En invitant tous les acteurs majeurs du football à une concertation sur la subvention octroyée par l’État pour l’organisation des championnats Elite One et Elite Two, saison sportive 2024-2025, le Ministre des Sports et L’Éducation Physique le Pr. Narcisse MOUELLE KOMBI avait un double objectif : entendre les acteurs et faire des recommandations à la Haute Hiérarchie.
Si on s’en tient uniquement au nombre de Présidents de club qui ont répondu à l’invitation du Ministre (malgré les menaces de la FECAFOOT qui a brillé par son absence), plus d’une vingtaine sur trente-trois que compte l’élite, on peut d’ores et déjà dire que cette concertation fut un succès.
Genèse de la subvention de l’État au football professionnel
Dans son mot introductif, le Pr. Narcisse MOUELLE KOMBI, a rappelé qu’il a initié cette concertation sur Hautes Instructions du Président de la République son Excellence Paul BIYA. Il a d’emblée planté le décor en rappelant aux uns et autres l’historique de cet appui. Il a ainsi rappelé qu’il s’agissait initialement d’un appui triennal (2011-2014) de 560 millions FCFA. La FECAFOOT s’était aussi engagée à compléter ce montant par une subvention de 400 millions FCFA. Ces sommes devaient aider à lancer le football professionnel au Cameroun conformément aux exigences de la FIFA. En 2009, l’instance mondiale a obligé la création d’une Ligue spécialisée en charge du Football Professionnel. Si l’État a continuellement rempli ses engagements et bien au-delà même en accordant une rallonge de 350 000 000 FCFA sous le leadership du Général Pierre SEMENGUE, premier Président de la LFPC, on ne peut en dire de même de la FECAFOOT.
Subventions payées directement, TSINGA grimace, les clubs sourient
Prenant la parole à leur tour, les Présidents de club n’y sont pas allés par quatre chemins pour dénoncer la « gestion arbitraire et sans règles » de cet appui par l’Exécutif de TSINGA. Ils ont dénoncé pêle-mêle et sans langue de bois les abus, menaces, injustices et représailles dont ils sont victimes. Revenant sur l’objet de la rencontre, ils ont recommandé à l’unanimité des présidents présents que l’appui gouvernemental soit directement payé aux clubs (2/3 pour les clubs de MTN Elite One, et 1/3 pour ceux d’Elite Two). Ils ont également demandé qu’en contrepartie l’État exige des clubs la production d’un Compte d’Emploi de cet appui.
Le SYNAFOC insiste que ces fonds servent exclusivement au salaire des joueurs
Le petit bémol est venu du Syndicat National des Footballeurs Camerounais (SYNAFOC) par la voix de son Secrétaire Général Me Daniel Blaise NGOS représentant le Président Gérémie Sorèle NJITAP empêché qui, tout en soutenant la position des Présidents de Club a demandé à l’Etat de préciser aux clubs que « cet argent doit exclusivement être réservé au paiement des salaires des joueurs ». Estimant qu’un flou artistique entoure désormais l’octroi aux clubs de cet appui par un organe différent de la Ligue de Football Professionnelle du Cameroun (LFPC), il est progressivement détourné de son objet. Le SYNAFOC a invité par conséquent l’État à aller au bout de sa démarche en créant le cadre de concertation nécessaire à travers l’élaboration d’une Convention Collective des métiers du Sport.
« Saison 2024-2025 à haut risque »
Quatre autres préoccupations sont régulièrement revenues :
- Le paiement à « tête chercheuse » de l’appui gouvernemental mais aussi de la quote-part des sponsors alors que ceux-ci ne sont assujettis à aucune exigence.
- Le non-partage des recettes des stades en violation de la réglementation en vigueur. Les agents de la FECAFOOT se comportent en véritables braqueurs à la fin des matchs.
- L’absence de cadre de concertation entre les clubs et la FECAFOOT.
- La situation critique des arbitres qui, si elle n’est pas rapidement prise en compte, ne saurait garantir un championnat équitable et juste pour tous les acteurs.
Selon les Présidents, si ces préoccupations n’étaient pas adressées, notamment la question du partage des recettes des matchs, des troubles à l’ordre public ne sont pas à exclure
La réunion s’est toutefois achevée sur une note d’optimisme, le Pr. Narcisse MOUELLE KOMBI s’engageant à rendre fidèlement compte des débats, contributions et recommandations enregistrées à la Haute Hiérarchie.