Formé à Daga FC de Douala, puis au Centre de formation de Manchester United, Dani Ndi s’est établi depuis trois ans en Espagne, au sein du Sporting Gijon, club de deuxième division. Titulaire à 18 reprises en 20 matchs disputés cette saison, l’international camerounais fait l’unanimité au sein de son équipe où il excelle à son poste de milieu offensif.
Son talent est inné. Volker Finke a récemment décidé de le convoquer en sélection fanion du Cameroun. Camfoot est allé à sa rencontre. Le joueur de 19 ans revient sur ses débuts, son évolution, et parle de sa convocation et de ses ambitions. Entretien exclusif.
A 19 ans vous vous apprêtez à vivre votre première expérience avec les Lions A. Quel est votre état d’esprit ?
Ça fait vraiment plaisir. Je suis très heureux. J’ai reçu la nouvelle de ma convocation par mon manager, puis ma famille. Et j’étais chez moi ici en Espagne.
Vous y avez cru sur le coup ?
J’avoue que non ! Ils m’ont dit de visiter rapidement le site de camfoot.com qui avait publié la liste. Je l’ai fait à partir de mon téléphone et …j’ai crié. C’était une grosse surprise. Au même moment j’ai prié, pour remercier le seigneur parce que c’est grâce à lui que tout se passe comme je le souhaite.
Et qu’est-ce que vous souhaitez ?
Mon ambition, c’est d’être le meilleur quand je suis dans un terrain de football. Je souhaite atteindre le plus haut niveau afin de pouvoir aider ma famille et toutes ces personnes qui souffrent dans le monde entier : les malades, les orphelins, les prisonniers.
Comment faites-vous pour déjà penser aux autres alors que vous êtes encore tout jeune ?
Parce que je viens d’une famille pauvre. Et malgré mon jeune âge, j’ai eu ma petite expérience.
Justement peut-on en savoir plus sur vous ? Qui est Dani Ndi ?
Dani Ndi est un jeune footballeur professionnel camerounais qui a grandi dans son pays jusqu’à l’âge de 14 ans. Au début, comme c’est le cas pour beaucoup d’enfants, ma maman n’était pas d’accord que je joue au football avec des amis, ou des matchs des inter-quartiers. Ce n’était pas facile pour elle la première fois que je suis sorti de mon quartier pour aller avec des amis faire des tests dans un Centre de formation qui se trouve à la Cité Sic (quartier de Douala, Ndlr.). A cette occasion, je crois avoir impressionné ceux qui étaient venus regarder. Ce fut le début de mon histoire. J’ai fait le Lycée bilingue de Deïdo, puis je suis parti du Centre de la Cité Sic pour Young Stars de Bonamoussadi qui est devenu Daga FC. Et c’est à partir de là que tout a basculé : j’ai commencé à faire des voyage à l’étranger, alors que je n’avais que 15 ans. J’ai été retenu par des recruteurs de Manchester United qui m’ont envoyé dans l’un de leurs Centres au Ghana. Après quelques mois au Ghana, j’ai rejoint le grand Centre de Manchester United en Angleterre. Six mois plus tard, je suis revenu au Cameroun, convoqué en sélection cadette. Et c’est de la sélection U17 que je pars pour déposer mes valises en Espagne, au sein du Sporting Gijon où j’ai commencé en équipe réserve durant deux ans. Les débuts n’ont pas été faciles, j’avais des difficultés à parler espagnol et à m’intégrer dans le jeu, mais je me suis adapté rapidement. Lors de ma troisième année (celle en cours, Ndlr.) je suis passé professionnel parce que le coach de l’équipe réserve a été muté en équipe première. Et donc il est monté avec moi dans ses bagages.
Vous êtes donc professionnel grâce à vos rapports avec votre entraîneur ?
Non. Je pense que c’est d’abord à cause de mes performances. Je suis le seul noir de cette équipe. Je suis conscient que je dois travailler plus que les autres pour garder la confiance de mon staff. Et je suis content parce que nous avons un bon rang au classement. J’ai la confiance du coach et de tous mes coéquipiers. C’est le plus important. Maintenant que je suis convoqué en sélection A de mon pays, je sais qu’il va falloir encore plus travailler. Je dois continuer à rester humble, simple, toujours dans le respect des aînés. J’irai à ce regroupement surtout pour apprendre.
Et peut-être chercher aussi à vous faire une place dans les choix du sélectionneur ?
C’est important d’être apprécié par son entraîneur, de par son jeu. Je ferai ce qu’on me dira de faire, en essayant de m’exprimer sur le terrain, balle aux pieds. Je suis milieu offensif, c’est un poste délicat.
Merci à vous…
C’est moi qui vous dis merci !
Entretien mené par Arthur Wandji