Tout se passe comme si la qualification était déjà acquise. Selon nos sources généralement bien informées au ministère des Sports et de l’éducation physique, la présidence de la République du Cameroun, pour un plein succès de l’évènement, a mis tous les moyens à la disposition du ministre des Sports, Michel Zoah. On peut d’ailleurs comprendre les motivations du gouvernement.
Une sixième participation à la coupe du monde (après 1982, 1990, 1994, 1998 et 2002) permettrait aux pouvoirs publics de distraire les Camerounais, et, surtout, dissimuler une tension sociale latente, à la veille de l’élection présidentielle de 2011.
Une ferveur inhabituelle qui démontre à quel point les Camerounais n’ont pas tiré les leçons du passé.
Il y a 4 ans, un samedi 08 octobre 2005, tout le monde pensait que le ticket pour le mondial allemand était dans la poche. La veille, Dieudonné Philippe Mbarga Mboa, ancien Minsep, avait organisé un festin, égorgé des bœufs, organisé des ventes de T-shirts aux couleurs nationales… Et, à cause d’un match nul (1-1) face aux Pharaons d’Egypte, les Lions indomptables ont été éliminés au profit de la Côte d’Ivoire…
Malgré des résultats en dents de scie au cours des sorties précédentes, 0-0 et 1-1 face au Maroc et une défaite 0-3 contre les Panthères du Gabon, le Togo, emmené par ses stars Nibombé Daré, sociétaire de Timisoara en Roumanie, Thomas Dossevi de Nantes en ligue 2 française, Moustapha Salifou d’Aston Villa en Angleterre et Emmanuel Adebayor, attaquant vedette de Manchester City, premier ligue anglaise, est capable de rééditer l’exploit du match aller au Ohene Djan stadium d’Accra (1-0).
De plus, le 10 octobre 2009, le Cameroun sera privé de Benoît Assou Ekotto, suspendu après deux cartons jaunes contre le Gabon. L’apport offensif de l’arrière gauche des Lions indomptables est indéniable au sein de la sélection nationale. Évitons de sombrer dans une jubilation collective que rien ne justifie dans la configuration actuelle des choses. Il reste 2 matches, qu’il faudra jouer à fond et gagner. Restons donc vigilants. Ce n’est qu’à ce prix là que le Cameroun arrachera son ticket pour l’Afrique du Sud.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé