés, vu leurs engagements envers les joueurs et les entraîneurs. Ce financement doit permettre de détendre l’atmosphère. Nous osons croire que, nous allons recevoir cette première tranche au courant du mois d’avril.
Camfoot.com : Les présidents de clubs compte interrompre le championnat, qu’en est-il ?
Faustin Domkeu : C’est ce que vous dites ! Il y’a effectivement plusieurs positions : Il y’a les uns qui voulaient que nous arrêtions le championnat dès la onzième journée. Nous avons dit non ! Les autres voulaient qu’on arrête le championnat au terme de la phase aller, là aussi nous avions dit non ! Nous avions dit que nous allons d’abord écouter le ministre des sports et de l’éducation physique qui représente l’état sur cet appui financier. Vous voyez qu’après notre réunion, nous avions eu la garantie qu’au courant du mois d’avril nous allons recevoir l’argent. Vous savez que la phase retour doit débuter fin avril début mai. C’était une affaire déjà réglée. Dont le problème du boycott ne se posait plus, dès lors que nous avons eu la garantie du ministère des sports et de l’éducation physique. Pour nous, la règle c’est la négociation. Le boycott est l’exception. Nous continuons d’être patients. En espérant que le ministère tienne parole. Et encourager les présidents de clubs afin qu’ils respectent leur engagements vis à vis des joueurs et des encadreurs.
Camfoot.com : Vous avez à plusieurs reprises reçu des promesses qui n’ont pas été tenues. Quelle garantie avez-vous pour ce mois d’avril ?
Faustin Domkeu : Cette fois il y’a une différence. C’est l’état à travers la voix du ministère qui fait cet engagement. La ligue ne viendra qu’appuyer cette action avec un certain montant. Les clubs de l’élite one doivent avoir trente millions cette saison, ceux de l’élite two quinze millions comme appui financier de l’état. Avec Michel Zoah, l’ancien ministre des sports, la ligue devait décaisser soixante dix millions dans ces fonds, pour compléter, afin que les équipes de l’élite two puissent percevoir la somme suscitée. La garantie, vous savez, quand on est en négociation avec le représentant de l’état, en la personne du ministre des sports et de l’éducation physique, c’est déjà une garantie. Surtout que cet argent avait déjà été budgétisé. Nous osons croire que nous n’aurions pas de déception. Et je reste convaincu que nous percevront cette première tranche. Nous souhaitons juste que s’il est possible, que le ministère nous vire la deuxième tranche, du deuxième trimestre, ça sera quelques choses d’intéressant.
Camfoot.com : A quoi sert exactement cet argent ?
Faustin Domkeu : Cet argent sert aux joueurs, et aux encadreurs. Il n’est pas alloué pour les épiceries pour les présidents de clubs. C’est pour payer les joueurs et les encadreurs. Ce financement doit permettre d’élever le niveau technique de nos athlètes. On oublie souvent l’essentiel : le spectacle. Il faut que les enfants soient dans de bonnes conditions afin d’améliorer leur performance.
Camfoot.com : Actuellement, nous faisons appel au vice président de la ligue de football professionnelle que vous êtes. Quelles sont les raisons du licenciement de quelques membres de votre ligue ?
Faustin Domkeu : A ce stade, nous ne pouvons pas commenter toute la décision. Au prochain conseil d’administration, le président de la ligue a promis de nous faire un briefing sur cette question : le pourquoi, le fond du dossier. Après ce conseil, vous aurez une décision définitive du bureau du conseil d’administration de la ligue qui est l’organe suprême après l’assemblée générale. Soyez un peu patient. Vous aurez un communiqué final, qui vous donnera les raisons pour lesquels ces cadres ont été limogés.
Camfoot.com : Cette décision est une initiative singulière du président de la LFPC ?
Faustin Domkeu : Oui ! Elle provient du président de la ligue ! C’est bien normal. Vous savez qu’il s’agissait des cadres qui n’étaient pas confirmés. Dont le président fera un exposé pour nous donner les raisons du l’exclusion de ces cadres qui attendaient leur confirmation.
Camfoot.com : Cette réaction solitaire du président de la ligue ne doit-elle pas susciter des inquiétudes ?
Faustin Domkeu : Non ! Disons que ceci est une question technique. Elle se règle sur les détails. Le président peut vous dire que puisqu’il s’agissait des cadres non confirmés, il a jugé bon de les limoger. Néanmoins, il a promis de nous donner les raisons pour lesquelles ces personnes ont été mises à l’écart. Attendons juste quelques semaines pour avoir un étalage, détaillé, précis et clair du président de la ligue sur cette préoccupation, au lieu de se lancer dans des spéculations.
Camfoot.com : Pour sortir de cet entretien, parlez-nous du récent derby contre votre ancien club l’Union sportive de Douala.
Faustin Domkeu : C’était un très beau spectacle. Je pense que New Star a développé un très beau football en première période. Quand nous sommes revenus en seconde mi temps, l’Union a répondu présent. A la fin on a assisté à un très beau match de football. Je pense que le résultat d’un but partout ne reflète pas peut-être tout ce que nous avions observé au stade. Mais comme l’a dit Eugène Ekeke, 1-1 à l’issu de la rencontre, est un résultat diplomatique.
Camfoot.com : Il s’est dit au terme de cette partie que vous aviez les arbitres en votre faveur.
Faustin Domkeu : On laisse les gens dire ce qu’ils veulent. Si j’avais les officiels avec moi, vous avez vu, dans les arrêts de jeu j’ai eu un penalty indiscutable. Si l’arbitre est à votre faveur, il doit siffler immédiatement ce genre de penalty. Je ne commente jamais les décisions des arbitres. En six ans, je laisse ceci aux autres. Ceux qui sont passés champion en commentaire des décisions arbitrales, en gesticulation, sur les décisions rendues par ces derniers. Je les laisse ce travail ! Quant à moi je ne commente pas les décisions du trio arbitral, même quand elles sont en ma défaveur. Les arbitres sont des êtres humains. Ils peuvent commettre des erreurs. Je sais une chose, si les arbitres étaient voués à ma cause, j’aurais mérité un penalty non discutable dans les arrêts de jeu de cette rencontre contre l’Union.
Camfoot.com : un mot sur l’Union sportive de Douala ?
Faustin Domkeu : Non ! Je n’ai pas de mot à dire. L’Union reste un club de cœur. Je souhaite à ceux là qui dirigent l’équipe beaucoup de courage. Eux qui avant étaient des champions en critiques, et de réserves sur la gestion, et la gouvernance du président. Ils sont maintenant sur l’action. Ils constatent que ce n’est pas facile. Je fais juste le constat qu’en six années que j’occupe des responsabilités dans le football camerounais, je n’ai jamais adressé un mot à un arbitre. Et eux en l’espace de trois quatre mois, ils vont battre apparemment le « record Guinness » de reproches aux arbitres. Je leur souhaite, tout simplement : beaucoup d courage, et beaucoup de courage. Merci.
Propos recueillis par James Kapnang à Douala