« A la lecture de ce courrier (la lettre de la Fifa, ndlr), évidemment, on se rend compte que c’est la fédération qui a saisi la Fifa, qui donne des informations à la Fifa. Je vous prends un cas précis, le mien : j’ai été victime de mes convictions à la Fécafoot, parce que j’ai défendu un joueur. Pourquoi Eto’o marque les buts ? Et lorsque l’argent de la Coupe du Monde arrive, ça va où ? »
« Chez des gens qui n’ont rien à voir avec le football. J’ai été victime, parce que j’ai défendu Eto’o, en tant que président du Syndicat national des footballeurs, anciennement appelé Afc. Parce que j’ai dit : non. Le joueur a raison. Vous trouvez normal qu’un joueur arrive et doit jouer un match amical sans connaître les conditions. Il ne sait pas quel vol il va prendre. Il se retrouve quelque part alors que nous, les responsables de la fédération, on est installé dans des chambres d’hôtels et on va parquer les joueurs deux par chambre. Ce qui est peut-être normal, il y a 50 ans, lorsque nous, on jouait. Aujourd’hui, ce n’est plus ça. Moi, je dis non ! Il ne faut pas qu’on accepte cela. L’acteur principal, qui est le joueur, doit mériter toute sa considération.
« Nous allons répondre à la Fifa »
Aujourd’hui, on se plaint de l’Etat. La fédération, pour qu’on lui donne un agrément, c’est parce qu’elle a une mission de service publique. Pourquoi s’empresser à dire que nous devons faire des élections à tout prix ? Quand le ministre dit non, il y a eu des bagarres, pourquoi s’empresser ? C’est la première fois que je vois ça au Cameroun. C’est à l’époque, quand nous allions jouer au Congo qu’on nous tapait là-bas. Aujourd’hui, vous arrivez dans un stade, quelqu’un vous brandit l’arme, les machettes. Vraiment, ça ne ressemble pas à notre pays. Dans tous les cas, nous tous, nous travaillons tous les jours à la Fifa. On a pris connaissance de ce courrier. Nous allons répondre à la Fifa. Ne serait-ce que les acteurs du football. Ce n’est pas une affaire de joueurs seulement. Il y a les présidents de clubs qu’on a clochardisés totalement. Nous disons non ! Trop, c’est trop ! Nous allons fédérer toutes nos énergies, comme le disait le capitaine Mvé Emmanuel, pour dire que trop, c’est trop ! On s’engage dans un combat. Que la lettre de la Fifa ne vous inquiète pas. On trouvera des solutions avec la Fifa ».
Propos recueillis par Antoine Tella à Yaoundé