L’assemblée générale élective de la ligue régionale de football du littoral prévue ce lundi, 29 avril dans un hôtel de la ville de Douala a été interrompue par un feu qui a pris naissance dans le système de climatisation de l’hôtel. Simple accident ou incendie provoqué ? Le film de la journée.
Des rumeurs…
Douala la belle, Douala la rebelle. Tout avait pourtant été dit. On s’attendait à tout, sauf au feu. Toutes les instances du football du Cameroun avaient les yeux braqués vers la capitale économique puisqu’historiquement, c’est toujours de là que vient la flamme. La sérénité n’était pas de mise et ce n’est certainement pas les dirigeants de la fédération qui pouvaient rassurer, ou se rassurer. D’où la forte mobilisation de cette instance (Batamack, Mbida, Ododi…) conduite par Tombi A Roko Sidiki, le Secrétaire Général. Le SG tire pourtant sa légitimité à Tsinga du département du Wouri puisqu’il fait parti les membres de droit à l’assemblée générale.
Un jour avant, des indiscrétions persistantes laissaient savoir qu’il n’y aurait pas élection à Douala : « Il n’y aura pas élection demain. Vous verrez ! » Quand cette information s’est confirmée, à notre source d’ajouter : « Je vous avais dit. Même s’il n’y avait pas le feu les travaux devaient être interrompus », dira t-il sans plus d’explications.
Une meute de gendarmes postée à l’entrée de l’hôtel
La forte mobilisation des gendarmes pouvait confirmer le niveau de risque de cette assemblée générale élective dans la région du littoral. Des tensions qui n’ont pas tardé à se matérialiser.
La première alerte a été déclenchée à l’extérieur. Maurice Timeni, journaliste en service à la télévision à capitaux publics du Cameroun (CRTV) s’est fait bastonner. Il a été tiré d’affaire grâce à la vigilance des spectateurs.
Fouille minutieuse avant l’accès à la salle
L’accès dans l’enceinte de l’hôtel était un véritable parcours du combattant. Personne n’entrait sans justifier l’objet de sa présence. Seule une carte de presse pour les journalistes ou un coupon d’invitation pour les invités permettaient de fouler d’avoir son sauf conduit. Ces documents étaient au préalable minutieusement scrutés par les gendarmes. Une fois à l’intérieur, les membres électeurs passaient au contrôle des membres de la commission électorale indépendante.
Au feu !
Après toutes ces vérifications hors norme, les travaux pouvaient enfin démarrer. Seulement une trentaine de minutes, alors qu’on imaginait le pire derrière, le feu a jailli du système de climatisation. Tout a débuté par de la fumée et des odeurs, suivi de cris hystériques : « le feu, le feu. Libérez la salle » ! La pièce s’est aussitôt vidée.
A l’extérieur, les accusations allaient bon train. On cherchait un coupable. Tandis que dans le camp du président sortant Lea Eyoum, on argumentait pour une panne du système de climatisation, le camp adverse considéré de pro-Fecafoot accusait sans dentelle le président de Jeunesse de Bonamoussadi, Ngounou d’être le pyromane. C’est de ces accusations et contre-accusations que la cour de l’hôtel s’est transformée en « ring de boxe ».
Juste le signal qu’attendaient les gendarmes qui ne se sont pas fait prier pour se lancer dans la partie. Mayebi, Massing, Mettomo ont été brutalisé par les éléments des forces de défense.
Et au Sous-Préfet de Douala 1er, Mr Ekoa Mbarga, de jouer l’arbitre central en ordonnant le renvoi de l’assemblée : « Vous pouvez rentrer. Tout est terminé ! »
Un journaliste pris pour cible
Hervé K, le présentateur vedette du journal de 6h30 sur la radio équinoxe a été pris pour cible par quelques manifestants anti-Fecafoot posté à l’extérieur. Il sera défendu par ses confrères qui ont clamé haut et fort ne faire que leur travail sans aucune prise de position dans ce « conflit ». Plus de peur que de mal, ce reporter qui ne s’est pas laissé intimider a repris ses esprits et a poursuivi son travail.
Douala ville de l’opposition ?
La ville de Douala est identifiée comme le bastion de l’opposition d’Iya Mohammed, président de la Fédération camerounaise de football. Il faut dire que les têtes de proue du comité qui veut faire barrage au retour en poste de l’actuel président sont établis dans la capitale économique camerounaise. David Mayebi, Bell Joseph Antoine, Eugène Ekeke, Isaac Sinkot, Lucien Mettomo, etc…, sont tous reconnus pour leur activisme.
Le côté d’en face bénéficiait aussi du support de Benjamin Massing, venu d’Edéa spécialement pour la circonstance.
Ces anciens Lions indomptables revendiquent la gestion du football camerounais par les footballeurs. Ils avouent être prêts à mourir pour voir ce football qu’ils ont pratiqué reprendre ses lettres de noblesse.
Les élections dans les ligues décentralisées ont toujours connu de vives oppositions à Douala. Un scénario presque identique a été vécu lors de l’assemblée générale élective dans le département du Wouri qui a vu la réélection du président sortant, Omog Elie.