Patrick Mboma Ndem a allumé la flamme des premiers jeux nationaux hier à Yaoundé.
Le retard de trois quarts d’heure constaté dans le début de la cérémonie d’ouverture des premiers jeux nationaux dénommés Dixiades 2008 hier, mercredi 10 décembre 2008 au stade omnisports Ahmadou Ahidjo aurait pu décourager les spectateurs ayant fait le déplacement. Ou encore, les hésitations de certains élèves du lycée de Nkol-Eton et ceux du lycée d’Anguissa, chargés d’exécuter les mouvements d’ensemble. Tout comme les danseurs de l’Alabado Théâtre et d’Akoum Africa, commis pour raconter, sous la forme d’une comédie musicale, l’histoire du peuple de la forêt : les Béti, dont la longueur de la prestation amena même certains preneurs d’images à ranger leurs appareils et les spectateurs à ruminer leur impatience.
C’était sans compter avec les figures de la cérémonie, belles malgré un stade quasi désert, pourtant sous un ciel clément : les anneaux olympiques, les drapeaux des dix régions, la découverte du nom de la compétition. Les couleurs également, notamment ces tee-shirts rouges, bleus, noirs, blancs ou jaunes sur des culottes bleues au tissu pagne des Dixiades venaient embellir une fête qui avait tout l’air d’un rendez-vous culturel. Mieux, un spectacle reflétant la diversité culturelle du Cameroun, que les jeunes ont produit avec la même dextérité.
Ainsi, sont passés en revue, les danses Bafia, Bamoun, Baka, l’Ambassibe du Littoral, le Bikutsi, l’Essani (exécuté lors des funérailles des patriarches dans les régions du Centre, du Sud et de l’Est), le Ben Skin de l’Ouest ou le Bottle Dance du Nord-Ouest. Pas de danses esquissés toutes au rythme du tam-tam et qui ont arraché les applaudissements de plusieurs membres du gouvernement. Parmi eux, Aboubakary Sarki de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, Adoum Garoua de la Jeunesse, Siegfried David Etame Massoma du Contrôle supérieur de l’Etat, venus assister leur collègue des Sports et de l’Education physiques, Augustin Edjoa. La compétition culturelle commence lors du défilé des différentes délégations, bien avant la compétition sportive. Même si la délégation du Littoral avait plutôt l’air maigre.
Discours
Pour les messages, l’Extrême-Nord ouvre les hostilités. Elle parle de l’éthique comme fondement du sport. Le Nord recommande le Fair-play, qui exige de se conformer aux règles du jeu. Si l’on retient du discours très applaudi du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, un souhait de bienvenue, le ministre Grégoire Owona, président du comité d’organisation des Dixiades 2008 lui, apprendra aux 2.500 sportifs et officiels l’épopée de la longue parturition de douze ans, avec beaucoup d’écueils. Ce, pendant qu’une bonne partie d’athlètes, fatigués ou désintéressés, étaient soit assis, soit couchés sur la pelouse. Les autres poursuivant des causeries jamais achevées alors que d’autres encore offraient un spectacle de salto, en attendant le début effectif des jeux inaugurés par le Minsep : « Je déclare ouverte la première édition des jeux nationaux. Et, que le meilleur gagne « , a souhaité Augustin Edjoa.
Le public sportif du stade omnisports Ahmadou Ahidjo se lèvera à 15 minutes de 18h pour respecter la montée du drapeau des Dixiades. Mais, surtout, pour applaudir l’ancien attaquant des Lions indomptables. Après le célèbre marcheur Carlos et le judoka Franck Moussima porte-drapeau du Cameroun aux jeux olympiques de Beijing en Chine en août dernier, Patrick Henri Mboma Ndem, médaillé d’or aux J.O de Sidney en Australie en 2000 prend la flamme olympique, qui risqua d’ailleurs de le brûler à dix mètres de l’arrivée. Et c’est lui qui a l’honneur d’allumer la vasque olympique. Pendant que Josiane Tefack, élève à l’institut national de la jeunesse et des sports (Injs) prête serment pour les athlètes, la nuit tombe sur Ongola, la capitale du Cameroun. Et, les jeux peuvent alors commencer!
Justin Blaise Akono, Mutations