Ce samedi, en prélude à l’assemblée générale de l’association des clubs de football amateurs du Cameroun (Acfac), Eugène Ekéké a fait le diagnostic de la situation que vivent les clubs amateurs, privés de compétition dans toutes les régions du pays depuis le début de la saison.
« Nous, présidents de clubs, ne pouvons rien reprocher aux entraîneurs et à ces enfants, parce qu’ils sont fatigués. Ils sont sollicités en ce moment pas les inter-quartiers. C’est dans les inter-quartiers que le football se joue. C’est le football informel qui vit au Cameroun en ce moment. C’est depuis le mois d’octobre que je fais cet exercice d’entraîner les enfants sans aucune perspective. Je ne peux pas dire aux enfants que le championnat va commencer la semaine prochaine ou dans un mois. Je ne peux pas non plus les empêcher d’aller trouver la compétition au quartier. Ça risque de continuer, parce que cette situation ne gêne pas certains ».
L’ancien Lion Indomptable pointe un doigt accusateur sur le Comité de normalisation de la Fécafoot qui, à son avis, joue le mauvais jeu. « Nous avons l’impression d’avoir en face un entraîneur irresponsable. Quand un entraîneur à qui vous, président, faites confiance, veut te faire perdre un match, il aligne un joueur qui est normalement suspendu (qui a trois cartons jaunes). Après, c’est lui qui souffle à l’adversaire que tel joueur a trois cartons jaunes. La conséquence est que, vous perdez le match. C’est ce qui se passe avec le Comité de normalisation. On ne peut pas me dire qu’un éminent professeur de droit n’arrive pas à dire le droit. Si l’assemblée générale de 2013 était légitime, il n’y aurait pas un Comité de normalisation. Le professeur Owona, en faisant valider les textes par l’assemblée générale de 2013 savait très bien qu’on allait invalider ces travaux. Il nous a refait le coup le 2 juin dernier. Il sait très bien que nos textes imposent que pour qu’on touche ou qu’on modifie les Statuts, il faut un large consensus. Ce n’est pas une question de majorité simple. C’est ce qu’on a appelé les 2/3. Pourtant, les missions au moment où on les installe, c’est la révision des textes. Ce n’est pas lui qui définit ses missions. Elles ont été définies par les délégataires : révision des textes, organisation des élections et gestion des affaires courantes. Le Pr Owona savait lui-même qu’on allait annuler cette assemblée du 2 juin 2015 ».
« On obéit aux sentences quand on veut »
« De hauts responsables, poursuit Eugène Ekéké, pensent que la loi est une question de volonté ou de sentiment où quand on est de bonne humeur on la respecte et quand on n’est pas de bonne humeur on ne la respecte pas. On obéit aux sentences quand on veut. Quand nous, délégués à l’assemblée générale, recevons des convocations où il est écrit « suite aux sentences de la Chambre de conciliation et d’arbitrage … », cela veut dire qu’on respecte ces sentences. Mais, quand la Chambre dit que ce sont les exécutifs de 2009 qui doivent gérer les régions, on n’exécute pas. Le championnat aurait dû commencé dans les régions ; le football serait en train d’être joué. Comme ça ne les arrange pas que le football se joue, on n’applique pas ces sentences. Et ce qui les intéresse pour des raisons tactiques, ils les appliquent ».
Antoine Tella à Yaoundé