Affaire des primes du Cameroun, suite. On ne prête qu’aux riches, mais certains au sein des instances estiment qu’en inspirant la fronde, Samuel Eto’o a voulu démontrer qu’il avait la main sur le groupe et qu’il pourrait être nuisible si on s’en prenait à son statut. L’enquête de Footafrica365.fr.
La grève des Lions Indomptables, qui ont refusé de se rendre en Algérie pour y disputer une rencontre amicale le 15 novembre dernier, prendrait-elle sa source au mois de juin dernier ? Après le match nul contre le Sénégal (0-0) qui condamnait les Camerounais à suivre la CAN Orange 2012 à la télévision, Samuel Eto’o est dans la tourmente en raison de son attitude jugée peu respectueuse du groupe et de l’image de l’équipe nationale. On lui reproche entre autres d’avoir refusé le remplacement d’un joueur de façon ostentatoire sur le terrain, renforçant ainsi l’image d’un joueur au-dessus des règles du groupe. Certains politiques réclament qu’on lui retire le brassard de capitaine pour le remettre à l’ordre. Pour se défendre, celui qui est alors encore à l’Inter Milan va répondre à une interview sur le plateau de STV2 le 12 juin. Et là, le capitaine des Lions Indomptables va révéler qu’il ne touche plus ses primes de match, ni ses remboursements de frais de transports depuis trois ans. Une déclaration qui va faire des vagues, et qui emportera le Directeur Administratif de l’équipe nationale, soupçonné de toucher à sa place lesdites primes. Eto’o décide alors d’affecter désormais ses primes de sélection à des œuvres de charité de son choix pour éviter d’éventuelles autres dérives.
Quelques mois plus tard, le capitaine des Lions Indomptables débarque donc à Marrakech avec des réserves personnelles. Il a milité pour le maintien de Javier Clemente et n’a pas été suivi par les responsables du football camerounais. Il est d’autant plus énervé, selon une source à la Fédération, qu’il a appris que le ministre des Sports et le président de la Fecafoot ont envoyé une lettre au Premier ministre demandant qu’on lui retire le brassard. On lui communique alors l’attestation du ministre des Sports qui indique avoir remis sa prime du match contre la RD Congo au Trésor public. Il faut préciser qu’après cette rencontre, le représentant du gouvernement a signifié au joueur de l’Anzhi Makhachkala que, faute d’avoir précisé l’association destinataire des primes, il n’avait pas l’intention de servir d’intermédiaire entre lui et ses œuvres. Et de lui demander de venir toucher ses primes, charge à lui de les reverser à l’association de son choix, le tout en réclamant une réponse dans les 48heures, faute de quoi il remettrait la somme due à la disposition du Trésor public. Cette lettre aurait achevé d’énerver « le Pichichi » qui aurait, selon nos sources, promis qu’on lui paierait cet affront.
Est-ce pour cette raison que ses partenaires et lui auraient été si intransigeants au moment de la négociation ? Etant de notoriété publique qu’il ne percevait pas ses primes, le capitaine pouvait convaincre ses partenaires qu’il agissait pour eux. C’est en tout cas l’avis d’une des personnes ayant suivi les négociations, qui nous a déclaré que trois propositions avaient été faites aux joueurs, parmi lesquelles le virement par l’agent de match de la somme correspondant aux primes de participation sur le compte de Samuel Eto’o qui l’aurait accepté… avant de se rétracter pour des problèmes fiscaux. Actuellement en Angola, l’ancien Barcelonais se présentera devant les instances disciplinaires de la Fécafoot le 12 décembre prochain. L’occasion de comprendre pour chacune des parties si Marrakech était une réclamation collective ou une manœuvre tactique…
Laurent Amilcar