Au Centre, à L’Ouest, dans l’Adamaoua et au Littoral la tension persiste par rapport aux candidatures rejetées. Même les requêtes introduites par certains n’ont pas fait fléchir le Pr Joseph Owona, qui les a toutes rejetées. Ces candidats recalés n’entendent pas se laisser compter et brandissent des la non application des textes et directives.
L’on avait avisé que les décisions de la Commission électorale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) étaient insusceptibles de recours. Mais, certains candidats recalés ont cru pouvoir faire fléchir la Commission électorale que préside le Pr Joseph Owona, président du Comité de normalisation. Aboubakar Siroma, candidat dans la région de l’Adamaoua et Harouna avec pour challenger Abbo Mohamadou, Emmanuel Loga, candidat recalé dans le Littoral, ont néanmoins exercé des recours. Pis aller, puisque le Pr Joseph Owona a pris un acte je jeudi, 6 novembre 2014, dans lequel il « reçoit et rejette » toutes ces requêtes, précisant à la fin : « ces décisions sont définitives et insusceptible de tout recours ».
Et du coup, la journée de ce vendredi, 7 novembre 2014, date à laquelle le processus électoral de la Fécafoot va se poursuivre dans les régions, est déterminante. Le déroulement dans le calme des élections dans certaines régions va probablement mal cacher la tension qui s’annonce dans d’autres. Dans la région du Centre, la candidature de Luc Assamba, le président sortant de cette ligue a été rejetée par la Commission électorale présidée par le Pr Joseph Owona, président du Comité de normalisation de la Fécafoot, faisant office de président de ladite commission. Tout comme celle de Joseph Feutcheu, le président sortant de l’Ouest, celle d’Aboubakar Siroma dans l’Adamaoua, Robert Atah Behazah dans le Nord-Ouest et Emmanuel Nloga dans le Littoral. Cette décision rendue par la Commission électorale n’est susceptible d’aucun recours. Ces candidats et leurs partisans recalés crient à l’« injustice », « mascarade », à une « parodie d’élection ». Certains, comme Akoué Epié Domingo, le président élu dans la Ligue départementale de football du Mfoundi, le 23 octobre dernier au terme d’un scrutin à deux tours, a lui, adressé plutôt une correspondance de « dénonciation » au Pr Joseph Owona.
Mêmes causes, mêmes effets
Le président de la ligue départementale de football du Mfoundi attire son attention sur la candidature validé de Saint Fabien Mvogo et de celle de Luc Assamba dont il fait partie de la liste rejetée alors que les deux listes ont les mêmes manquements. De plus, il lui fait savoir qu’il n’a jamais envoyé des délégués de sa ligue à l’Assemblée générale régionale. « Ces gens du comité de normalisation ont taillé ces textes et des directives pour d’autres et c’est en train de les arrêter eux-mêmes. Nous leur demandons simplement de respecter les textes et leurs directives. C’est parce qu’ils ne veulent pas respecter qu’il y aura problème demain (vendredi, ndlr) », indique Akoué Epié Domingo. Avant d’expliquer : « Dans un premier temps, on ne peut pas faire des élections au niveau régional sans les avoir épuisé au niveau départemental. Il y a par exemple, le département du Nyong et So où on nous dit qu’on n’y tient pas d’élection. Pourtant, il y a un nombre suffisant de clubs répondant aux normes statutaires et réglementaires. La deuxième chose est qu’on est en train de faire un forcing au niveau régional comme on l’a fait dans les départements. Dans le Centre, il y a eu deux candidatures et par rapport aux textes et directives, aucune de ces candidatures ne remplit les conditions d’éligibilité. Curieusement, les mêmes motifs qui condamnent la candidature d’Assamba sont les mêmes qu’on retrouve sur la liste du candidat Mvogo d’en face. Le département du Mfoundi n’est pas représenté dans cette liste ». Et pour cela, les hommes de la liste constituée et rejetée de Luc Assamba n’entendent pas laisser prospérer l’élection de la liste du candidat Saint Fabien Mvogo sans que les choses ne soient claires pour tous. « Ils ont dit que de gré ou de force ils seront là. De gré ou de force donc, qu’ils viennent donc demain nous démontrer qu’il y a des élus du Mfoundi dans leur liste, par rapport à tous les textes qu’on a cités. Pour nous, il n’y a pas élection demain (ce vendredi, ndlr). Cette candidature n’est pas valide. Ils vont aller chercher qui ils veulent pour venir nous démontrer que le Mfoundi a ses représentants dans cette liste par rapport aux textes et aux directives », menace Akoué Domingo.
Les clubs de l’Ouest plaident pour Feutcheu
Dans la région de l’Ouest semblé aussi ne pas être un long fleuve tranquille. La candidature rejetée de Joseph Feutcheu a provoqué une levée de bouclier de 15 clubs de cette ligue, qui exigent la validation de la candidature de Joseph Feutcheu. « Résolus tous ensembles que si la candidature du président Feutcheu Joseph ne parvenait pas à être retenue, les présidents de clubs présents vont boycotter les élections du 7 novembre 2014 », lit-on sur le procès-verbal de la réunion des présidents de clubs de 2ème division de l’Ouest tenue mardi dernier à Bafoussam.
Dans l’Adamaoua, les élections pourront probablement se dérouler sous fond de tension. Le rejet de la liste d’Aboubakar Siroma fait des gorges chaudes. C’est presque la même situation comme dans la région du Centre où la liste d’Abbo Mohamadou son adversaire, comporte des représentants élus de tous les départements sauf le Mbéré. Ce que dénonce Aboubakar Siroma qui a d’ailleurs fait tenir une correspondance à la Commission électorale par les soins d’un huissier en début de semaine. « Je ne pense même pas que ces élections auront lieu ici (Ngaoundéré, ndlr). Le combat continue », nous a-t-il répondu au téléphone.
La région du Littoral risque fort bien ne pas déroger à la règle de la localité siège de la contestation. Emmanuel Nloga a annoncé déjà la couleur, par rapport à sa liste rejetée par la Commission électorale. « Quand on dit élection, ça veut dire qu’on a le choix. Est-ce qu’on nous ramène à l’époque du parti unique où il y a deux candidat en lice, on dévalise une liste parce qu’on ne veut pas de ceux-là ? Je dis non ! C’est la démocratie ». Avant d’avertir : « Est-ce que cette élection aura lieu ? Je ne pense pas. Je ne vais pas entrer dans notre stratégie. Je confirme tout simplement que nous ne ferions pas de casses, nous sommes des citoyens d’un niveau élevé. Mais nous ne permettrons pas que les choses se passent comme elles sont entrain de se dérouler ».
Par contre dans la région du Nord-Ouest, la candidature rejetée de Robert Atah Bahazah ne suscite aucune contestation. Celui-ci pense plutôt détenir les clés de cette élection. Il nourrit une dent dure contre Lailam Edward, le conseiller technique départemental du Bui, qui l’a fait échouer et pense être l’arbitre entre John Begheni Ndeh et Kaba Christopher.
Antoine Tella à Yaoundé