L’entraîneur sélectionneur des Lions A’ a donné ce jeudi une conférence de presse dans la salle des conférences du ministère des Sports, en prélude au match de samedi prochain contre le Gabon. Il a répondu sans détours à toutes les préoccupations des journalistes, sans éluder une question. Ce match aller compte pour la qualification du Chan 2014, qui aura lieu en Afrique du Sud. Nous vous faisons découvrir les points essentiels sur lesquels le coach s’est prononcé. A ce moment, personne ne savait que la FIFA allait suspendre le Cameroun. Verbatim.
Propos liminaires
En ce moment nous avons fait un travail où nous avons avancé. Tous les joueurs qui meublent cette équipe sont essentiellement d’Elite One, Elite Two et de la D2 régionale. On a la chance qu’ils soient plus ou moins prêts, parce que les différents championnats ont commencé. Nous avons eu à rechercher le collectif de notre équipe, celui que nous avons souvent à mettre sur pied pour vous permettre de pouvoir juger de la qualité d’une équipe assez homogène et mieux organisée, pour nous donner un bon résultat à la fin du match. Nous nous sommes attelés à mettre sur pied deux points essentiels : le travail du collectif dans la récupération du ballon, notamment sur les côtés, le pressing individuel et collectif. Et de l’autre côté, quand on a le ballon, ce qu’il faut en faire, le développement technico tactique et sur le plan du développement du jeu. Voilà les maîtres mots de tout ce que nous avons recherché ces jours-ci. Nous avons encore une séance véritable pour pouvoir affronter les Gabonais samedi.
Sur la connaissance de l’équipe gabonaise
« Nous avons pris des informations sur l’équipe gabonaise et nous avons travaillé en conséquence. Nous avons mis véritablement l’accent sur le travail du pressing. En regardant le jeu gabonais, ce sont des hommes qui aiment jouer libres, parce qu’ils aiment bien utiliser le ballon. Nous avons donc axé le travail sur le pressing individuel et collectif, pour qu’ils n’aient pas la possibilité ici de pouvoir s’exprimer. Nous avons aussi travaillé l’utilisation véritable des espaces de jeu. Si vous leur donnez des espaces, ils vont vous faire courir. Nous avons travaillé essentiellement en bloc équipe, de la défense à l’attaque. Nous avons mis sur pied une série d’exercices qui permettent de boucher tous les espaces de jeu. Et à chaque fois qu’on n’aurait pas le ballon, on devrait se constituer essentiellement comme défenseur. Ce n’est pas que ceux qui jouent devant le gardien de buts. On devrait participer à la récupération collective du ballon, parce que si nous voulons gagner, comme je l’ai dit tantôt, il faudrait bien que nous ayons l’engin. Et cet engin, c’est le ballon.
Les conditions de préparation
Pour le dernier Chan, je puis vous dire que c’est à peine si les murs du Centre technique ne sont pas tombés sur nos têtes. Cette fois-ci, nous sommes logés dans un bon hôtel, à Odza. Ce qui est une grande première. Cela pourra booster le moral des jeunes joueurs. Sur le plan de la nutrition, nous avons une très bonne cuisine. Tout ce que les médecins ont demandé a été respecté. Nous avons un mini bus qui est à notre disposition depuis le début du stage. Il dort à l’hôtel et est essentiellement à notre service, pour toutes nos sorties et autres.
Les primes
A ce jour, et il y a plus de quatre jours, les primes de stage sont payées entièrement. Les joueurs n’attendent plus rien. On attend plutôt d’eux. Pour ce qui concerne la prime de match, nous ne sommes pas les grands Lions pour qu’on dise que le match gagné est primé à trois millions. Ce qui est sûr, nous avons des promesses qui seront arrêtées par la hiérarchie. Depuis le dernier Chan, vous n’avez pas entendu un seul joueur tousser que sa prime ne lui a pas été reversée. Nous ne savons pas encore le montant de la prime. Mais ceci pourra nous être communiqué demain, avec la visite du ministre des Sports à notre hôtel. Nous ne sommes pas inquiets de ce côté. Il ne nous reste plus qu’à rendre la pièce de la monnaie à la hiérarchie, par un bon résultat.
La qualité des joueurs
Nous pensons, au vu de quelques matchs amicaux que nous avons livrés, de voir si nous avons déjà trouvé les marques de notre équipe. A 75, voire 80%, nous sommes prêts à pouvoir appliquer tout ce que j’ai expliqué le samedi. C’est bien beau, les gabonais étaient en France, ils étaient en haut, en bas. Je vous rappelle qu’au dernier Chan, l’équipe que nous avions était essentiellement composée de joueurs locaux, comme c’est le cas aujourd’hui. A la première journée, les Camerounais avaient rencontré le Tp Mazembé, le représentant congolais, qui sortait fraîchement de la dernière Coupe du monde des clubs. Le coach congolais n’avait pour toute réponse que : le football est analphabète. Il ne comprenait pas comment sa même équipe qui a pu tenir tête au Lions A à Garoua, un but partout, se fasse battre par deux buts à zéro par une équipe d’amateurs. Je pense que notre rôle véritable est de démontrer que sur le terroir, on peut avoir des joueurs capables de jouer en équipe première et une fois de plus l’opportunité que nous vous donnons de pouvoir présenter ce qui existe comme fine fleur du Cameroun sur le plan national.
