Elle a gardé une posture sereine depuis le conflit qui agite Panthère Sportive du Ndé, la présidente d’honneur du club et maire de Bangangté, Célestine Courtes Ketcha, au cours d’un entretien qu’elle nous a accordé, s’est appesantie sur quelques sujets qui font le buzz tels que la place des 13 chefs traditionnels du Ndé dans le club, le retour de Joseph Atangana sur le banc de touche et les retombées du transfert d’Anang et Mengolo. Entretien…
Quelle est l’implication des chefs traditionnels du Ndé dans la Panthère sportive ?
Les chefs sont les légataires. Ce sont eux qui ont eu l’idée de la création du club, en fusionnant trois équipes du département qui évoluaient en rangs dispersés. Nous sommes dans une zone très traditionnaliste et les chefs sont nos représentants. La Panthère est la propriété des fils et filles du Ndé à travers leurs majestés, qui ont pris des actions. Certaines personnes disent que les autorités traditionnelles du département n’ont aucune part dans le club. Ce n’est pas vrai. L’association avait un actif. Suite à une convention, cet actif a été transféré à la SAOS (société anonyme à objet sportif). Ces actifs sont représentés par les administrateurs, les fils et filles toujours par la voie des chefs. Les procès verbaux de cessions desdits actifs et les statuts refondus sont là et attestent ce que je dis. Les chefs ont leur mot à dire dans la Panthère. Ils sont les deuxièmes détenteurs en ordre de poids des parts du club. Leur action s’élève à trente millions de francs CFA.
Panthère du Ndé, la toute puissance du conseil d’administration
Nous avons propulsé Monsieur Nya à la tête de la direction générale du club. Si vous vous référez aux statuts, ce n’est pas le directeur général qui administre la Panthère. C’est le conseil d’administration. Le conseil se réunit autant de fois que les intérêts de la société l’exigent. Nous avons tenu trois conseils, Monsieur Nya a refusé d’y participer. Il est conscient qu’il a des comptes à rendre à l’équipe. C’est un grand expert comptable. Il sait masquer les fausses dépenses et les fausses pertes. Ne voulant pas nous rendre des comptes de sa gestion, il n’a pas voulu honorer à l’invitation des deux premiers conseils. Nous l’avons logiquement déposé au troisième.
Vous dites que le conseil a déposé Monsieur Nya, comment comprendre qu’il se passe toujours pour le directeur général de la Panthère ?
Nous sommes surpris de son entêtement.
Visiblement vous semblez accorder votre soutien à Calvin Djapa, l’ancien Pca devenu DG. Qu’est ce qui motive votre choix?
Je ne soutiens pas Monsieur Calvin Djapa. C’est le conseil d’administration qui décide. Je suis membre d’un conseil. Les deux tiers ont pensé qu’il y avait gabegie dans la gestion de Monsieur Nya Nkemadjou qui avait du mépris pour les autres administrateurs surtout pour leurs majestés. En plus, Monsieur Nya avait d’autres ambitions que nous ne savions pas. Il s’est lié d’amitié avec le patriarche Onambele Zibi, que nous les président de clubs quand je l’étais à l’époque avions installé à la tête de l’Acec (association des clubs d’élite du Cameroun), Monsieur Nya voulait être secrétaire général. C’est maintenant que nous découvrons qu’il avait des ambitions. En tant que gestionnaire de cité et chef d’entreprise, lorsqu’il y a une orientation à donner à l’entreprise, vous vous référez au conseil.
