Le Comité de Normalisation continue d’être accusé de mettre la table pour l’élection de son Secrétaire Général comme le prochain président de la Fédération Camerounaise de Football. Pour Luc Assamba, le SG bénéficie d’une longueur d’avance sur les autres candidats étant donné que de par le fait que c’est lui qui organise les élections, donc valide ou non les clubs devant voter, la présomption de conflit d’intérêt est plus que prouvée. Peut-on organiser « ses élections » et les perdre ?
Il ne s’est pas agi pour Luc Assamba de se déclarer candidat, mais de dénoncer des incohérences dans le processus électoral qui, selon lui, ne favoriseront pas des élections transparentes. Entouré de son état major, il a apprécié le travail fait par le Comité de normalisation de la Fécafoot dans l’élaboration des textes. Avant de décrier « les manœuvres peu orthodoxes qui ont cours et qui vont discréditer le processus électoral ». « Lorsque le président de la république met en place la normalisation, c’est pour changer de système. C’est le chef de l’Etat qui a donné des instructions pour que ce système change. C’est pour cela que nous sommes sortis de l’eau, parce qu’on s’est senti enfin protégés et libérés », a t-il indiqué d’entrée de jeu. Avant de passer la parole à Benjamin Amenda, ancien arbitre international, qui a déroulé quelques incohérences dans le processus électoral.
Violation des textes
« Dans la région du Centre, la liste du corps électoral a été rendue publique le 10, et un début de week-end, soit trois jours avant le début des opérations électorales qui doivent commencer le 13 octobre. Avec le système de parrainage qui existe, si je voudrais être candidat, je dois connaître ceux qui constituent ce collège électoral pour bénéficier de l’appui d’un parrain. Or la liste est connue vendredi et avec quelle alchimie peut-on constituer un dossier et venir le déposer à la Fécafoot. Il n’y a que le samedi et dimanche pour le faire ».
Il a démontré des mécanismes qui sont mis en œuvre pour exclure certains acteurs notoirement connus du football. « Dans le département de la Lékié, il y a un club mythique qui joue au football depuis plus de 15 ans et qui joue en ce moment, Royal de Monatélé, qui a été exclu. Deux clubs ont été par contre introduits à savoir Coq sportif et Stade de Djoum. Le président de Royal de Monatélé, Noah Alima, a dit qu’il devait être candidat à la place de quelqu’un d’autre et on l’a exclu du processus. Dans le Nyong et So, le président d’Espérance qui existe et joue depuis l’an 2000 a été exclu », a-t-il déploré.
Il en est de même de la création des clubs fictifs dans certains départements, comme dans le Nyong-Ekellé où « un seul individu a six équipes en ligue ».
Il note aussi la violation des nouveaux textes mêmes de la Fécafoot, qui interdisent le vote des personnes physiques. Une circulaire du président du comité de normalisation est d’ailleurs dénoncée. « Il y a des clubs où les présidents sont surpris d’entendre que des gens les représentent. Chaque club est représenté par quatre personnes, donc autant de voix. Cela veut dire que les statuts disent que seules les personnes morales votent et la circulaire du président du comité de normalisation fait voter des personnes physiques », fustige Benjamin Amenda.
Tombi fait perdre le sommeil
Celui qui fait perdre le sommeil à tout le monde est bien Tombi A Roko, le Secrétaire Général de la Fécafoot. « Depuis au moins quatre mois, si je ne parle que de l’Acfac, et des autres acteurs, tout le monde ne décrie que le secrétaire général monsieur Tombi A Roko. Dans le cas particulier de la région du Centre, comme cela s’est déroulé au Littoral, vous allez vous rendre compte que la stratégie mise en place a été d’opposer le président de la ligue à son secrétaire général. C’est le cas dans le Centre aujourd’hui et dans la région de l’Ouest. Est-ce qu’un secrétaire général qui ne se sent pas soutenu au niveau le plus élevé peut s’opposer à son président ? C’est impossible. Nous avons assisté à une rébellion dans la région du Centre. Si monsieur Tombi A Roko avait su qu’il devait être candidat aux élections, il devait démissionner du Comité de normalisation. Le poste de secrétariat technique qu’on veut nous faire croire aujourd’hui qu’il est indépendant ; on a fait signer au Pr Joseph Owona, une série de documents sans vérifier. On demande aux clubs de faire parvenir les PV des clubs et des gens ont pris soins d’introduire d’autres noms. C’est la preuve par neuf que le Pr Owona ne maîtrise pas lui-même son bateau ou alors il est complice de la forfaiture », accuse Dave Obateba, président d’Accefoot de Yaoundé et secrétaire général de l’association des clubs amateurs du Cameroun.
Et de dire les mesures prises : « Nous avons, pas seulement au niveau de l’Acfac, saisi toutes les autorités. Même le président du Comité de normalisation a été saisi par courrier. Et à l’Acfac, nous lui avons dit que nous dénonçons cette candidature. Nous ne sommes pas venus parler parce qu’on a peur d’aller aux élections, mais c’est pour que si demain, il arrive des situations, il faut que les uns et les autres sachent qu’ils ont été prévenus, car à la Fécafoot, on doit aussi prôner la démocratie », fulmine Obateba.
En attendant, le processus a commencé dans les départements. Etienne Tamo a été élu dans la Menoua et Atedzoé dans la Mefou et Akono ce lundi.
JC Mimb