Le consultant en football parle des chances des Lions Indomptables à la Coupe du Monde et précise qu’il faut maintenir l’encadrement technique qui a qualifié l’équipe. Interview.
Le Cameroun jouera dans le même groupe que le Mexique, la Croatie et le Brésil à la Coupe du Monde. Les Lions Indomptables ont-ils des chances de traverser le premier tour ?
Le Cameroun peut bien s’en sortir dans ce groupe, parce que les Lions Indomptables jouent leurs deux premiers matchs contre le Mexique et la Croatie et va terminer au troisième match avec le Brésil. Donc, le Cameroun peut bien s’es sortir en cherchant sa qualification dès les deux premiers matchs. Maintenant, s’il se fait battre ou fait un match nul au dernier match, ce sera une bonne chose.
Et si à ce troisième match, le Cameroun est condamné à battre le Brésil ou faire un match nul pour se qualifier …
Nous allons nous mesurer au Brésil. Ce n’est pas la première fois que nous affrontons cet adversaire. Il faut rappeler ici que le Cameroun est le seul pays en Afrique qui a déjà battu la l’équipe A du Brésil. C’était en 2003 lors de la Coupe des Confédérations en France et le Cameroun est le seul pays africain à avoir battu l’Argentine. C’était en 1990 en Italie. Donc, nous n’avons pas peur du Brésil ou de ces grandes nations-là. Notre inquiétude peut provenir du fait que la qualité de notre préparation. Si elle est à la hauteur de nos ambitions, on peut faire de très bonnes choses au cours de cette Coupe du Monde. Nous sommes nous-mêmes notre propre problème et c’est ça qui peut faire peur.
De quelle qualité de préparation est-il question ?
Généralement, on prépare ce genre de compétition en quatre ans. Mais, en Afrique, ce n’est pas le cas parce que nous manquons de vision et de projection. Pour le cas du Cameroun, il faudra d’abord la qualité des hommes, c’est-à-dire la qualité des joueurs qui seront retenus pour le stage préparatoire. La qualité d’une grande équipe, c’est son banc de touche. Les remplaçants doivent être à la hauteur de ceux qui commencent le match sur le terrain. Deuxièmement, le choix du dispositif de l’entraîneur sur le terrain. L’entraîneur va-t-il aller jouer en 4-4-2 ? En 3-5-2 ? etc … C’est ce dispositif qui va être déterminant. Mais, je crois, pour ma part, que le meilleur dispositif de départ dans ce genre de compétition pour nos équipes, c’est le 4-5-1. Troisièmement, il faut la discipline tactique. Comment animer ce dispositif-là, qu’est-ce qu’il faut faire quand on a perdu le ballon et le comportement des joueurs sur le terrain quand c’est nous qui avons le ballon. Tout cela est important dans la préparation. Maintenant, les moyens pour cette préparation et la qualité des adversaires que nous allons rencontrer pendant cette préparation. Voilà à peu près les clés de la réussite si le Cameroun veut aller loin dans cette Coupe du Monde. Il faut jouer contre les grandes nations sans regarder les scores, mais plutôt les erreurs et comment faire pour les gommer.
Il n’y aura qu’une seule date Fifa avant la Coupe du Monde au mois de mars …
Ces adversaires au également besoin des matchs amicaux. Donc, après cette période Fifa, les championnats seront à leur terme. Il y aura trois semaines de préparation. Et pendant ce moment, il faut multiplier les matchs amicaux. Chaque trois ou quatre jours, on peut jouer un match amical. C’est important pour nous et c’est ce qu’il faut faire.
Par ailleurs on indexe l’entourage de cette équipe, qui n’est toujours pas professionnel. Comment réagissez-vous à cela ?
Il appartient aux décideurs, c’est-à-dire le politique qui, en réalité gère cette équipe, de mettre des hommes qu’il faut à la place qu’il faut et je crois que ce cette manière, on pourra se préparer sereinement. C’est vrai, l’environnement est un problème pour cette équipe. Même pas seulement pour le Cameroun, mais pour d’autres équipes africaines. L’entraîneur du Nigeria par exemple, avait à un moment donné six mois d’arriérés de salaires. On a commencé à payer petit à petit. Il faut que l’environnement de notre équipe soit à la hauteur de l’ambition que nous voulons nous donner.
Cela veut-il dire qu’il faut revoir le staff technique ou les administratifs qui sont autour ?
Il faut laisser ce staff en place. Mais, il faudrait que le staff technique des Lions soit ouvert aux propositions de certains Camerounais, qui, également ont des qualités dans ce domaine-là.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé