À l’évocation du nom de son défunt fils Albert Ebosse Bodjongo André Bodjongo fond en larme car la douleur est encore vive. Si le décès de son fils a été une épreuve difficile à surmonter, c’est surtout la vie après qui est difficile à vivre. C’est sur le salaire du jeune attaquant que venait l’essentiel de la prise en charge de la famille.
D’après son père qui a à coeur de s’occuper et d’éduquer les enfants du défunt, le faire sur la seule base de sa pension retraite relève d’une vraie gageure puisque toutes les promesses faites par les dirigeants de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK) n’ont pas été tenues jusqu’aujourd’hui.
«Depuis le décès de mon fils il y a bientôt deux ans, tout est resté dans un silence cadavérique. J’ai parcouru les différents bureaux de cette république, mais rien n’a été fait. J’ai écrit à la Fifa, à la Caf au président de la république, au ministère de la jeunesse et de l’éducation physique, au ministère des Relations Internationales, personne n’a bougé le petit doigt. Tout est resté lettre morte », nous a déclaré André Bojongo. Avant de s’interroger «je me demande toujours si la Fifa, la Caf et le Fécafoot ne peuvent pas faire quelque chose ? »
Selon des informations, lors de la réunion qui s’était tenue en Algérie le 28 aout 2014 quelques jours seulement après le décès d’Albert Ebosse Bojongo en présence de l’ambassadeur du Cameroun en Algérie, des résolutions avaient été prises. C’est ainsi qu’une délégation algérienne devait accompagner la dépouille au Cameroun, et à travers elle, la Jeunesse Sportive de Kabylie devait envoyer à la famille 15 000 euros pour préparer les obsèques. Le club devait reverser à cette famille le reste du montant qui restait à payer sur le salaire du joueur, soit onze mois de salaire plus toutes ses primes. Rien n’a été fait.
«La fédération Algérienne nous a été d’un bon secours avec 100.000 dollars américain payés. Le club en lui même. la Jeunesse Sportive de Kabylie n’a jamais réagi », poursuit André Bojongo tout en maudissant les assassins de son fils.
En espérant que justice soit un jour rendu dans cette affaire, la famille Bojongo espère que la sortie de Hugo Broos, le nouvel entraîneur des Lions Indomptables qui leur a rendu visite, pourra faire bouger les choses.
HV N