Couronnées respectivement « Ballon d’or féminin » et « meilleure sélection nationale africaine » pour l’année 2015, l’ex buteuse du championnat féminin suisse et son équipe nationale ont fait rêver tout un continent au cours de l’année écoulée. De quoi leur dérouler le tapis rouge.
Appelez-moi reine d’Afrique ! Gaëlle Enganamouit est soulier d’or africain pour l’année 2015 écoulée. La virevoltante attaquante de Malmo FC entre dans l’histoire du football féminin en Afrique comme la première joueuse camerounaise à soulever ce prestigieux trophée légitimement mérité. La fille à la crête de feu est doublement heureuse puisque l’équipe nationale féminine dont elle est devenue la coqueluche, a également été couronnée.
Sacrées sélection nationale de l’année, les pouliches de Karl Enow Ngachu viennent d’honorer tout un continent. Malheureuses huitième de finaliste au Mondial féminin au Canada, Gabrielle Aboudi Onguéné et ses camarades qui ont pourtant hérité d’une préparation en dents de scie, sont aujourd’hui célébrées pour leur potentiel énorme et leur patriotisme inébranlable. A un niveau de compétition, où personne ne les attendait, elles ont réussi l’exploit, redonnant la joie de vivre à un peuple qui commençait à réorienter son attention ailleurs.
Football champagne
Elles qui sont tombées les armes à la main face à la Chine (1-0) le 21 juin à Edmonton. L’empire du milieu avait vaincu certes, mais, Madeleine Ngono Mani et ses camarades n’ont pas démérité. L’expérience l’a juste emporté sur l’impétuosité et la fougue. Pour un premier Mondial, les Lionnes indomptables sont sorties honorablement de la compétition, avec neufs buts marqués et trois encaissés, signant le record africain de tous les mondiaux. Les vice-championnes d’Afrique ont montré qu’elles y croyaient, même si leur trop forte assurance les a trahi, en enregistrant un bilan meilleur que celui des Jeux olympiques 2012 de Londres, où elles avaient pris 11 buts pour n’en marquer qu’un seul. Pendant deux semaines, elles ont fait oublier aux Camerounais la pléthore de patates chaudes qui font du pays une espèce de volcan qui sommeille à l’instar des délestages intempestifs et ses nombreux corolaires.
Ngono Mani, Meffometou, Ngog Yango et Cie
L’actualité autour de cette fabuleuse équipe sevrée de primes après la Coupe d’Afrique des nations en Namibie a permis d’oublier les attaques sans cesse répétées de la nébuleuse Boko Haram qui vient de semer un carnage chez nos voisins tchadiens et au Niger.
Même si, Enow Ngachu et tout son staff qui ont fait rêver le monde entier, en dépit de l’élimination en masse de toute la quasi-totalité des sélections nationales (Cadets, Juniors, U-23), ils vont échouer le 19 octobre 2015 devant la modeste sélection du Zimbabwe qui ferme au Cameroun, les portes de Rio de Janeiro où auront lieu en juillet prochain, les Jeux olympiques. Qu’importe, la belle aventure continue. Pour toutes ces belles images, le Cameroun leur dit Merci pour ces moments !
Christou DOUBENA