L’international camerounais s’est présenté devant les journalistes après le match nul de samedi contre le Sénégal. Il évoque le penalty manqué, sa réaction sur le remplacement de Choupo-Moting, et propose aussi des solutions pour le retour de la sérénité dans la tanière.
Quel sentiment après ce match nul synonyme de défaite ?
Le football est ainsi fait. Avant tout je voudrais remercier le public qui nous a supporté de la première à la dernière minute. Les dieux du football n’ont pas voulu que les trois points basculent du côté Camerounais. Je sais que le public camerounais est très critique. Il ne faut pas que le jeune groupe qui est né soit pénalisé. J’assume entièrement mes responsabilités. Quand je marque souvent, vous me levez très haut. Aujourd’hui que j’ai pris mes responsabilités et que j’ai manqué le penalty, j’assume jusqu’au bout. Mais je vous en prie, que ce groupe ne soit pas pénalisé.
Pourquoi avoir contesté le remplacement d’Eric Maxim Choupo-Moting ?
A ce moment, j’ai pensé qu’en tant que capitaine, j’étais le responsable après les encadreurs. On avait un corner et j’ai pensé que Choupo pouvait nous aider. C’est tout. C’est cette complicité qui emmène une équipe à être très grande. Il n’y a pas d’autres commentaires à faire sur mon geste.
Qu’est-ce qui peut expliquer que vous manquiez un penalty aussi important en fin de match ?
Pour ce qui est du penalty, je crois que c’est le seul penalty que j’ai manqué cette saison. Je suis très croyant, je me dis Dieu n’a pas voulu que je marque ce penalty. J’aurais peut être marqué ce penalty et manqué celui de la dernière journée. Ce sont les choses de la vie. J’assume pleinement mes responsabilités. Il nous manque deux matches et heureusement qu’on n’a pas perdu. On aurait souhaité gagner, mais on n’a pas perdu. On a encore une maigre chance de se qualifier. Si lors du prochain match, il y a un penalty je vais prendre mes responsabilités et je vais tirer à nouveau.
Comment envisager vous l’absence du Cameroun à la Can qui se joue pourtant à côté ?
Cher frère nous avons pris l’habitude de gérer les problèmes immédiats. Tout humblement, je vous dis que ce n’est pas la ligne à suivre … Je suis arrivé dans cette équipe nationale avec un rêve et depuis un certain temps cette équipe ne fait plus rêver. Au-delà des victoires, mon devoir c’est de faire rêver la jeunesse camerounaise. Vous voyez, aujourd’hui, quand on parle du football, les gens sont lassés, et ce n’est pas normal. Nous avons des braves garçons qui défendent correctement notre pays, qui veulent défendre par-dessus tout notre équipe nationale (…)
Ce que je souhaite, c’est que les uns et les autres écoutent ce que nous, les footballeurs, avons à dire. Nous jouons dans des clubs importants. Tout ce que nous souhaitons, c’est vous donner le sourire.
A chaque fois qu’on arrive à l’équipe nationale, on ne se préoccupe pas du match que nous devons jouer. Il faut régler tel ou tel problème. Comme j’ai dit hier à la CRTV, la victoire ne dépend pas seulement de ce qui passe dans le stade. Vous avez vu aujourd’hui qu’on a manqué beaucoup d’occasions.
Les responsables doivent aussi prendre leur responsabilité pour que une fois pour toute cette équipe soit à la hauteur des attentes du peuple camerounais.
Le peuple camerounais comme vous savez c’est un peuple qui excelle en tout. J’ai 30 ans aujourd’hui. Quand j’ai commencé à comprendre ce que c’est que le football, il y avait déjà les problèmes dans cette équipe. Vous voulez dire que nous ne pouvons pas régler ça ? Il n’y a pas de grand garçon dans ce pays pour régler ça ? Parce qu’à chaque fois, pour camoufler les problèmes on dit on ne peut pas parler à Eto’o parce qu’il a beaucoup d’argent (…)
Il ne faut pas qu’on essaye de couvrir les problèmes avec le salaire d’Eto’o.
Que comptez-vous faire pour ramener le calme dans la tanière ?
(…) Je vais mettre chacun devant ses responsabilités. Je pense qu’il faut dénoncer les problèmes, et dénoncer les problèmes c’est apporter aussi les solutions. Ce que nous allons faire, nous les joueurs de l’équipe nationale, c’est apporter une aide à nos dirigeants et dénoncer les problèmes. Pour qu’il n’y ait pas de sous-entendu, il faut qu’on soit sincère vis-à-vis de vous parce que le contribuable nous permet d’arriver ici. Nous faisons aussi beaucoup d’efforts pour venir défendre les couleurs de notre pays (…)
Par Guy Nsigué à Yaoundé