Des coups de poing, Djamel Belmadi en distribue à tout vent. Invité de l’émission « Rothen s’enflamme » à l’antenne de RMC Radio, le sélectionneur de l’Algérie n’est même pas venu proche de s’excuser de ses propos polémiques tenus il y a dix jours. Tout au contraire. Il a distribué des frappes de tout côté. Les journalistes et les médias sont frappés pour leur manque de « déontologie ». Ils sont accusés d’avoir sorti ses « propos de leur contexte ». Quand on voit le filigrane de la pensée de cet entraîneur, on peut comprendre pourquoi une sélection si douée ne s’est pas qualifiée au mondial qatarien.
Face à des animateurs extrêmement amicaux, il a pris du temps pour s’expliquer. Sauf que c’est une bien grande expression que de parler d’explications. Il aura surtout accusé, ou essayé de s’enlever la responsabilité de ses propres propos.
Au sujet de l’arbitre central de la partie, interrogé sur ce qu’il a dit au sujet de Gassama, il explique ceci : « C’était trois minutes sur cinquante minutes de discussion, tout à la fin… Des fois, il faut faire preuve de déontologie journalistique et ne pas sortir les propos de leur contexte… Bien sûr qu’on est contre la violence, c’est évident. Mais le nœud du problème est là : quand je dis qu’il est confortablement installé, il y avait un côté »je nargue ». J’estime, et 50 millions de personnes estiment, qu’on a été largement lésés. Le café, le thé, on oublie, le »je ne dis pas qu’il faut le tuer », on oublie aussi. Ce que je veux dire par là, c’est que le côté il vient, il est installé comme ça, je n’ai pas supporté cette image. »
Son but, dit-il, était de dénoncer
« Quand je dis on ne va plus l’accepter, ça veut dire qu’on va se plaindre, qu’on va envoyer des dossiers lourds à la Fifa. Je veux juste dénoncer le nœud du problème, qui est l’arbitrage africain. »
Et Djamel Belmadi ne renie en rien ses propos d’il y a dix jours et qui lui ont valu des railleries du monde entier. « Je n’ai pas apprécié que cet arbitre soit confortablement assis dans les salons de notre aéroport, à boire un café et un mille-feuille (…) Je n’accepterai plus jamais qu’un arbitre vienne mettre à mal notre pays ». Il a cependant décidé de s’expliquer.
«Ce qui m’a dérangé, parce que je suis attentif à ce qui se dit, c’est que j’ai vu que le café millefeuille avait fait le tour du monde! Ça me fait mal de me rabaisser à ce point pour expliquer ça. Ça pouvait être un thé avec une tartelette, a-t-il d’abord déclaré sur le ton de l’humour. Quand j’ai dit qu’il ne fallait pas le tuer, mais c’est une expression! C’est comme si on dit «c’est bon j’ai tué personne», c’est exactement dans cette lignée. Bien sûr que nous sommes contre la violence. Et contrairement à ce que certains ont dit, je ne voulais pas qu’il rentre avec une charrette et un âne Quand je disais que Gassama était confortablement installé, c’était parce qu’il y avait un petit côté «je nargue, regardez-moi» ».
Djamel Belmadi est déçu par M’Boma
Belmadi estime qu’avant cette controverse, il portait en haute estime Patrick M’Boma. Ils auraient grandi au centre de formation du PSG.
« Quand Patrick M’Boma dit que nous n’avons pas les meilleurs joueurs en Afrique, je ne peux être d’accord avec ça. J’ai été formé avec lui au PSG. On a bu le même lait, les mêmes Frosties, il me connaît par cœur. M’Boma pouvait m’appeler, c’était un ami. Et il est allé sur un terrain très limite, très borderline, il a été malhonnête intellectuellement. Je n’ai jamais parlé du Cameroun, jamais parlé de Samuel Eto’o. Je n’ai pas compris cette réaction. J’ai l’impression que M’Boma a répondu à un diktat, il fallait me discréditer ».
Ce coach qui se débat avec des propos controverses se révolte contre le double champion africain Patrick Mboma. Il accuse Mboma d’avoir accepté de le discréditer, comme s’il avait moins fait de dommages à sa propre honorabilité.