L’ancien Lion Indomptable a été inhumé dimanche dernier à Baleveng, un village du département de la Menoua en l’absence des autorités sportives du Cameroun.
Le quartier Tsueleveng de Baleveng, un village du département de la Menoua a grouillé de monde dimanche dernier. Et ce n’était pas pour une fête, mais pour verser des larmes.
Les populations étaient là pour mettre sous terre un valeureux fils du Cameroun, Valéry Mezague, un ancien Lion Indomptable encore en activité, arraché brutalement à la vie le 15 novembre dernier à Toulon des suites de crise cardiaque. Oscar Feudjio, l’oncle du défunt, malgré des obsèques grandioses organisées par sa famille, continue à avoir un pincement au cœur : « Nous avons été surpris de constater qu’aucune autorité de la République n’était présente. Ce qui comptait pour nous était de voir simplement le cercueil de notre fils couvert du drapeau de la République avant qu’il ne soit mis sous terre. Tout le monde sait ce qu’il a fait pour le pays. J’en profite pour dire merci à tous ceux qui sont venus nous assister, comme le Syndicat des footballeurs camerounais ».
Evidemment, aucune autorité administrative ou sportive n’a été aperçue sur les lieux. Pourtant, il s’agit d’un Lion Indomptable qui, en sept sélections, a activement défendu les couleurs du Cameroun sur l’échiquier international. Né le 08 décembre 1983 à Marseille, Valery Mezague était en 2003 avant de rejoindre les Lions Indomptables, un jeune joueur professionnel talentueux et prometteur que l’on appelle aujourd’hui «Binationaux». Dès sa premiere campagne avec des Lions dirigés par l’Allemand Wilfried Schaefer, Il est sacré vice-champion de la Coupe des Confédérations disputée en France en 2003 et quart de finaliste de la Can 2004 en Tunisie avec les Lions Indomptables. L’on a en mémoire son entrée en jeu pour remplacer Marc Vivien Foé, tombé sur le terrain de Gerland (Lyon), lors de la demi-finale de la Coupe des Confédérations contre la Colombie.
Seul le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc) était représenté par Lucien Mettomo, le coéquipier de Mezague chez les Lions, Joseph Kamga, Bep Solo, anciens Lions et de l’Union sportive de Douala. C’est d’ailleurs Lucien Mettomo qui a pris la parole pour rendre hommage à « un footballeur exemplaire, à un grand professionnel, à un coéquipier modèle, à un ami, mais aussi à un homme humble », au nom du Synafoc et de l’Unfp (Union nationales des footballeurs professionnels) de France dont Mezague était membre. Etienne Tamo, le président de la ligue départementale de football de la Menoua, a lui aussi rendu hommage au footballeur, au nom de la Fécafoot.
Son corps est arrivé à l’aéroport international de Yaoundé – Nsimalen samedi dernier autour de 22h pour être transféré au foyer Baleveng sis au quartier Biyemassi. Puis, le cortège funèbre s’est ébranlé la même nuit pour arriver à Dschang au petit matin de dimanche où les cérémonies des obsèques ont commencé.
Valéry Mezague avait rejoint le Sporting club de Toulon Var, un club de Cfa 2 en début de saison avant d’être retrouvé mort dans sa résidence le 15 novembre dernier. L’on se souvient encore que ce footballeur a connu des difficultés dans sa carrière à la suite d’un grave accident de la circulation à l’issue duquel il est resté trois jours dans le coma en juillet 2003. Et sorti de cette situation, il n’a plus évolué à son meilleur niveau jusqu’à son décès. Son frère cadet Teddy Mezague, lui aussi professionnel formé à Montpellier mais évoluant aujourd’hui en Belgique, n’a pas fait le déplacement pour assister à ces obsèques. « Il venait de signer un contrat à Royal Mouscron Peruwel en Belgique et a passé une semaine d’inactivité pour organiser le deuil de son aîné. Il ne pouvait plus se déplacer en raison des contraintes professionnelles », nous a confié Oscar Feudjio.
Antoine Tella à Yaoundé