C’est très grave ! La visite du ministre des Sports et de l’éducation physique à l’hôtel Franco de Yaoundé, où les Lions indomptables sont hébergés sous haute surveillance policière depuis dimanche dernier, aura été gâchée par la faute d’un joueur de football : Samuel Eto’o Fils, l’enfant de New Bell, l’un des quartiers populaires et des plus insalubres de la ville de Douala. La conférence de presse avant le match de samedi entre le Cameroun et le Cap Vert s’est ainsi achevée dans la cacophonie la plus totale, mieux, la rencontre hommes de média – équipe nationale a tourné au grabuge.
« C’est un acte inadmissible qu’il convient de sanctionner », pense un responsable de l’association des journalistes sportifs du Cameroun présents dans la salle ce jour. Une position qui ne plait pas à notre confrère Linus Pascal Fouda, le chef de la Cellule de communication au ministère des Sports et de l’éducation physique dont la position reste très ambiguë. Joint au téléphone par Camfoot.com, il explique que « le ministre des Sports et de l’éducation physique a demandé aux responsables de la sécurité de la fédération camerounaise de football et de la Fifa, de faire toute la lumière sur cette histoire ».
Parlant d’éventuelles sanctions contre Samuel Eto’o Fils, Linus Pascal va plutôt pointer du doigt la fédération camerounaise de football (Fécafoot). Il laisse entendre à ce sujet que « le ministre des Sports et de l’éducation physique ne va pas s’ingérer dans une histoire qu’il ne connaît pas ». Il poursuit, arguant que « c’est la fécafoot qui a organisé la conférence de presse et par conséquent, elle est seule responsable des dérapages survenus à l’hôtel Hilton de Yaoundé ». Linus Pascal Fouda termine son speech par « c’est pour éviter ce genre de problèmes que nous avions souhaité que le stage se déroule hors du Cameroun ».
Sauvagement agressé par Samuel Eto’o et ses lieutenants, le journaliste Boney Philippe de la Radio Siantou à Yaoundé, est pour l’heure injoignable au téléphone. Il préparerait une plainte.
Depuis l’entrée en stage des Lions indomptables, dimanche dernier, journalistes et joueurs n’ont cessé de se regarder en chiens de faïence. Les premiers sollicitant des interviews avant de se faire rabrouer à coups de matraques par des policiers munis de fusils et matraques, ainsi que de gaz lacrymogène. Les contacts avec la presse sont gelés. Même l’entraîneur allemand Otto Pfister n’a cessé de manifester son hostilité à l’égard des hommes de média camerounais en générale, qui ne font pourtant que leur travail.
L’incident Eto’o – Boney remonterait à l’époque du ministre Bidoung Mpkatt. Il y a quatre ans, le journaliste avait révélé au public qu’à la veille d’un match des Lions indomptables, il avait croisé Eto’o Fils et Gérémi Njitap à 3h du matin dans leurs virées nocturnes. On se souvient, le coach allemand de cette époque, Winfried Schäfer avait tant bien que mal essayé de défendre ses joueurs en demandant à Boney ce qu’il faisait lui même dehors à cette heure là.
Très choqués par cet acte éhonté, les journalistes camerounais en guise de solidarité envers leur confrère molesté, menacent de boycotter la rencontre face au Cap Vert, pour attirer l’attention des autorités.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé