Alors qu’Iya Mohammed a été élu mercredi dernier, John Ndeh, Nkou Mvondo et les clubs ne désarment pas. Pendant ce temps, Marlène Emvoutou, la candidate malheureuse, a saisi la Commission fédérale des recours aux fins de l’annuler cette élection et celle des membres du Comité exécutif.
L’après élection à la Fédération camerounaise de football est loin d’être un long fleuve tranquille. Le choix de l’Assemblée générale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), d’appliquer ses textes en procédant aux élections plutôt que d’accepter la solution d’une équipe de gestion consensuelle pour deux ans divise. Une demie surprise quand on sait que les positions sont radicalement opposées.
« En adoptant cette solution, les gens allaient continuer à dire que c’est le Gouvernement qui l’a imposé. Comme ils ont choisi de procéder à l’élection dans les conditions qu’on connait, nous allons utiliser simplement les moyens de droit pour invalider ce qui s’est passé là. On ne peut pas accepter que les lois de la république soient ainsi violées et piétinées », soutient un des acteurs.
Primo Corvaro quitte le Cameroun « avec une petite inquiétude ». Dans une entretien accordé à nos confrères de Cameroon Tribune, le représentant de la FIFA évoque les élections: « Je pars avec un sentiment d’accomplissement dans le mesure où les élections ont eu lieu malgré les péripéties. Je pars avec une petite inquiétude, car les joutes électorales suscitent toujours des tensions. ce n’est pas spécial au Cameroun. Il y a des fois ds tensions qui font en sorte que même après les élections, vous avez encore le poids du passé qui reste présent. Le processus électoral a été ouvert dès le mois de février, donc ce n’est pas aujourd’hui que l’on va soulever des réserves sur ce processus. c’est un processus qui remonte à plusieurs mois et aujourd’hui vous avez une commission électorale qui a fait son travail, qui a déterminé que les délégués étaient légitimes, que les élections ont eu lieu de façon transparente ».
« Ce qui s’est passé à la Fécafoot là, ne m’émeut pas. Je suis tranquille dans mon coin et je continue mes procédures. On verra bien qui va se passer », a réagit Prosper Nkou Mvondo, l’un des requérants auprès de la chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national Olympique et sportif du Cameroun (Cnosc). On se souvient que ces recours ont porté plus sur l’harmonisation des textes de la Fécafoot d’où la nécessité, selon lui, que ces textes soient toilettés.
Une autre source nous informe que lundi, 17 juin dernier était la date butoir pour la Fécafoot d’exercer son recours auprès du Tas. « S’ils n’ont pas exercé leur droit de recours contre les décisions de la chambre de conciliation et d’arbitrage du Cnosc avant ce délai, les décisions de cette chambre ont automatiquement autorité de la chose jugée et on ne doit que les appliquer sans transiger », soutient-elle.
Quand la femme se fâche …
Marlène Emvoutou, l’une des candidates à cette élection, a saisi la Commission fédérale des recours à l’effet d’annuler cette élection d’Iya Mohammed et des membres du Comité exécutif de la Fécafoot. Elle parle de plusieurs irrégularités et accuse Jean-Claude Alima, le président de la commission électorale de s’être opposé « physiquement » à elle lorsqu’elle a voulu sortir de la salle, en la rassurant qu’il était question de voter pour ou contre la proposition de « consensus » issue de la réunion au Premier ministère. Elle conteste la validité de la procuration donnée par Iya Mohammed à Aboubakar Alim Konaté pour le représenter : « Je conteste l’authenticité de ce document et sa force probante. La procuration a été signée le 7 juin 2013, pour une date de la tenue de l’Assemblée non spécifiée sur le document, compte tenu du fait que M. Iya a convoqué le 4 juin 2013 une Assemblée générale élective pour le 11 juin 2013, il ne pouvait pas prévoir une indisponibilité le 19 juin 2013. Cette procuration perd sa force probante le 19 juin 2013 », dénonce-t-elle. La présidente de la Ligue régionale de football du Sud tient, pour toutes ces irrégularités dont l’appel des délégués avant l’accès dans la salle, qui n’a pas été respectée, à faire annuler ce scrutin.
En attendant le verdict de la Commission fédérale des recours, qui dispose de 48h pour rendre sa décision, Marlène Emvoutou, règle ses comptes. Elle est décidée à se faire rembourser les sommes qu’elle dit avoir remis à certaines personnes, membres de la Fécafoot, pour les amadouer à se rallier à elle, et qui l’ont lâché sans respecter le deal. Pierre Batamak et René Mpondo Black sont ses premières victimes. Eux, qui ont été interpellés et ont passé toute la journée du 20 juin dernier aux mains des enquêteurs du Sed, avant d’être libéré tard le soir, non sans avoir remboursé l’argent de Marlène.
Antoine Tella à Yaoundé