L’entraîneur national de cette sélection parle de la préparation de son équipe pour le tournoi de Montaigu.
Où en êtes vous avec la préparation de la sélection nationale Minimes, en vue de sa participation au tournoi de Montaigu (France) ?
Nous avons commencé la préparation du Cameroun au prochain tournoi de Montaigu au mois de juillet avec les détections au niveau provincial. Nous avons découpé le pays en cinq régions à raison de deux provinces par région. De ces détections, nous avons retenu 50 joueurs qui ont été regroupés au mois de septembre pendant quatre jours à Yaoundé. Et à l’issue de ce stage, nous avons pu retenir les 30 meilleurs. Ce sont ces 30 joueurs qui devraient être convoqués en stage ce mois de décembre pendant 3 ou 4 jours. L’issue de cet autre stage devrait permettre de retenir 18 joueurs qui vont participer à un tournoi à Limbé. Celui-ci débute ce week-end et il va se dérouler pendant une semaine. Plusieurs centres de formation et écoles de football seront de la partie.
Quelle est l’opportunité d’un tel tournoi pour la sélection Minimes ?
Ce tournoi va nous permettre d’asseoir une équipe; et par la même occasion nous pourrions continuer de ratisser car les portes de la sélection restent ouvertes. Surtout quand on sait que les sélections provinciales ne sont pas toujours celles qui nous donnent le plus de satisfaction. Donc, le tournoi de Limbé nous permettra de voir ceux qui ont été oubliés lors des présélections provinciales. Nous allons ainsi commencer à asseoir notre équipe, à récupérer les meilleurs joueurs qui sont disséminés ici et là dans le Cameroun.
Que prévoit la suite de votre préparation ?
A la fin de ce tournoi auquel, je crois, nous allons participer, la sélection Minimes va prendre part à un autre tournoi, le » Tournoi de la jeunesse « . Celui-ci aura lieu du 4 au 11 février 2004 à Yaoundé. Là également, nous allons continuer d’asseoir notre équipe et de piquer un ou trois autres bons éléments chaque fois que cela sera possible. Une semaine ou dix jours avant le début du tournoi de Montaigu, nous allons nous retrouver pour un autre regroupement. Puis, nous irons faire un stage d’acclimatation qui sera ponctué par deux matches amicaux avant le tournoi proprement dit qui débute le 7 avril 2004. Voilà pour ce qui est de notre programme de préparation en vue de la participation de la sélection nationale minimes au Tournoi de Montaigu en France. Il faudrait maintenant que cela soit concrétisé par les faits.
Y aurait-il des obstacles à ce que ce programme soit respecté ?
Les blocages sont d’ordre matériel. Le Cameroun est engagé sur plusieurs fronts. Les priorités vont d’abord à certaines sélections. La catégorie des minimes qui n’existe que depuis un an n’a pas de compétitions officielles, c’est-à-dire pas de Coupe d’Afrique des nations ou encore de Coupe du monde. C’est une sélection qui est juste là pour préparer la relève dès la base. Donc, nous n’avons que des tournois pour préparer les jeunes. Malheureusement, cela semble facile lorsqu’il faut choisir entre une équipe qui a une compétition et celle qui ne fait que se préparer. Nous pensons que s’il y a des moyens au niveau de la fédération ou du ministère de la Jeunesse et des Sports, nous pourrions respecter notre programme de préparation.
Les sélections provinciales font la part belle aux jeunes des centres de formation et à ceux des écoles de football. Qu’avez vous prévu pour que la sélection des Minimes soit aussi ouverte aux footballeurs de la rue ?
Les systèmes de sélection sont différents d’un pays à un autre. Et nous, parce que nous n’avons pas de compétitions locales de jeunes, le plus souvent on se contente d’aller vers les centres de formation et/ou les écoles de football qui eux, font déjà les sélections. Ce qui veut dire que l’Ecole des Brasseries par exemple fait déjà une détection au niveau national. Ce qui voudrait dire que lorsque vous allez là-bas, il y a déjà un grand travail qui a été abattu. C’est pareil à la Ksa où les éducateurs ont déjà effectué un travail à la base. Cela, c’est pour compenser l’absence de compétions nationales. Maintenant que nous voulons que les compétitions au niveau local soient maintenues et soutenues, ceci devrait réparer ce tort, et donner à tous les jeunes la possibilité d’entrer dans les sélections provinciales. Car nous autres, entraîneurs nationaux, nous ne pouvons commencer notre travail qu’à partir des sélections qui ont été effectuées dans les provinces. C’est aux entraîneurs provinciaux de fouiller dans les départements et les quartiers. Je crois qu’avec le lancement des compétitions des jeunes, c’est là une chance qui leur est donné d’être sélectionnés en équipe nationale Minimes.
On parle beaucoup de trucage sur les âges. Comment êtes vous certain que les jeunes que vous utilisé ont les âges proclamés ?
Au niveau de la Ligue nationale de football des jeunes, les textes prévoient une commission de morphologie où l’on retrouve des médecins, des administratifs, des techniciens… Bref, on essaie de mettre des structures en place pour pouvoir résoudre ce problème de faux sur les âges. Nous pensons y arriver même s’il y a toujours de petites failles. Et cette commission de censure sera désormais présente à toutes les compétitions des jeunes. Même s’il faut par ailleurs reconnaître que pour mettre fin a ce problème, il faudrait aller jusqu’à l’état civil…
Propos recueillis par Bertille M. Bikoun