L’attaquante de 23 ans survole la Guinness Super League. Cette saison, la joueuse de l’Eclair FF de Sa’a a déjà percé les filets à… 18 reprises. Portrait d’une pépite qui a su compter sur ses proches, pour vivre sa passion.
La patronne, c’est elle : Eléane Bibout. Depuis son retour à Eclair de Sa’a cette année, l’attaquante de 23 ans n’arrête plus d’enfiler les buts. L’ex joueuse de FC Ebolowa et Amazones FAP compte 18 réalisations cette saison. En attendant que les leaders Awa et Louves disputent leurs matchs en retard pour mettre un terme à la saison, la native de Yaoundé a de fortes chances de terminer meilleure buteuse de la Guinness Super League. C’est l’un de ses objectifs désormais. «En tant qu’avant-centre, mon rôle est de marquer. Je suis en tête aujourd’hui mais il y a encore des matches», dit-elle.
Obstacles et barrière
Eléane Bibout est en effet l’une des belles surprises de cette saison au Cameroun. Quand les commentateurs sportifs parlent d’elle, c’est sujet, verve, compliment. «C’est une attaquante complète, assure Achille Foumena, un chroniqueur sportif. Elle est puissante physiquement, athlétique et dotée d’un sens du but incroyable. C’est une vraie tueuse». Et pourtant, Eléane a failli ne jamais démarrer sa carrière de footballeuse. Très tôt, ses parents se sont opposés à son rêve de devenir une star du ballon rond. «Mes parents concevaient mal que je sois tout le temps au milieu des garçons pour jouer au football. Ma famille ne voulait pas que je joue», se souvient-elle.
Avantage à domicile
Mais la joueuse en herbe ne s’est pas découragée. Entre les récréations, elle n’hésite pas à livrer des matchs avec des garçons de son école. C’est alors qu’elle est repérée par un entraîneur qui, séduit par son talent, décide de l’emmener au sein du club Avenir. Les prestations de la jeune Eléane ne laissent personne indifférent. Ses échos parviennent jusque dans le domicile de ses parents qui maintiennent leur véto. Enfin, jusqu’à ce qu’ils apprennent qu’elle est sollicitée en Guinée Equatoriale. «C’était ça le déclic, assure-t-elle. Quand mes parents ont compris que je pouvais gagner ma vie avec le football, ils ont changé d’approche. Mon père a commencé à me soutenir, à m’encourager et à me donner des conseils». Notamment «rester concentrée dans les stades, faire preuve de détermination, se faire plaisir et ne jamais oublier que la famille sera toujours derrière moi», lâche-t-elle.
La famille, un atout
Pour Eléane, le soutien des membres de sa famille constitue sa source de motivation. Désormais, elle joue pour les rendre fiers. «C’est pourquoi je me donne à fond à chaque match, a-t-elle avoué. Le soutien de mes proches est ce qui me donne la force. Il me permet de me surpasser quand je suis au stade. J’ai envie de leur prouver qu’ils ne se sont pas trompés en me soutenant». De plus, «avec le sérieux que la Ligue et Guinness Cameroun ont mis dans le football féminin, je reçois encore plus de soutien». Un soutien dont ne bénéficient pas toutes les filles qui rêvent d’un avenir dans le football. Et vous, que feriez-vous ?
Louis Paul Bisseck