Interviewé avant le match du 4 juin dernier contre le Sénégal à Yaoundé, le milieu de terrain du Bétis Séville a reparlé de la dernière coupe du monde et surtout des problèmes qui ont secoué la tanière pendant le mondial sud-africain.
Qu’est ce qui peut expliquer selon vous les mauvais résultats des Lions indomptables en ce moment ?
Le noyau s’est cassé de depuis la dernière coupe d’Afrique des nations en Angola. Aujourd’hui, on constate que la situation est vraiment grave. On voit bien que les résultats de l’équipe nationale ne sont pas bons, on a perdu l’envie de jouer ensemble. On a perdu la force de lutter pour le même maillot, le maillot camerounais. On a perdu ça et c’est ce qui est vraiment dommage, on avait une équipe qui a qualifié les Lions pour la coupe du monde. Mais dès la coupe d’Afrique en Angola et à la coupe du monde on a tout changé. C’est un peu ce qui a tout bouleversé. En tant que professionnel et en tant que être humain, si on ne m’aligne pas on doit me dire. Qu’on m’avertisse et me dise que c’est pour telle ou telle raison. Si on t’écarte de la liste sans te dire pourquoi, alors que tu sais que tu dois commencer, c’est un peu blessant. Il y a eu trop de mal entendu. Tout ce que je peux dire c’est trop de choses se sont passées, et si aujourd’hui même le propre capitaine n’a pas pu le dire, je ne veux pas que ça sorte de ma bouche. Les coupables se reconnaitrons toujours.
Est-ce que vous pensez que le fait que Paul Le Guen ait passé le brassard de capitaine à Samuel Eto’o a changé les choses ?
Je ne sais pas si c’est le fait de passer le capitanat à Samuel qui a changé les choses. Samuel était déjà le vice capitaine. Que soit lui qui porte le brassard ou Rigo, ce n’est pas important. L’essentiel c’est de jouer. Je ne discute pas le brassard avec Samuel. Ni Alex , ni Carlos. Après, Samuel à l’équipe nationale est parmi les plus anciens. Après Samuel et Carlos je suis le troisième ancien, je suis parmi les plus anciens, mais le capitanat est quelque chose qui ne me prend pas la tête. Au Bétis, capitaine je suis. A Toulouse, j’étais capitaine. Je ne discute pas le brassard avec qui que ce soit. Le problème n’est pas le brassard. Je pense qu’il y a eu trop de malentendus qui venaient de gauche à droite et le groupe a été un tout petit peu bouleversé. L’entraineur aussi a été bouleversé. Je ne veux pas dire qu’il est fautif à 100%.
L’équipe nationale du Cameroun est très difficile à gérer. Paul Le Guen a été troublé à un moment, ce qui a fait qu’il change son équipe, et comme il a dit, il assume les changements.
On a parlé des égos dans les vestiaires, il y a des joueurs qui ne s’entendaient pas ?
Je respecte tout le monde, mais je ne me laisserai jamais piétiner par qui que ce soit, que ce soit mon capitaine, mon entraineur où monsieur le ministre. J’ai un grand respect pour tout ce monde-là ; mais il ne faut quand même pas oublier que je suis un père de famille, je suis un responsable en tant que capitaine du Bétis, j’ai une manière de voir les choses et je ne peux pas accepter qu’on me manque de respect.
Est-ce que vous pensez que c’est un joueur qui a demandé à Paul Le Guen de ne pas vous aligner ?
Je ne sais pas si c’est un joueur qui a dit, mais ce que je sais c’est que lors des éliminatoires, Paul Le Guen avait entièrement confiance en moi, mais après la confiance était partie sur un match disputé en Bulgarie. Il m’a fait jouer les 30 dernières minutes du match. Pendant la rencontre, il pleuvait et j’avais mis des crampons et pas des visés. J’avais glissé deux fois. Quand on est arrivé au Cameroun, il m’a dit j’ai glissé. Il m’a jugé sur ce match de préparation pour ne plus me faire jouer et c’est ce qui était blessant. Je ne sais pas si quelqu’un lui a dit de ne plus m’aligner, mais ce que je sais c’est que à un moment il n’avait plus confiance en moi. En coupe du monde contre le Danemark, il m’a fait jouer parce que la pression venait du Cameroun.
Avec RFI