Jean-Philippe Durand et Fabrice Picot, venus de Marseille, accompagnés de Maxime Nana, l’agent de joueur Fifa, travaillent depuis deux jours à Yaoundé avec des jeunes des centres de formation « sérieux » du Cameroun, regroupés autour du G8 (une association composée huit centres de formation), dont Richard Towa est le directeur technique.
Vingt six jeunes de moins de 20 ans postulent à suivre l’exemple de Mohamadou Samad, de l’Olympique de Marseille et Jérôme Guihota de Tours, en France. Ils se envolés il y a six mois, contrat de travail en main, dans des conditions claires à destination de ces équipes françaises où ils sont en train d’être moulés au professionnalisme.
Huit centres de formation « sérieux » se sont regroupés au sein du G8 pour détecter leurs meilleurs éléments afin de les proposer à la sélection devant des recruteurs européens que fait venir Maxime Nana, le président de l’association camerounaise des agents de joueurs (Acaj).
C’est depuis trois jours que le travail de « tamis » a commencé au centre technique de la Fécafoot à Odza sous la supervision de Richard Towa, le directeur technique de ce G8, en présence de Jean-Philippe Durand et Fabrice Picot, venus de France.
Les 26 jeunes retenus ont eu l’occasion de s’exprimer sur la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo ce jeudi dans une rencontre de trois parties de 30 minutes chacune. Ces joueurs sont venus de Coton sport de Garoua, As Fortuna de Mfou, Musango Fc de Yaoundé, Sport Etudes de Mfou, Royal sport académie de Mfou, Renaissance de Ngoumou et d’autres équipes de la région du Littoral.
« C’est une opportunité que le G8 offre à ces enfants de pouvoir se faire détecter sur place ici au Cameroun. Ils doivent comprendre qu’ils ont désormais la possibilité de se faire détecter sur place. Il faut que ces enfants restent fidèles à leur centre de formation. Il ne suffit plus de prendre le risque en se disant qu’on va à l’étranger. Une fois qu’ils sont détectés sur le terrain ici, nous leur donnons la possibilité de partir comme leurs aînés. Les tests se font désormais ici au Cameroun et non pas forcément à l’étranger. Les parents ne doivent plus dépenser de l’argent pour faire voyager leurs enfants pour des directions qu’on ne maîtrise pas. A partir du Cameroun dès qu’ils sont détectés, on leur fait un contrat professionnel », a indiqué Richard Towa.
Jean-Philippe Durant n’a pas fait de mystère autour de sa présence au Cameroun : « mon objectif est clair : c’est d’avoir des joueurs de haut niveau, capables de jouer à l’Olympique de Marseille. L’exemple de Nicolas Nkoulou est à suivre par ces jeunes. L’on s’aperçoit aussi qu’au-delà des qualités footballistiques, il faut des éléments qui font la différence comme le mental, la façon de se comporter, de s’adapter aussi au football et à la vie européenne qui est complètement différente de ce qui se passe ici au Cameroun. C’est pour cela qu’on s’attache à bien apprécier les qualités mentales et surtout le comportement des joueurs. On recherche d’abord la qualité, parce qu’il faut d’abord être un bon footballeur et c’est indissociable de la personnalité et du comportement. Nous regardons et suivons les joueurs depuis trois ou quatre ans. Je commence à bien les connaître et après certains nous tape à l’œil, comme Jérôme Guihota, qui est à Tours et a de l’avenir. Il est en train d’apprendre son métier et à s’intégrer. C’est une aventure qui n’est pas sur du court terme. C’est la même chose pour Mohamadou Samad, qui est aussi en phase d’apprentissage. C’est un peu plus difficile pour lui. Mais, il est sur la bonne voie. Il est arrivé à Marseille quand il faisait chaud et a fait le Ramadan en plus, avec un rythme d’entraînement auquel il n’était pas habitué et a beaucoup souffert physiquement ».
Antoine Tella à Yaoundé