Pour la première fois en 64 ans d’existence, Dynamo football club de Douala va être dirigé par une femme. L’artiste et promotrice de médias électroniques Dinaly a été portée à la tête du double vainqueur de la coupe du Cameroun, le 7 janvier 2012.
Choisie par le Conseil des sages, elle a été intronisée au cours du congrès extraordinaire organisé au stade Marion (Cité Sic), au cœur d’un des fiefs des « Bon ba Job » à Douala. « On dit toujours que les Bassa sont des machos. Mais on vient de faire la démonstration que lorsque nous avons la chance d’avoir une femme dans notre communauté, qui a des capacités de nous diriger, eh bien on lui fait confiance. Elle était la meilleure pour la période que nous allons affronter. C’est une femme chef d’entreprise. Elle appartient à l’univers des médias, c’est une artiste, une femme dynamique et une fille d’ici », explique Hervé Emmanuel Nkom, le président du Comité des sages du club cher au peuple Bassa.
Dinaly – Marthe Ngo Mouaha pour l’état-civil- coiffe un comité intérimaire de gestion de 16 membres. Le nouveau bureau dirigeant a un mandat d’un an. Il devra hisser le club en Mtn Elite Two. Aujourd’hui, la Dynamo évolue en championnat régional du Littoral. Il devra aussi refaire l’unité de l’équipe, détruite par d’interminables querelles de leadership. C’est ce qu’a rappelé Hervé Emmanuel Nkom lorsqu’il a déclaré que le congrès du 7 janvier est « le point de départ de la reconstruction et de la refondation de Dynamo ». Joseph-Antoine Bell, le président du Congrès a, lui, estimé qu’« il ne s’agit pas de se rejeter les torts, parce qu’ils sont partagés ». Mais de « ramener la flamme, la gaieté, abandonner le chemin des disputes, rassembler ».
Pour la prochaine saison, le budget de Dynamo s’élève à 25 millions de Francs Cfa. Les charges financières du club seront réparties entre plusieurs personnes. Hervé Nkom, rugueux comme à son habitude, interdit à quiconque de se présenter comme supporter de Dynamo ou de parler en son nom s’il n’apporte pas de contribution financière. La vedette du jour, « très honorée de la confiance qui lui est faite par la tribu Bassa-Bati-Mpo’o », promet de se « battre pour que la Dynamo que nous avons connue nous revienne. Il faut que les Bassa-Bati-Mpo’o, les Bamiléké, les Douala vibrent. Et qu’on ne parle pas que de l’Union sportive de Douala ou des Astres de Douala », souhaite la veuve de l’artiste Tom Yom’s.
Le congrès de samedi était contesté par Samuel Ngwé, le président élu en 2009, et que le bureau de la Dynamo avait décidé de remplacer à cause de sa suspension par la Fécafoot. Il était injoignable au moment où nous avons tenté de le contacter dimanche.
Pierre Arnaud Ntchapda