Les “Bon ba Djob” reprennent une vieille outre dans l’espoir de recueillir du bon vin.
Depuis le 11 avril dernier, Paul Morand Mbous, ancien et mythique président général de Dynamo de Douala des époques glorieuses de ce club a été, à l’unanimité, porté au poste de coordinateur général de cette équipe. Cette décision fait suite à la démission de Henri Sack des responsabilités de président de Botafogo de Nkongmondo. C’était au cours d’une réunion extraordinaire qu’il a tenue le 18 mars avec son bureau exécutif. Rien pourtant n’indiquait une aussi grave décision au début des assises dont les résolutions ont été transmises au président de la ligue provinciale de football du Littoral. Jusqu’au moment où la quasi-totalité des membres du bureau exécutif s’est opposée à l’idée de Henri Sack de dissoudre le bureau exécutif pour mettre en place un comité de gestion qu’il devait présider.
Les nerfs à fleur de peau, Henri Sack craque et annonce sa démission de la tête de l’équipe en passant le témoin à Jean Marie Baone, président du comité de gestion provisoire. Celui-ci va démissionner à son tour ainsi que l’ensemble des membres du bureau exécutif des «Bon ba Djob». L’organisation générale de Dynamo club de Douala échoit dès lors, comme le précise le procès-verbal de la réunion du 11 avril, à «la coordination du comité de gestion transitoire qui remplace [à cet effet] toutes les structures mises sur pied par le président démissionnaire».
Nouveaux défis
Seulement, Henri Sack qui s’est retrouvé à la tête de Dynamo football club de Douala en 2001 n’était pas préparé à un tel destin. «Nous l’avions propulsé à la tête de Dynamo parce que nous estimions que fils d’un ancien dirigeant du club et en sa qualité d’opérateur économique notre équipe fanion allait en profiter», commente un cadre de Dynamo de Douala. Le sentiment le plus partagé dans les milieux de cette équipe qui a tant bien que mal animé le mouvement footballistique au Cameroun c’est que «Henri Sack n’a pas su transformer son ascension accidentelle en avantage ni pour lui-même, ni pour Dynamo club de Douala». Nombre de supporters par contre pensent que le président démissionnaire aurait sacrifié Dynamo club de Douala en 2001 pour ses affaires. «Comment comprendre qu’après les décisions de la chambre fédérale des recours de retirer une fois de plus 3 précieux points à Dynamo à 3 journées de la fin du 41ème championnat de D1, le président Sack a renoncé à l’arrêt de poursuivre la compétition décidé par le bureau. Cette décision qui s’assimilait à un forfait général devait avoir de graves conséquences sur le classement général cette saison. Malheureusement le président Sack a baissé la garde et Dynamo a été reléguée en D2», se rappelle Thomas Ikét qui croit que cette décision aurait des liens avec l’“affaire TV Max” d’alors.
Autrement dit, personne ne regrette vraiment aujourd’hui la démission de Henri Sack. «C’est un monsieur qui a déçu. D’abord, il faut reconnaître que Henri Sack n’est pas facile à vivre, de par son caractère et ses allures de dictateur», soutient un autre cadre de l’équipe de Nkongmondo. L’exemple le plus patent, à en croire ce cadre, c’est le limogeage de l’entraîneur Jacques Modi Mbog à quelques heures des Interpoules 2002, après avoir fait un bon championnat et qualifié l’équipe à l’issue des barrages. D’autres anciens collaborateurs du président démissionnaire évoquent ses “malencontreuses connexions mafieuses” avec les instances de la Fécafoot.
Le retour au sommet de la Dynamo club de Douala de Paul Morand Mbous apparaît au sein de la famille Dynamo comme une lueur d’espoir. On ne manque pas de recourir à sa grande connaissance des milieux du football, à sa grande disponibilité et à son sens élevé de relations publiques. Toutes choses qui ont manqué à Botafogo de Nkongmondo depuis des années. Paul Morand Mbous a pour missions de restructurer le club et de relancer ses activités. De nouveaux défis que «l’âme» de Dynamo club de Douala entend affronter avec le concours de tous. Il a entamé une série de consultations pour la constitution d’un comité de membres d’honneur. L’un de ses défis majeurs reste aussi de réconcilier les enfants de la même famille. Déjà, l’entraîneur Jacques Modi Mbog a repris du service. Et le club a renoué avec les victoires après 2 défaites et un match nul au début du championnat D2 du littoral. Dynamo dans la poule A totalise 7 points en 5 journées. Puisse son appel se faire entendre pour que Dynamo redevienne l’équipe du «peuple» et retrouve l’élite dès la saison prochaine. Comme il avait su le faire en 1979. Pour l’heure le peuple dit Amen en faveur de Paul Morand Mbous.
Noé Ndjebet Massoussi