Nous savons que les élections doivent se passer aussi bien à Ligue de football, qu’à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), il était intéressant pour Monsieur Nya qui avait des ambitions démesurées qu’avant d’engager la Panthère qu’il requiert au préalable la position du conseil d’administration, afin que nous fassions une enquête de moralité et qu’ensemble nous évaluons les différentes candidatures pour opérer un choix conforme à nos idéaux. Monsieur Nya n’a pas jugé nécessaire de nous concerter. Pourtant, nos statuts sont clairs. Il s’y dit que la société est administrée par le conseil d’administration. L’article 14 des statuts stipulent, que le conseil d’administration est l’organe de gestion. Par ailleurs, le conseil d’administration se réunit aussi souvent que l’intérêt de l’entreprise le souhaite. On ajoute : le conseil d’administration a les pleins pouvoirs. Il nomme et révoque le président du conseil d’administration et le Dg. Monsieur Nya nous a fabriqué certains actionnaires qui nous surprennent. Dans l’article 11 des mêmes statuts, on dit que la transmission d’actions à un tier étranger à société, soit à titre gratuit ou onéreux sera soumise à l’agrément de l’assemblée générale ordinaire. Si vous voulez vendre une action, il faudrait s’approcher des actionnaires pour savoir s’ils sont preneurs. J’ai l’impression que les ambitions de Monsieur Nya à la Fécafoot ou à la Ligue et surtout son appétit pour l’argent devaient nous conduire dans une situation plus compliquée. Il dit à qui veut entendre que c’est parce que je sais qu’il y a soixante-cinq millions dans le compte… Il oublie qu’il n’y a plus cette somme dans le compte. Il n’y a plus soixante-cinq millions. Il oublie de dire au public qu’il a retiré quarante-cinq millions. Il restait quinze millions quand nous avons constaté qu’il a vidé le compte. Sur ces quinze millions, il a dit au préfet qu’il a donné six millions à Monsieur Njinou Hanz. Ce dernier a un chèque impayé.
Puisse qu’on parle de chiffres. Quelle est la situation financière de la Panthère ?
La Panthère se porte bien. La nouvelle équipe dirigeante a payé les quatre mois d’arriéré de salaire. Les primes d’entrainements et certaines primes de matchs ont été soldées. Il reste les primes de signature. Les enfants nous ont dit qu’ils avaient signé pratiquement gratuit. Les promesses qui leur ont été faites n’ont pas été tenues. N’ayant pas les documents en notre possession, nous allons les parcourir dès que possible et je suis convaincue que la nouvelle équipe dirigeante doit apurer les primes de signature dès que possible.
Nous ne pouvons rentrer en profondeur dans les états financiers du club. Car Nya avait délocalisé le siège de la Panthère. Il détient tous les documents. Nous avons fait une sommation d’huissier lui demandant de passer le service. C’est de cette manière qu’on procède dans toutes les entreprises organisées.
Quelles sont les raisons du retour de Joseph Atangana dans la Panthère…
Le coach Atangana était dans la Panthère avant d’être sollicité à la tête de l’équipe nationale cadette du Cameroun. Il a alors demandé à Monsieur Nya de trouver quelqu’un qui pour le suppléer en attendant son retour. Il n’a jamais été question de recruter un nouvel entraîneur. Monsieur Atangana a retrouvé simplement sa place. Il pouvait bien poursuivre le travail avec Monthe (ancien entraîneur) qu’on a fait venir. On ne savait pas qu’on avait affaire à un filou. Monsieur Monthe après la présentation de la nouvelle équipe dirigeante a détourné les joueurs et les a amenés à Douala. Pourtant, il touche les primes et le salaire des mains de la nouvelle équipe. Les documents sont là et confirme ce que je dis. Face à ceci, nous avons fait recours à la procédure en vigueur en matière du droit du travail. Quand Monsieur Monthe a volé les joueurs et les a amenés à Douala, la nouvelle équipe dirigeante l’a rappelé à l’ordre, il n’a pas écouté. Le match qui a suivi, il a fait comprendre à l’administration que le match était reporté. Par acquis de conscience, le Dg a appelé le secrétaire général de la Ligue qui lui a dit que le match n’est pas déprogrammé. Quand nous sommes allés chercher les joueurs pour les en informer, on a constaté qu’ils étaient déjà à Yaoundé. Devant ce deuxième acte de diversion, on a donné une demande d’explication à Monsieur Monthe qui n’a pas daigné répondre et l’administration l’a remercié. Les choses ont été faites dans le respect des règles de l’art. Je suis partisane de la bonne gouvernance et de bonnes méthodes de travail. Ceci étant, Monsieur Monthe ne peut s’en prendre qu’à lieu-même.
Entretien mené par James Kapnang à Bangangté