Après les auditions au cabinet du ministre des Sports et de l’éducation physique mardi dernier, les encadreurs de l’équipe nationale fanion et des cadres au ministère des Sports et de l’éducation physique ont donné leurs versions des faits sur le scandale survenu dans la tanière des quintuples champions d’Afrique lors du regroupement il y’a une semaine à Bruxelles.
On n’a pas fini de parler du Bruxellesgate ! Le feuilleton des scandales ayant secoué la tanière des Lions indomptables en Belgique n’a pas encore rendu son dernier épisode. La preuve par 7 avec ce nouveau rebondissement qui est venu enrichir l’actualité brûlante autour de cette affaire portée à l’attention des hautes autorités de la République. Alors qu’on croyait que la réunion de crise convoquée par le ministre des Sports et de l’éducation physique et sanctionnée par des plates excuses d’Hugo Broos à l’endroit du peuple camerounais et à ses employeurs, sonnait le début de la fin de ce nouveau mélodrame, la soirée de mardi dernier a été plutôt saumâtre pour les différents acteurs intervenant dans la chaîne dirigeante du Onze national. Après avoir fait le récit des faites liés à cette scabreuse affaire qui a écorné l’image du Cameroun à l’international devant Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt et des hauts gradés de la police et de la gendarmerie nationales, le match des auditions a joué les prolongations à Délégation régionale de la Police judiciaire (Drpj) de Yaoundé.
L’Etat exige des sanctions
Face aux fins limiers de la Pj sis au quartier Elig-Essono, Hugo Broos et tout son staff ont été auditionnés comme des présumés coupables pendant que Tombi à Roko lui, s’est présenté devant les enquêteurs pour « donner sa version des faits en tant que patron de l’organe technique de la sélection nationale », rapporte notre source. Avant Broos, André Nguidjol Nlend, le Coordonnateur général des équipes nationales de football et Issa, l’agent comptable du ministère des Finances qui faisait office de régisseur, ont été entendus. Tout comme suivront plus tard dans la nuit, Alphonse Tchami, le Team manager, William Ngatchou, le patron du staff médical ainsi que Vincent de Paul Atangana, le Team press officer dont on annonce la fin de l’idylle avec les quintuples champions d’Afrique. Selon notre source, ces auditions dont le but est de trouver les causes du scandale de Bruxelles et d’établir les responsabilités, marquent incontestablement le début de l’enquête prescrite par la plus haute hiérarchie qui aurait demandé « que les coupables soient sévèrement sanctionnés ». Rien n’a filtré des « confessions » de ces différents responsables devant les enquêteurs commis pour les besoins de la cause. Sortis des couloirs de la Drpj très tard dans la nuit, les responsables convoqués ont été sommés de se montrer disposés à d’éventuelles convocations.
Marraketchgate et Cie
Le défilé à la Pj s’est poursuivi mercredi avec les responsables du Minsep, principalement ceux ayant effectué le déplacement de Bruxelles pour le match Cameroun-Guinée. La taille de la délégation des fonctionnaires ayant fait la queue pour répondre aux questions en dit long sur la question des extras évoqués par le responsable financier. Ce qui ne devrait pas surprendre puisque les joueurs sont généralement à l’étroit pendant que ces personnages oisifs sont bien logés. Que font-ils ? Ils étaient pour la plupart en villégiature à Bruxelles, apprend-t-on. Pendant que certains faisaient des emplettes, d’autres étaient certainement là, à écumer les couloirs du Parker hotel. Quoiqu’il en soit, on attend la suite des événements. Même si beaucoup n’espèrent pas que cette enquête porte des fruits. Connaissant le destin des précédentes enquêtes prescrites par le Chef de l’Etat (Marraketchagate et le fiasco du Mondial 2014 Ndlr), on peut d’ores et déjà ranger les parapheurs.
Christou DOUBENA