Génie incontesté du football moderne, talentueux d’entre les talentueux, Diego Armando Maradona n’aura pas eu une vie des plus faciles. S’il a dominé ses adversaires sur les terrains, en dehors de l’aire de jeu, les forces contraires se sont levées vent-debout contre tout ce qu’il représentait. Meilleur joueur de tous les temps pour les uns, tricheur paranoïaque pour les autres, sa vie a été balancée entre ses amoureux et ses détracteurs et dans chacun des cas, c’était une question passionnelle. El Pibe del Oro a rendu l’âme ce mercredi à l’âge de 60 ans de suite d’un arrêt cardiaque, ont annoncé les principaux journaux argentins, Clarin et La Nacion.
Il savait ce qu’il souhaitait faire très tôt dans son enfance: jouer au football. Et il était ambitieux. Interrogé par la télévision argentine alors qu’il n’avait que douze ans, il affirmait avoir « deux rêves : disputer la Coupe du monde et la gagner ». Ces deux rêves vont se réaliser rapidement alors qu’il n’avait que 26 ans et dominait de manière brutale les opérations footballistiques au monde. Lors de cette coupe du monde au Mexique en 1986, il va enfiler cinq buts et être passeur décisif cinq autres fois. Si ce mondial l’a porté aux cimes du monde surtout avec sa performance contre l’équipe nationale d’Angleterre, c’est de ce match aussi, comme l’estiment les experts, que son déclin débutera. Son but de la main, qu’il baptisera de «Main de Dieu», va déchaîner les passions restées à jamais ouvertes. Son second but du match, consacré comme le plus beau du XXe siècle par la FIFA en 2002, a mis tout le monde d’accord sur le talent divin de l’homme.
Comme Stephen Tataw décédé plus tôt cette année, les deux capitaines du match d’ouverture de la Coupe du Monde 1990 continuent à faire le spectacle, mais dans l’au-délà. Les anges vont eux-aussi attester de leur talent.