LYON, 2 juil – Parents proches ou lointains, Camerounais vivant en France et supporteurs de l’Olympique lyonnais se sont inclinés par centaines mercredi après-midi devant le corps du footballeur camerounais Marc-Vivien Foé, décédé le 26 juin à la suite d’un malaise à la 72e minute du match Cameroun-Colombie (1-0), qui se jouait au stade Gerland à Lyon.
Après une cérémonie religieuse dans la cathédrale Saint-Jean, le corps doit quitter jeudi soir Lyon pour Paris et le départ pour le Cameroun est prévu dans la nuit de vendredi.
Certains laissent un mot de condoléances sur l’un des dix recueils disponibles: « tu es le lion, tu es un roi, c’est pour ça que Dieu t’a rappelé dans son royaume », « tes supporters ne t’oublieront pas », « que ton âme repose en paix car pour nous tu as été bon ».
A l’intérieur, la famille se recueille, sur fond de musique camerounaise, pendant que la foule silencieuse en boubous éclatants, maillots rouges ou verts, tenues de deuil noires ou simples tenues de ville, défile devant le corps.
La dépouille du joueur repose dans un cercueil en bois clair festonné de blanc. Ses pieds sont recouverts d’un drapeau rouge, déposé par des supporteurs de l’OL, le club avec qui Foé avait gagné le Championnat de France en 2002 et qu’il s’apprêtait à rejoindre après avoir été prêté au club anglais de Manchester City.
A terre, quelques grosses couronnes funéraires et surtout une multitude de fleurs plus modestes, souvent une simple rose, déposées par les anonymes venus lui rendre hommage. Michelle Vincent est venue de Givors (Rhône) déposer quelques fleurs car « c’est toute la famille du sport qui est touchée ». Fidèle supportrice de l’OL, tout comme ses fils et son mari, elle a profité de ses vacances pour « montrer notre soutien à la famille ».
« Respecté pour sa gentillesse »
Si elle reconnaît que Foé n’était « pas un joueur consensuel », elle souligne « sa simplicité, sa gentillesse », qui ont été un « gros plus pour l’équipe » selon cette auxiliaire de puériculture.
Même écho du côté de Lugdunum 93, une association de supporteurs forte de 800 membres, qui a envoyé une délégation de six personnes dont certains ont côtoyé Foé.
« Ce n’est pas le moment de discuter des qualités du joueur, on est venus rendre hommage à un homme très respecté pour sa gentillesse, son respect des autres, sa disponibilité », expliquent les supporteurs, émus.
Pour les Camerounais, venus en nombre, c’est « le plus grand champion national » qui a disparu.
« On est venus le remercier pour tout le plaisir qu’il nous a donné dans les stades », sourit Victor Ngaba, venu de Paris pour voir le joueur une dernière fois. « Il a hissé si haut le drapeau de notre pays, c’est la moindre des choses qu’on puisse faire », explique le Camerounais, accompagné de sa belle-soeur et deux cousines.
« Non seulement c’était un grand champion, le premier Camerounais à négocier de gros contrats avec de grosses équipes telles que Manchester, mais en plus il était fier d’être Camerounais; il rentrait au pays pendant ses vacances, il investissait là-bas, il nous a beaucoup apporté », ajoute-il, regrettant que le joueur soit mort avant d’avoir achevé un centre de formation sportive qui aurait certainement entraîné l’émergence de « nombreux petits Foé ».