Pratiquement chassé de Toulouse en Ligue 1 française, Nounkeu s’est révélé à Gazianstepspor en Turquie,avant de se positionner deux années plus tard comme un maillon essentiel du dispositif de Galatasaray, club avec lequel il a été sacré champion de Turquie 2012 – 2013.
Camfoot.com : Vous êtes partis de Toulouse et depuis, vous avez évolué pour Gaziantepspor et pour Galatasaray. Parlez nous brièvement de ce parcours…
Dani Nounkeu : Mon départ de Toulouse a été un tout petit peu précipité. Je ne m’attendais pas à partir si tôt de là. Quand j’ai signé au club en 2009, j’ai pense avoir fait une très belle saison. Je sortais de CFA (Pau FC, ndlr), qui est l’équivalent de la quatrième division en France. Je suis arrivé en première division et j’ai joué une vingtaine de matchs pour ma première saison. La saison 2010 – 2011 était pour moi la saison de confirmation. Dommage, il y avait plusieurs joueurs à mon poste et les dirigeants toulousains m’ont forcé à partir. Aujourd’hui, je ne regrette rien. Je suis allé à Gazianstepspo et vous savez, il faut toujours un temps d’adaptation quand vous changez d’équipe. L’entraîneur m’avait préparé dans ce sens et j’ai réussi à m’adapter. Après deux saisons passées à Gazianstespor, je me suis retrouvé à Galatasaray.
Camfoot.com : Y a t-il des différences entre les championnats français et turc ?
Dani Nounkeu : Pour moi, la différence entre ces deux championnats se fait au niveau tactique. En France, c’est plus l’école. On calcule trop. Par contre en Turquie, c’est beaucoup plus joueur, les gars se donnent à fond et jouent. Pour moi, le championnat turc ressemble beaucoup au championnat anglais puisqu’on court de tous les côtés avec pour objectif le but.
Camfoot.com : Vous êtes par la suite sollicités par les dirigeants de Galatasaray, un club mythique. Quel a été votre réaction ?
Dani Nounkeu : J’étais en sélection avec les Lions indomptables. Mes agents m’ont appelé, nous étions en Tunisie et nous préparions le match des éliminatoires aller de la coupe du monde 2014 (Libye – Cameroun à Sousse). Ils m’ont dit : « écoutes, Galatasaray nous a fait une offre sur toi ». Je ne l’ai pas cru. Je leur ai dit : « Si tel est le cas, essayez de discuter avec eux et vous me rendez compte et nous nous entendrons » Vous savez, Galatasaray ne se refuse pas.
Camfoot.com : Quand vous vous êtes engagés avec Galatasaray, vous vous attendiez à rapidement devenir titulaire?
Dani Nounkeu : Vous savez, quand vous arrivez dans un club, il y a un dispositif qui est installé. Sachant que Galatasaray venait d’être sacré champion, honnêtement, je ne m’attendais pas à jouer tout de suite. J’avais l’avantage de connaître le championnat turc. L’entraîneur en place me connaissait. Quand j’ai signé, J’ai eu une discussion avec lui. Il m’a dit ce qu’il attendait de moi et ceci m’a mis en confiance et je me suis dit que je jouerais le plus rapidement possible. Cela a été le cas.
Camfoot.com : Votre première saison à Galatasaray coïncide avec vos débuts en Champions League au Wembley Stadium…
Dani Nounkeu : Pour mon premier match de Champions League, j’étais comme un enfant à qui on venait d’offrir un jouet. Je n’étais pas dans mon match. Je pensais à tous les moments de galère que j’ai passés. Ma carrière a été très difficile à une période. C’est à ça que je pensais ce jour. Je me suis dit que si je suis à Manchester, c’est le fruit de longues années de travail et qu’il faille travailler d’avantage, afin de jouer le plus longtemps possible des matchs pareils.
Camfoot.com : Parlant de galère, vous débutez votre carrière à Metz, ensuite vous allez à Amnéville en CFA2, puis à Pau FC. Qu’est ce qui vous a permis de supporter toutes ces difficultés ?
Dani Nounkeu : Je me disais toujours qu’un jour ça irait et j’aurais ma chance. Mon passage à Metz a été pareille que celui de Toulouse. J’ai signé stagiaire pro, je me suis blessé. La saison était difficile et on a changé tout le staff. En France quand vous avez un certain âge, on se dit que le milieu professionnel est fini pour vous. J’ai choisi de signer dans un club plus bas pour rebondir plus haut ? C’est pourquoi j’ai signé à Amnéville où j’ai passé deux belles saisons. Dans ce club de la CFA2, les choses devenaient très faciles pour moi. Je jouais tous les weekends. J’ai eu la proposition de Pau FC qui était en CFA, un cran au dessus d’Amnéville et je me suis dit qu’il faille tenter une expérience avec Pau FC, en attendant de trouver mieux. Mes performances à Pau FC m’ont valu mon premier contrat professionnel à Toulouse (05 juin 2009).
Camfoot.com : Au bout de plusieurs années d’endurance, vous avez connu le monde professionnel. Aujourd’hui vous êtes champion de Turquie. Qu’est ce que ce titre vous a apporté?
Dani Nounkeu : Champion de Turquie aujourd’hui, c’est le fruit de mon travail. Je pense que j’ai travaillé, j’ai cru en moi et le seigneur a mis la main. J’ai ma famille, une femme et deux enfants. Je ne sais plus combien de temps j’ai mis avec ma femme eu qu’elle m’a vu dans les moments difficiles. Je pense que mon titre est le couronnement de plusieurs années de travail, de sacrifice et je mérite de le savourer comme il se doit.
Camfoot.com : La saison prochaine, vous jouerez à Galatasaray avec Aurélien Chedjou. Vous a-t-il contacté avant de s’engager avec le club?
Dani Nounkeu : Non, il n’a pas besoin de me contacter. Je lui ai dit ce que je pense au sujet du club. Maintenant je pense que sa venue est une bonne chose pour moi. J’aurai un compère et c’est toujours une bonne chose d’avoir un confrère en club.
Camfoot.com : L’arrivée de Didier Drogba a-t-elle changé quelque chose dans votre groupe ?
Dani Nounkeu : C’est une grosse paire mondiale. Je pense que sa présence apporterait un plus dans n’importe quelle équipe au monde. En six mois, il a beaucoup apporté au club. Il y avait en place un bon collectif et il a apporté sa touche et au final tout le monde était gagnant.
Camfoot.com : Quel sera votre prochain défi ?
Dani Nounkeu : Non, je ne me donne pas de défi. Je prends ma carrière au jour, le jour et je pense que je suis sur une bonne lancée. C’est à moi de maintenir le cap. Je ferai ce qu’il faut : travailler, travailler. Je ne me fixe pas d’objectif (…)
Camfoot.com : Nous sommes en phase de qualification pour la coupe du monde 2014. Une éventuelle élimination du Cameroun vous passe t-elle à l’esprit ?
Dani Nounkeu : Non, je ne pense pas. Nous avons un groupe assez jeune. Les uns et les autres ont envie d’aller à cette coupe du monde au Brésil. Je pense aussi, que tout le monde sait ce qu’il nous reste à faire. Nous ferons ce qu’il faut, pour ne pas avoir de regret demain.
Entretien mené par James Kapnang