Footballeurs de renom ou No name, ils sont de plus en plus nombreux, ces internationaux camerounais qui quittent l’Europe et ses championnats surmédiatisés pour signer dans des clubs de la République Populaire, aux pouvoirs financiers de plus en plus importants. Avant-hier, c’était Yves Ekwala ; Stéphane Mbia ; hier c’était Christian Bassogog et tout récemment c’est Christian Bekamenga et surtout Benjamin Moukandjo qui quittait la France et Lorient pour s’envoler vers la Chine.
Le capitaine des Lions indomptables, quintuples champions d’Afrique, quitte l’Europe pour un championnat dont beaucoup n’ont de connaissance qu’en termes de capacité à payer. L’ancien artificier du Stade de Reims rejoint donc son ancien coéquipier, Stéphane Mbia, l’ex capitaine de la sélection nationale fanion qui fait partie des recrues en or du Hebei China Fortune Fc depuis deux ans déjà. Champion d’Afrique avec le Cameroun au Gabon, élu meilleur joueur de la Can, Bassogog a abandonné Aalborg au Danemark pour rejoindre le Henan Jianye, qui lui a offert un salaire de plusieurs millions d’euros par an.
Pourquoi partir d’un championnat compétitif en plein milieu de carrière pour continuer en Chine ?
Sur les traces de la Liga et la Premier League
C’est que la Chine est en train de devenir un véritable Eldorado sportif et financier pour beaucoup de footballeurs internationaux. Dotées de moyens colossaux, les équipes du championnat chinois – la Super League – semblent prêtes à tout pour se développer et surtout à faire fi de toute logique économique. La saison dernière, le pays de Hao Junmin avait fait irruption sur la planète football en dépensant plus de 300 millions d’euros. Cette nouvelle offensive confirme la volonté farouche des propriétaires des équipes de renforcer le championnat. Forts de leur manne financière, les clubs chinois peuvent désormais dépenser (presque) sans compter sur le marché des transferts et offrir des salaires très attractifs, parfois plus avantageux qu’en Europe. Si on est encore loin du niveau de la Liga ou de la Premier League, le championnat chinois a tout de même spectaculairement progressé.
En attendant le Mondial chinois…
La Chinese Super League est un nom qui claque pour un championnat qui ambitionne de s’imposer parmi les grands. Une lubie de Xi Jinping au départ, désormais un véritable objectif pour « l’Empire du milieu ». Le président et secrétaire général du Partie communiste chinois souhaite en effet développer le secteur sportif de son pays pour lui faire prendre un poids de plus de 800 milliards de dollars dans le PIB chinois d’ici 2025. Avec au cœur de cette stratégie, la volonté de dominer le sport le plus populaire au monde. Après les pays du Golfe, l’Inde et les Etats-Unis, la Chine devient la nouvelle destination à la mode pour les footballeurs de la planète ; les africains et les camerounais en particulier. Le marché est fructueux, les stars affluent avec des salaires mirobolants, le tout sous la pression du pouvoir politique qui vise l’obtention de l’organisation d’une prochaine Coupe du monde.
C.D.