Finira ? Finira pas ? Un lourd suspense a pesé sur le championnat 2007 à cause de ce qu’il convient d’appeler le « feuilleton Bamboutos de Mbouda » avec les menaces et les vilains et odieux chantages de boycott des derniers matches. Cahin caha, le championnat à rebondissements a finit par accoucher ses « machins ».
Si tous les regards sont braqués sur les lauréats que sont Cotonsport (8 fois vainqueur du championnat et 5ème titre consécutif), et les africains ( Union de Douala, Astres de la même ville et Mount Cameroon), il serait intéressant de jeter un coup dans l’arrière-train du championnat qui a précipité dans l’enfer de la D2 plusieurs clubs : As Cetef, Sahel, Fédéral, Cps et Bamboutos rétrogradés plutôt en D3.
Cps : plongeon dans la honte !
Cps de Bertoua est un cas d’école qui mérite un temps d’arrêt. Ce club a réussi l’exploit d’entrer tristement dans l’histoire du football camerounais. En 34 matches, Cps n’a remporté aucune victoire ! 7 points, 10 matches nuls, 17 maigres buts inscrits (alors que le leader Cotonsport en a inscrit 54 buts) et 68 buts encaissés ! Non contant de collectionner ces tristes records, le club de Bertoua, surnommé à juste titre « distributeur automatique des points » est allé s’incliner 9-0 à Garoua à la 29éme journée. Au finish, le club de Bertoua obtient son ticket d’accès en D2 près d’une dizaine de journées avant la fin du championnat. Le cas Cps est l’hideuse représentation de la faiblesse du championnat camerounais. Un club qui n‘accède en D1 que grâce à une ingénieuse pirouette dont seuls les dirigeants de la Fécafoot détiennent le secret. Eux qui ont décidé de faire jouer le championnat à 18 clubs et non à 16 pour des raisons que l’on connaît.
As Cetef : victime des lutte de leadership !
Dans cette vague de clubs qui accèdent en D1 par l’entregent de rocambolesques histoires, As Cetef de Bonabéri occupe le haut du pavé. A l’issue d’un match historique à polémique contre Tkc d’Essomba Eyenga, fini en queue de poisson, les deux équipes vont récolter 3 points chacun. Du jamais vu ! Ceci grâce à une autre gymnastique de la Fécafoot. Point n’est plus besoin de revenir sur la levée de boucliers généralisée que cette décision a provoqué. On sait juste que pour prouver aux et uns et autres qu’ils ont mérité de haute lutte leur accession en D1, le club de Bonabéri va entrer de manière fracassante dans le championnat d’élite en laminant Canon (le club le plus titré du Cameroun) par un cinglant 3-0 à la première journée. Fiers de comme de coqs, les co-équipiers de Michel Ndoumbé vont évoluer en dents de scie jusqu’à l’inter-saison où surviendra un incident décisif qui déclenchera le compte à rebours de la descente en D2. Le président du club Maboa Madengue va entrer dans une querelle de chiffonnier avec Emmanuel Nyambi, le directeur technique et non moins fondateur du Centre de formation dénommé As Cetef. Une guerre de leadership dont les échos parviendront jusque dans les jardins du partenaire belge Anderlecht club. Cette guéguerre va affecter la gestion du club. Déboussolés, quelques joueurs ont choisi le chemin de l’exil précipité pour des tests infructueux en Europe. C’est le couteau à la gorge que As Cetef se déplacera pour son dernier match à Ebolowa où ils vont chuter 0-2 contre le fringant Lion Ngoma. Suffisant pour se retrouver en D2. Une saison après leur accesion au championnat d’élite.
Fédéral du Noun : la pierre d’achoppement !
Fédéral du Noun, l’autre damné de l’enfer est aussi entré dans l’histoire. Les amoureux du ballon rond au pays de Roger Milla retiennent que c’est par Fédéral que l’opprobre a été jeté sur le championnat. C’est en effet du fait de la corruption des sujets du sultan Bamun que Bamboutos de Mbouda a été reconnu coupable de corruption grave par la Fécafoot qui l’a relégué en D3. Un vrai gâchis pour un club historique et même populaire tels que Fédéral qui drainaient presque tous les « bendskinneurs » (conducteurs de moto-taxi) au stade de la Réunification notamment. Deux saisons après sa montée historique en D1, Fédéral replonge dans l’enfer de la D2. Mille dommages !!!
Sahel de Maroua : cas d’une mauvaise gestion !
Lorsque le club de Maroua brise le signe indien en 2005 (depuis l’époque de Kohi, aucun club de Maroua n’était plus en championnat d’élite), en montant en D1, c’est tout le grand Nord du Cameroun qui poussent un ouf de soulagement. En 2006, les enfants issus tous du Centre de formation du club vont éblouir le championnat d’élite, menaçant même d’arracher la troisième place du podium. En 2006, c’est la débandade ! C’est avec nostalgie qu’on évoque l’ère des éléments foudroyants tels que l’attaquant Denis Mboudgui (aujourd’hui en D2 portugaise) ! Les fans reprochent au président Alioum Aladji d’avoir « vendu » tous ses meilleurs éléments et de n’avoir pas fait un recrutement conséquent pour la suite du championnat. Etant un Centre de formation, (donc une tanière de talents à l’état brut), c’est la mauvaise gestion, soutiennent les fans, qui est la cause de l’échec de Sahel qui laisse une province inconsolable. Surtout que Diable Rouge, le représentant de l’Extrême-Nord aux interpoules fait pâle figure.
Un épouvantail nommé Bamboutos
C’est le premier club du championnat d’élite à subir une sanction aussi grave : rétrogradation en D3 pour cause de corruption. L’on ne reviendra plus sur le tollé engendré par cette honteuse affaire des billets de Cfa qui se baladeraient sur l’aire de jeu. Le Cameroun, déjà habitué à des histoires sulfureuses, a véritablement touché le fond avec l’affaire Bamboutos. Un club qui a pourtant un palmarès intéressant : l’unique club camerounais vainqueur de la coupe de l’Uniffac (Afrique centrale). Avec la fin du championnat, on peut légitimement penser que le feuilleton Bamboutos est désormais clos. Donc acte ! le club de Bamboutos en…D3.
La saison terminée, il importe de souligner pour le décrier qu’un championnat comme celui du Cameroun qui se joue à 18 clubs ne devait accoucher que des sottises observées tout au long de la saison. Le championnat dit « d’élite » n’était plus réduit qu’à sa portion congru. On ne comprendra jamais pourquoi des pays huppés comme ceux d’Afrique du nord évoluent avec 14 clubs en D1 et que le Cameroun choisit un gigantesque championnat sans panache, ni saveur. Vivement que cela change ! Afin qu’on ne retrouve plus des damnés de l’enfer comme ceux qui viennent d’être relégués en division inférieure.