C’était un match à suspens, du début jusqu’à la fin du temps réglementaire. Sénégalais et Camerounais se sont créés de nombreuses occasions de buts. Mais, la maladresse de certains joueurs n’a pas permis que les ballons soient envoyés au fond des filets.
La défense camerounaise se montre d’entrée fébrile sur deux balles arrêtées. Dans cette série, on retient principalement le raté inexplicable de Omar Daf à la 2è minute. Le mondialiste de l’expédition nippo coréenne et de la Can 2002 ne peut propulser un ballon au fond des filets d’Idriss Carlos Kameni. De nouveau, à la 5è minute, le gardien de l’Espagnyol Barcelone ne parvient pas à se saisir d’un deuxième centre sénégalais. Heureusement pour les visiteurs, malheureusement pour les Lions de la Teranga, le ballon, contre toute attente, refuse le chemin des filets. Quelle entame des locaux !
On s’y attendait. Portés par 50 mille spectateurs, les Lions du Sénégal essayent d’entrée de « tuer » le match. La formation locale domine majestueusement le premier quart d’heure de jeu. Le flanc gauche de la défense étant bien gardé par la paire Assou-Ekotto – Bedimo, c’est à gauche, là où justement tous les spécialistes et chroniqueurs sportifs ont manifesté des inquiétudes à l’annonce du onze entrant camerounais, qui donne effectivement des sueurs froides aux 1500 supporters des Lions indomptables présents au stade Léopold Sedar Senghor. Enow Eyong vient alors au secours de Benoît Angbwa, totalement dépassé par la vitesse des attaquants sénégalais. Le sociétaire de l’Ajax Amsterdam abat un double travail, à la récupération, et aux côtés de son coéquipier en détresse.
Passée l’euphorie sénégalaise, les Lions indomptables passent à l’offensive. Le vent change de direction. Les Camerounais sont à deux doigts d’ouvrir le score à la 21′. Mais, Achille Webo se montre une fois de plus maladroit, alors que «calamiti» Khadim Ndiaye, le gardien sénégalais, passe complètement au travers. La pression monte. Les Lions de la Teranga sont en difficulté. Mamadou Niang et ses partenaires sont hués ! Chose impensable, vu l’euphorie et l’enthousiasme qui ont régné à Dakar, la capitale sénégalaise, ces derniers jours.
Les nerfs sénégalais sont parfois mis à rude épreuve. Omar Daf et Malick Diakhate écopent de deux cartons jaunes. Une dernière frayeur néanmoins dans les 16 mètres de Idriss Carlos Kameni fait vibrer le stade Léopold Sedar Senghor, sans succès. Mais, on sent bien que quelque chose va se produire au cours de la deuxième mi-temps. L’étincelle viendra justement de Vincent Aboubakar.
Entré pour donner de la percussion à l’attaque, à la 75è minute, le sociétaire de Valenciennes, en France, aurait dû bénéficier d’un penalty. Sa frappe est contrée de la main par un défenseur sénégalais. La protestation du banc de touche camerounais est vaine. C’était le tournant du match. Mille regrets pour Samuel Eto’o, qui ne réussi pas à concrétiser une autre occasion quelques instants plus tard. Il se consolera de des applaudissements du public sénégalais, pas du tout avare en compliments, lorsqu’il s’agit du beau jeu.
Jean Robert Frédéric Fouda, au stade Léopold Sedar Senghor, Dakar