La qualité de sparring-partners choisis
Jouer contre des équipes de renom n’était pas important pour nous. Il n’était pas aussi facile que les dirigeants vous livrent leur équipe pour les matchs amicaux alors qu’ils ont des intérêts véritables lors des matchs de championnat. Dans ce que nous pouvions encore avoir sous les bras, il fallait faire un ratio de quelques anciens et ¾ de l’effectif, des nouveaux. Nous sommes en train d’intégrer progressivement dans la compétition. L’objectif majeur des Lions A’, c’est d’avoir une équipe de jeunes, qui, dans quelques années pourront, dans la mesure du possible, avoir une place en équipe première. Il ne faut pas, pendant la préparation, leur donner en face des hommes qui ne vont pas leur permettre de se réaliser profondément. Ça va arriver certes, que l’adversaire de samedi ne vienne pas pour nous faire des cadeaux. Seulement, si psychologiquement, nous sommes prêts, nous pensons que les gars réaliseront l’exploit comme celui face au Congo au dernier Chan. Je peux vous rassurer que les sparring-partners de cette-fois sont plus grands. Pour jouer contre le Congo, on n’avait même pas pu faire de matchs amicaux.
La question des balles arrêtées
Nous avons travaillé les balles arrêtées. Nous savons que de nos jours, si on ne peut pas marquer de but dans le jeu, on peut aussi utiliser les balles arrêtées pour inscrire des buts. Nous avons pris assez de temps pour travailler cela. Nous avons fait plusieurs fois un travail spécifique des balles arrêtées. Nous avons une équipe capable de créer des occasions de ces balles arrêtées. Nous ne pensons pas pouvoir obtenir dix à quinze balles arrêtées sans pouvoir les exploiter. Au niveau du jeu des couloirs, nous avons Etoundi, Momasso, Njoh, qui est l’un des meilleurs joueurs de Douala Athlétic. Nous jouons avec quatre défenseurs, deux milieux axiaux, deux dans les couloirs et deux attaquants.
La préparation psychologique
Nous sommes suffisamment préparés. Pendant que nous travaillons et que les opportunités de buts, nous ne les marquons pas, il peut arriver que l’adversaire marque. On est tenu, quelle que soit la circonstance, de revenir au moins à cette égalisation d’abord, avant de trouver la possibilité de gagner. C’est une partie de notre travail sur le plan psychologique. La grande équipe, c’est celle qui est capable de gérer toutes les difficultés qu’elle rencontre pendant un match. Et une difficulté majeure qu’on peut rencontrer pendant un match, c’est d’être mené. Et comme je le disais, s’il nous faut la qualification, il faut marquer pas un ou deux, mais il nous faut inscrire des buts. Nous avons aussi préparé les enfants à ces éventualités.
La discipline de groupe
Peu de gens savent notre manière de vivre et même pendant que nous sommes sur le terrain. Les jeunes gens savent qu’ils sont là aujourd’hui et peuvent ne pas être là demain. Parce qu’ils savent qu’ils sont arrivés, qu’ils ne viennent pas nous déranger. Tous doivent accepter la petite discipline que nous allons leur édicter. Lorsque nous disons au niveau de l’hôtel qu’après les repas on ne veut voir personne dans les couloirs, faites un tour et vous allez vous demander s’il y a une équipe qui y séjourne. Nous leur avons dit qu’ils ont tout le temps pour faire toutes les blagues. Mais, pendant les 1h30 que dure la rencontre, ils devraient être essentiellement soumis à faire exactement ce que nous leur demandons de faire. Nous leur avons dit que c’est à ce pris et à ce prix seulement que nous pouvons gagner des matchs. Si vous êtes indisciplinés, vous ne pouvez pas gagner un match et ils le savent. Vous pouvez être sûrs que sur le terrain, vous n’allez pas déjà vous entendre. Quand ils sont ensemble, ils recherchent une chose : l’unité du groupe, des esprits.
Réactions :
Hugo Nyamè, gardien de buts et capitaine
« Je suis bien en forme. Toutes mes facultés physiques sont au point. Tout ce que nous attendons, c’est le match. Nous avons la rage de jouer ce match. C’est une rencontre très importante et nous espérons pouvoir prendre une bonne option pour la qualification samedi. C’est un atout pour moi de connaître les joueurs gabonais. Cela veut dire qu’ils viendront d’abord en ayant peur de moi. Je les connais et eux, ne connaissent pas mes coéquipiers. Ce qui veut dire que c’est un avantage pour nous dans la mesure où je connais personnellement ceux qui vont évoluer de l’autre côté, du gardien, à l’attaque, en passant par la défense et le milieu de terrain. Nous pensons, avec ces données, avoir un résultat positif. Si nous ne leur donnons pas l’occasion de jouer, ils ne pourront pas. Nous avons un championnat plus endurant que le leur. Si vous suivez le championnat camerounais, vous allez vous rendre compte que mon club est en tête et doit cette performance aussi à mon apport. J’ai fait toutes les sélections du Cameroun et à mon âge, je crois que ma carrière est à cours. Je suis à 150% de motivation ».
Elvis Ashu Tambe, attaquant
« Nous sommes bien préparés pour aborder ce match. Nous sommes conscients que le football camerounais a besoin de redorer son blason et nous travaillons pour cette victoire que tout le monde attend. Nous comptons sur l’esprit de solidarité et les capacités techniques et tactiques que nous avons. Depuis le début du stage, nous n’avons pas eu de problème et tout s’est passé avec sérénité jusqu’à présent ».
Entretien mené par A.T à Yaoundé