Venu couvrir la Coupe du monde Junior en Colombie, Etienne Manguelle II, journaliste à la Crtv, s’est decouvert une graine de star à Cali ,dans le sud-ouest du pays. Il va de sollicitation en sollicitation.
En quittant Yaoundé le 27 juillet dernier, l’on avait en mémoire que Etienne Manguelle II allait être l’un des animateurs du groupe des journalistes durant le séjour en terre colombienne. Il n’a pas manqué cette mission dès l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen.
Tout commence par une erreur sur le numéro de son billet d’avion. Paniqué, il appelle les uns après les autres, ses amis pour qu’ils « intercèdent » pour lui auprès de Landry Tchapdjou, l’agent de voyage. Le problème réglé, et une fois dans l’avion, c’est Mme son épouse qu’il appelle tout joyeux. Nous voici à l’aéroport de Nairobi au Kenya. Malgré la courte escale de 4h, l’homme se fait connaître puisqu’il parle avec aisance des avions kenyans et de l’esprit de ce pays. En somme, c’est le guide touristique. Quelques temps après, la délégation est à Johannesburg en Afrique du sud. Dix heures d’escale.
L’homme est fatigué, mais il ne baisse pas les bras. Dans l’avion à destination de Sao Paulo au Brésil, le jeune homme a pris le temps de faire le plein d’énergie. Le temps de l’escale, il a déjà fait ses interviews puisqu’il doit envoyer ses papiers au poste national de la Crtv. Le meilleur est à venir.
A l’aéroport de Bogota, Etienne Manguelle II se sent déjà chez lui. Il s’exprime en espagnol et fascine ses confrères qui, pour certains, camerounaiserie oblige, pensent à l’imposture. Mais à l’observation, tout le monde s’intéresse à lui.
Nous voici donc à l’aéroport de Cali. L’entraîneur Jean Pierre Sadi ne trouve pas sa valise. Nous sommes bloqués. C’est Etienne Manguelle II qui s’entretient avec les autorités. Il rassure le technicien camerounais de ce que toutes les dispositions seront prises, du moins c’est ce qui lui a été dit, afin de ramener cette valise dans les délais.
Cali, nous voici
Vendredi soir, le groupe se retrouve au Estadio Pascual Guerrero pour la conférence de presse de l’entraîneur camerounais Martin Ndtoungou Mpilé. Un traducteur colombien, retenu par la Fifa, est présent, accompagné du responsable de la communication de la Fifa à Cali.
Dès le début de la conférence, Manguele se rend compte que la traduction est pratiquement fausse. Il prend la parole et demande en espagnol « puis-je aider les collègues » ? C’est ainsi qu’il a alors commencé à traduire toute la conférence en français et en espagnol et que les journalistes présents ont demandé et obtenu du responsable de la Fifa de le faire asseoir en avant et de libérer le fameux traducteur.
Une étoile est ainsi née. Après la conférence, tous les journalistes le sollicitaient. Cette même nuit, il passe en direct dans cinq radios et une télévision. Le staff camerounais est impressionné par sa verve et ses connaissances. La presse colombienne parle de lui. Il raconte l’histoire du football camerounais. « El Pais », Quotidien colombien, « ADN », journal sportif et « futbol.com », un site internet lui offrent leurs espaces.
Etienne Manguelle II aura été utile à toute la délégation. Prendre le taxi, faire des achats, rencontrer les Colombiens pour leur expliquer l’histoire du Cameroun.
L’histoire d’amour entre Etienne Manguelle II et la langue espagnole naît alors qu’il est élève à Eséka. A plusieurs reprises, il a été élu président du club espagnol de son établissement. Après le secondaire, il a laissé cette langue qu’il ne jugeait plus très utile pour son ascension sociale. Mais le temps de la signature du contrat de Javier Clemente, il renoue avec cette langue. Elle a fait de lui le Camerounais le plus connu à Cali en Colombie et probablement dans tout le pays, si l’on s’en tient à l’intérêt que les médias lui portent.
Si les résultats sportifs ont été en dessous des attentes, le journaliste de la Crtv a offert au Cameroun sa première grande victoire de cette coupe du monde.
Guy Nsigué à Cali (Colombie)