12 décembre 2019, un an que Seidou Mbombo Njoya a été élu président de la Fécafoot. Durant les douze derniers mois, son actualité a beaucoup tourné autour des déplacements à l’étranger. Toujours entre deux avions. A son actif, plus de 65 déplacements en douze mois. Une moyenne d’un voyage tous les six jours. L’évaluation financière de ces voyages est plus intéressante. Quand on sait qu’à chaque voyage à l’étranger, le président a droit à des frais de mission et de souveraineté qui s’élèvent à trois millions de francs CFA. Ce qui suppose que 195 millions de francs CFA ont tout au moins été sortis des caisses de la fédération au titre des multiples voyages de Seidou Mbombo Njoya.
Pour quels résultats ? Difficile de le dire au regard du football camerounais qui ne s’améliore pas. Sous Seidou Mbombo Njoya, le Cameroun a remporté la Coupe d’Afrique des moins de 17 ans, et est sorti en 1/8e de finale du mondial féminin en France et de la Coupe d’Afrique Sénior masculine. La fédération a dessaisi la Ligue de football professionnelle de l’organisation des championnats de première et deuxième division pour la confier à un Comité technique transitoire, sans pour autant trouver une alternative au sempiternel problème de financement des clubs et de disponibilité des stades de compétition conservés dit-on pour abriter le CHAN.
Dans le même temps, la Fécafoot a mis sur pied les Ligues de football jeunes et féminin. Si la ligue des femmes a débuté ses activités, celle des jeunes dont le président de la Fécafoot a plusieurs fois annoncé la relance des compétitions cette année, en est encore aux balbutiements. Ainsi l’exécutif actuel ne s’estt (presque) pas engagé dans le chantier de la promotion du football qui est l’une des missions primordiales de toute association nationale.
Au-dessus de la Fécafoot, les nuages des scandales planent toujours. Le plus retentissant est sans doute l’affaire de l’équipementier des sélections nationales. Pour la première fois dans l’histoire des Lions indomptables, les équipes ont porté les tenues de deux équipementiers : Puma et Le coq sportif, deux concurrents. Pourtant, le contrat avec l’un, à savoir Puma, est depuis caduc. Suffisant pour emmener le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi à demander des éclairages sur cet imbroglio. A ce jour, Seidou Mbombo Njoya qui avait promis la transparence sur tous les contrats qui engagent la Fécafoot ne s’est jamais prononcé sur le deal qui le lie avec Le coq sportif. Il n’a pas non plus décliné les termes du partenariat avec l’entreprise Orange Cameroun avec qui le contrat a été renouvelé tambour-battant mais dans l’omerta totale.
Le 9, parrain déçu ?
Produit d’une élection contestée, Seidou Mbombo Njoya retrouve un peu de quiétude à la tombée du verdict de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du CNOSC (CCA-CNOSC) qui déboute le plaignant : l’Association des clubs amateurs (ACFAC) qui exige l’annulation de l’élection de l’actuel exécutif fédéral. L’ACFAC s’est pourvue en appel auprès du Tribunal arbitral du Sport à Lausanne.
Dans la même cuvette des litiges, mais en interne à la fédération, il y a la Commission de recours dont des décisions font en général l’objet de polémiques. Morceau choisi : le litige entre deux clubs de la région de l’ouest Volcan et Fédéral du Noun en prélude au tournoi inter-poules. Ayant donné gain de cause au club Fédéral qui s’est de suite rendu dans la région de l’Est prendre part à la compétition, la Fécafoot voit sa décision annulée par la CCA. Le club Fédéral déjà engagé se voit obligé de se retirer du tournoi au profit de Volcan du Noun. Une situation inconfortable, dont la réparation a requis de sombres arrangements.
Dans une interview diffusée en simultanée sur quatre chaines de télévision le 10 octobre 2019, Samuel Eto’o, soutien de poids pour la candidature Seidou Mbombo Njoya, a confessé qu’il regrette d’avoir combattu la gestion de l’ancien président de la Fécafoot Iya Mohamed. Une façon non voilée de dire que les deux Comités de normalisation (Versions Joseph Owona et Dieudonné Happi), et les séjours de Tombi à Roko et de son « poulain » Seidou Mbombo Njoya ne l’ont pas convaincu que le football camerounais peut être géré autrement. « Le problème du football camerounais n’était pas Iya Mohamed, mais les personnes qui tournent autour de ce football», avait-t-il déclaré.
C’était mon penalty.
Christian Djimadeu