Entre intimidation, tractations de coulisses, affairisme et conspiration, l’assemblée générale élective de la nouvelle Ligue nationale de football jeune, faute de quorum samedi dernier à Yaoundé, a été renvoyée sine die.
Accouchement par césarienne ? On n’est pas très loin de ce scénario. La comparaison peut être taxée de caricaturale ou d’hyperbolique mais elle illustre parfaitement la situation de la Ligue nationale de football des jeunes dont les élections du nouveau bureau jouent visiblement des prolongations. La série d’anecdotes et les récits de certains protagonistes engagés dans cette bataille électorale suffisent à comprendre que la désignation de la nouvelle équipe est tout sauf un long fleuve tranquille. L’Assemblée générale élective prévue se tenir samedi, 27 mai dernier n’a pas eu lieu. Sur les 19 délégués issus des neuf régions sur dix (l’Adamaoua, n’en faisait pas partie du fait de l’inexistence des activités de football des jeunes Ndlr), seuls neuf se sont présentés dans la salle d’un hôtel où devait se tenir les joutes.
Quorum, une fuite en avant ?
Si la raison officielle contenue dans un communiqué signé de Côme Mboudou Mballa, le président de la Commission électorale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) fait mention du quorum qui n’est pas atteint ; il faut aller chercher les vraies raisons du report de ce scrutin qu’on dit en application des dispositions de l’article 26 de statuts de la dite Ligue, bien plus loin que ce léger argument de salle quasi vide.
Tout a commencé avec ces deux fameuses listes en concurrence qui ont été validées : la première conduite par Benoit Assam, le président de la section Ojrdpc de la Mvila et non moins, délégué de la région du Sud ; la seconde portée des fonds baptismaux par Léon Aimé Zang, le président de Apejes de Mfou et délégué de la région du Centre. Les deux adversaires s’étant résolument engagés dans la course vers le fauteuil présidentiel, la bataille pour s’adjuger des délégués n’était plus une mince affaire.
Le trône de toutes les convoitises
Conséquence, l’un des candidats, brandissant son appartenance à la famille présidentielle, s’est cru dans l’absolue obligation de soudoyer des délégués pour rafler le maximum de suffrages. Une vieille pratique que beaucoup condamnent avec la dernière énergie mais qui fait de la résistance grâce à certains lobbies tapis dans l’ombre et faisant la pluie et le beau temps. Au jour-j donc, les tractations électorales ne se sont pas déroulées suivant les règles de l’art. C’est alors qu’un vent de pression va souffler sur les délégués devant prendre part à cette assemblée générale pour qu’ils penchent pour l’un des candidats, probablement mieux nanti. Pointé du doigt, le sieur Assam est l’homme déterminé à trôner sur le prestigieux siège, objet de toutes ses convoitises. Subjugués entre le choix de voter pour la compétence, le développement du football jeune et le désir fou de baigner dans une marée de billets de banques, le cœur des délégués bat la chamade. De sources dignes de foi, plusieurs auraient tenté de lâcher l’autre liste pour se laisser bercer par le chapelet de juteuses promesses égrené par celui qui se fait passer pour le neveu du Chef de l’Etat. Affaire à suivre !
Christou DOUBENA