Après la cérémonie de remise de l’homme du match de ce lundi et le cocktail offert par la Fécafoot dans un hôtel de la place, les joueurs ont décidé de ne pas rentrer à Bamenda. Ils ont réclamé des primes aux dirigeants qu’ils n’ont pas obtenues. Conséquence, tous les joueurs ont décidé de descendre du bus qui s’apprêtait à les conduire à Bamenda où une grande parade est prévue pour ce mardi.
L’ambiance était électrique ce lundi dans la nuit au sein de la délégation de Yong sport academy (Yosa) de Bamenda, le vainqueur de la Coupe du Cameroun disputée la veille. Nous sommes autour de 21h et des joueurs en uniforme de survêtement portés lors de la finale sont à l’arrêt taxi située au carrefour Warda. Destination : carrefour Obili. No comment ! No comment ! Lancent quelques uns lorsque nous arrivons. Devant le palais des sports, à 300m de là, est garé le mini bus sur lequel est écrit le nom du club vide, derrière d’autres véhicules dont un 4X4 dans lequel se trouve le trophée remporté la veille. Sur le trottoir, des dirigeants visiblement dépassés.
Tout est parti d’un gentlemen-agreement entre les joueurs et les dirigeants de Yosa, avant le départ de Bamenda pour Yaoundé, comme l’explique celui qui a été finalement désigné comme porte-parole des joueurs pour nous parler : « Nous avons convenu dès le départ de Bamenda que nous partagerons toutes sommes qui seront issue de cette Coupe à 50%. Si nous jouons 10 millions, nous, les joueurs aurons cinq millions. Et si c’est cinq millions, on les divise et nous prenons la moitié et l’autre partie reste pour le suivi du club ». Et quelle est la pomme de discorde ?
« Le fait est là. Nous avons terminé avec cette finale et il est prévu à Bamenda demain (ce 24 décembre, ndlr) une grande parade. Nous étions sur le point de rentrer et nous avons demandé au président sur quelle base nous rentrons après avoir remporté cette coupe du Cameroun. Il nous répond que le chèque n’a pas été signé et celui qui va le faire ne rentrera que le 27 décembre. Et nous sommes à la veille des fêtes et comment allons-nous les passer. Deuxièmement, le président nous demande de rentrer sur Bamenda et y étant il va donner à chaque joueur 100 000FCfa et lorsqu’on signera le chèque, il va rappeler les joueurs qui seront en vacances pour venir prendre l’argent. Ça c’est de l’arnaque. Ça ne peut pas marcher (…) Et de sources sûres, la cagnotte de la coupe est de 10 millions. Nous lui avons dit de préfinancer les cinq millions dus aux joueurs pour qu’ils rentrent sur Bamenda. Il a répondu qu’il ne peut pas le faire. Et tout ce qu’il peut faire, c’est donner 100 000FCfa. Et nous sommes contre cela », nous répond-t-il.
« Nous sommes allés prendre le chèque et on nous a dit qu’il n’est pas prêt. J’étais à la Fécafoot avec l’homme du match, qui a signé son argent. On a dit que le président a signé et on attend la signature du Sg qui rentre le 26 décembre. Nous avons proposé aux joueurs la somme de 2,5 millions en leur disant qu’à Bamenda on va compléter. Jusqu’à présent l’équipe ne leur doit rien. On a payé tout leurs salaires et toutes les primes. Certains joueurs qui savent qu’ils ne seront pas de l’effectif de la saison prochaine instrumentalisent les autres », explique Alphonse Ndifon Akwa, le secrétaire général de Yosa, que nous avons rencontré. « Nous avons refusé la proposition de deux millions, parce que ce n’est pas à la hauteur de nos attentes. Chaque joueur, sur la base de nos ententes, sait la somme qu’il doit percevoir. Le président, en off, nous a même dit qu’il a déjà recruté ses joueurs pour la saison prochaine. C’est notre dernière carte que nous jouons. Nous avons gagné une coupe et nous ne pouvons pas rentrer chez nous sans donner du savon à la maman. Ces dirigeants nous doivent énormément de l’argent. Ils ne respectent pas leurs engagements. Pour avoir de l’argent dans cette équipe, il faut toujours qu’il y ait des bruits », soutient le porte-parole des joueurs.
Les joueurs de Yosa, selon nos sources, sont allés du côté du quartier Obili, à Yaoundé, où ils ont pris des chambres dans un motel où ils ont passé la nuit parfois à cinq dans une pièce. Nous y reviendrons.