« Les travaux de finition se terminent ce lundi 1er décembre. Si vous êtes prêts, vous pouvez commencer à jouer un match de football dès le week-end prochain », jubile Mesut Okutucu, l’un des technicien hollandais de la société Greenfield, partenaire de la Fifa. Derrière lui, une vingtaine d’ouvriers de la société Botman Cameroun et des journalistes marchent allègrement sur le gazon synthétique.
Ce vendredi 28 novembre est le jour choisi par la direction de la Réunification de Douala pour présenter à la presse l’évolution des travaux et surtout les consignes à respecter pour la sécurité du stade. La joie et les sourires perceptibles sur les visages de tout le monde sur l’aire de jeu du stade de la Réunification renseigne sur l’instant solennel de ce stade qui pourrait être réceptionné et ré-ouvert les prochains jours. Pendant que les journalistes de la presse audio-visuelle profitent pour faire des « stand up » sur le gazon de 3ème génération fraichement apposé, d’autres arrachent des interviews aux techniciens de la Fifa tandis que les photographes immortalisent par des flashes ces instants qualifiés d’historiques par certains hommes de médias.
Finitions…
Pendant ce temps, une dizaine d’employés de Botma Cameroun, la société qui a réalisé le travail de génie civil marchent en file indienne sur les gazons. « On pose directement le gazon sur l’aire de jeu bien travaillé par Botma Cameroun. Entre deux rouleaux de gazons synthétiques, on dépose un papier au sol sur lequel on déverse la colle avant d’y apposer le tapis de gazon synthétique. Ceci pour éviter que les gazons ne s’enlèvent sous l’effet de la course ou d’une frappe de ballon d’un footballeur. Pour s’assurer que l’intersection entre deux rouleaux de gazon synthétiques soit collée solidement, nous demandons aux ouvriers de marcher dessus. Quoi qu’il soit, les travaux sont facilités par l’excellent travail de génie civil réalisé par Botma Cameroun », explique Mustafa Okutucu, le second technicien hollandais de la société Greenfield, qui est par ailleurs le frère cadet de l’autre technicien, Mesut Okutucu. Ce dernier renchérit : « les travaux sont déjà effectués à 60%. Il nous reste les travaux de finition tels que le traçage de l’aire de jeu, la pose des poteaux de buts et des coins de corner », indique Mesut Otucu, hollandais d’origine turque.
Démarré le 1er novembre 2007, les travaux de réfection du stade de la Réunification initiés gracieusement par la Fifa étaient programmés pour durer 4 mois, mais ne prendront fin qu’en décembre 2008. Les travaux auront duré 13 mois. Diverses raisons (retard de l’exonération des containers de la Fifa par l’Etat du Cameroun, pluies diluviennes à Douala), avaient été brandies.
Lancer de poids, de javelot, le saut à longueur, les matches de rugby…bannis
La qualité du travail effectué par les frères hollandais Okutucu ne devrait pas souffrir d’un doute quand on jette un coup d’œil sur le Cv de ces techniciens de Greenfield. En effet, les frères hollandais ont déjà posés les gazons synthétiques des stades du Soudan, Rwanda, Afrique du sud, Comores, Swaziland, Madago, Tanzanie, etc. « Une soixantaine d’aire de jeu ont déjà ont été construites par nous en Afrique, en Asie, Amérique, Moyen Orient, Asie, etc », soutient fièrement Metsu Okutucu. En ce qui concerne l’entretien de l’aire de jeu fraichement restructurée, le technicien de la Fifa indique qu’il ne lui « revient pas de donner les consignes du moment que nous avons laissé un manuel sur l’entretien à la direction du stade ». Du côté de la fédération camerounaise de football (Fécafoot), on semble avoir pris conscience du défi de l’entretien puisque deux camerounais sont allés récemment en stage de formation d’entretien de gazon synthétique au Congo. Patrick Bikodog, l’un des experts camerounais en gazon synthétique qui a bénéficié de ce stage soutient qu’ils savent tout ce qu’il faut faire : « il faut tout simplement que la Fécafoot mette les moyens à notre disposition ». Mais déjà, le directeur du stade de douala, Joseph Mbo, indique que quelques mesures de sécurité méritent d’être prises. « Il est interdit aux journalistes de marcher sur la pelouse, il est interdit de jeter les mégots de cigarettes sur l’aire de jeu. Pour les mêmes raisons, les disciplines telles que le lancer de poids, de javelot, le saut à longueur, les matches de rugby, les sauts à hauteur ne se tiendront plus au stade de la Réunification jusqu’à nouvel ordre », a martelé Joseph Mbo.
Huit ans de garantie !
Si l’aire de l’aire de jeu du principal de stade de Douala est flambant neuf, tout le reste du stade est en désuétude. Qu’il s’agisse des gradins dans lesquels poussent des touffes d’herbes par endroits, des vestiaires, des lampadaires, des tribunes d’honneur, de presse, tout est à refaire. A ce propos, un audit avait été commandé par le ministère des Sports et déposé dans ses bureaux en décembre 2007. Un an plus tard, c’est le silence absolu. Cet audit concerne également la piste d’athlétisme, aujourd’hui impraticable.
Au regard de l’avancement des travaux, tout porte à croire que l’aire de jeu sera réceptionnée en début décembre 2008. Mais à est-ce à dire que Astres, union de Douala et As Matelots qui reçoivent leurs matches à Tiko, Limbe et Buea (villes voisines de Douala) verront leur supplice s’achever ? Rien n’est moins sûr, quand on se souvient que dans une correspondance datée du 05 septembre 2008, Mboh Joseph avait saisi le président de la Fecafoot pour lui faire part des équipements dont le stade de la Réunification avait besoin avant le lancement du championnat Mtn Elite one prévu alors le 27 septembre qui a été reporté par sa tutelle à une date ultérieure. Dans cette liste, on peut entres autres matériels demandés un groupe électrogène, un tapis rouge et des chaises pour la tribune présidentielle, des robinets pour un montant de cinq millions trois cent vingt mille francs cfa (5.320.000fcfa).
A ce jour, la seule certitude, reste qu’une aire de jeu aux normes internationales (110 m de long et 77.22 m de large) sera réceptionnée en ce début décembre 2008. La garantie donnée à ce stade par la Fifa est de huit ans. Les autorités sont déjà averties du défi qu’il reste à relever.
Eric Roland Kongou, à Douala