Le Pr Nkou Mvondo, le président fondateur de Ngaoundéré Fc, a fustigé l’attitude du Comité de normalisation de n’avoir pas consulté les clubs amateurs, socle de la Fédération, au moment d’écrire les textes à adopter le 5 août prochain. Il s’est exprimé ce vendredi à Yaoundé lors de la conférence de presse organisée par l’Acfac (Association des clubs de football amateurs du Cameroun), dont il est le conseiller juridique du bureau directeur.
« Qui dit Fédération camerounaise de football, dit clubs de football. Ce ne sont pas des individus, mais des clubs, qui regroupent des joueurs de football. Il faut faire des concertations. Et je constate qu’on fait des concertations et je suis absent. Nous, dans l’Adamaoua , nous a-t-on consulté un jour ? Nous voyons à ces consultations des gens que nous ne connaissons même pas. Je dois vous dire que je n’ai jamais vu le président de la ligue de football de l’Adamaoua dans un stade de football. En 15 ans d’existence de Ngaoundéré Fc, je l’ai vu deux fois. Il dit représenter la ligue de l’Adamaoua alors qu’il habite Yaoundé. C’est nous les acteurs, c’est-à-dire, les représentants des clubs de football, qui devons gérer cette affaire ».
L’enseignant de droit à l’Université de Ngaoundéré propose des pistes de solution au Comité de normalisation pour la sortie de crise : « Nous sommes là, pour dire que la crise ne nous arrange pas. La sortie de cette crise devrait passer par la prise en compte des exigences et de la volonté des acteurs, parce que c’est notre affaire. Lorsque nous voulons construire une maison, ce n’est pas l’ingénieur qui nous dit combien de chambres la maison doit comporter. L’ingénieur, c’est le Comité qu’on a mis en place, dit de normalisation. Lorsqu’ils ont été mis en place, c’était pour prendre en considération certains pôles d’exigences, à savoir ceux de la Fifa, parce que c’est la tutelle internationale. De l’autre côté, il y avait des exigences de la loi camerounaise que nous devons respecter, qui qu’on soit ; et l’exigence des acteurs. Mais, visiblement, le Comité de normalisation n’a pris en compte que l’exigence de la Fifa. Nous ne sommes pas le « vont-en-guerre ». Nous sommes là pour leur dire que nous sommes là et que nous sommes en train de faire tous une erreur. Je dis au Comité de normalisation : ressaisissons-nous, mettons les choses sur la table, mettons un peu à l’écart nos égos, plaçons la raison avant les intérêts et les émotions, parce que ce pays, ce football nous appartient tous et nous sommes là pour ça », a-t-il proposé.
Il affirme avoir décelé une cinquantaine d’incongruités dans les textes actuels que propose le Comité de normalisation de la Fécafoot. Le Pr Nkou Mvondo en a profité pour indiquer que la mission des enseignants d’Université est la recherche, la dispensation des cours et l’appui au développement. Et c’est à ce dernier titre que d’éminents enseignants d’Université ont été nommés au Comité de normalisation. Seulement, personne d’entre eux n’est dans son élément, parce que son président est un constitutionaliste (Pr Owona), un autre membre criminaliste (Pr Minloa She), et l’autre politologue (Pr Mouangue Kobila). Et malheureusement, ne se retrouvant pas dans leur domaine de compétence, ils n’ont pas eu l’humilité de se rapprocher des spécialistes et pratiquants du football que sont les clubs, socle de la Fédération.
Antoine Tella à Yaoundé