PARIS (AFP) – Trois jours après que la justice a conclu à la mort naturelle, due à une hypertrophie cardiaque, du joueur de football camerounais Marc-Vivien Foé, plusieurs quotidiens français s’interrogent encore sur ce qu’ils qualifient de « zones d’ombre » de la thèse officielle.
« La cardiomyopathie hypertrophique est une maladie génétique sur laquelle la pratique du sport n’a aucun effet », a ainsi expliqué L’Equipe. Cité par le quotidien, le Pr Carré, cardiologue au CHU de Rennes, revient notamment sur la différence d’épaisseur de la paroi du ventricule gauche constatée entre les tests passés par le joueur à Lyon en 2000 et l’autopsie effectuée au lendemain du décès du joueur après Cameroun-Colombie à Lyon le 26 juin.
« Lors d’une autopsie, le coeur est vidé de son sang. Or, le sang comprime. C’est ce qui peut expliquer les variations d’épaisseur. On ne peut comparer deux résultats obtenus selon des techniques différentes », explique-t-il.
« Reste que l’on peut s’étonner qu’une malformation cardiaque de ce type ait pu échapper aux très méticuleux contrôles médicaux diligentés chez les footballeurs professionnels par les clubs, à l’occasion de chaque transfert », s’interroge pour sa part Le Figaro.
Le quotidien explore les différentes pistes qui pourraient expliquer cette différence d’épaisseur (« réaction physiologique à des efforts répétés », « une myocardie hypertrophique pathologique du ventricule gauche » ou « déshydratation ») mais rappelle que « 50% des morts subites de jeunes sportifs de moins de 30 ans sont provoquées par des cardiomyopathies hypertrophiques ».
Pour la justice française, l’enquête est désormais close. Le Parisien/Aujourd’hui en France estime toutefois que « la mort de Marc-Vivien Foé est loin d’être classée pour tout le monde » en révélant qu’un « groupe d’avocats » a entrepris une enquête qui pourrait « déboucher sur une contre-expertise des analyses ».
Mercredi, Jean-Marcel Ferret, médecin de l’équipe de France et de l’Olympique lyonnais quand Marc-Vivien Foé y avait signé en 2000, avait avoué au Parisien/Aujourd’hui en France se poser des questions. « (En 2000), Marc-Vivien Foé était totalement apte à la pratique du football (…). J’aimerais comprendre comment un coeur a pu évoluer ainsi en si peu de temps », déclarait-il. « Avec mes amis cardiologues, nous allons mener notre propre enquête », ajoutait le Dr Ferret, réclamant de la « transparence pour éliminer toutes les suspicions ».